Sommet de l’état: Soro démissionne avec tout son gouvernement - L’ambiance hier au palais présidentiel

Publié le vendredi 9 mars 2012 | L'Inter - Après moult tractations et de folles rumeurs qui ont souvent créé la psychose au sein de la population, le Premier ministre Guillaume Soro a démissionné de ses fonctions hier jeudi 8 mars, à la faveur d’un

Guillaume Soro remettant sa lettre de démission à Alassane Ouattara, hier 08 mars 2012 au palais présidentiel d'Abidjan.

Publié le vendredi 9 mars 2012 | L'Inter - Après moult tractations et de folles rumeurs qui ont souvent créé la psychose au sein de la population, le Premier ministre Guillaume Soro a démissionné de ses fonctions hier jeudi 8 mars, à la faveur d’un

conseil des ministres extraordinaire au palais présidentiel, au Plateau. Avant 16h, les ministres commençaient à arriver à la présidence au compte-gouttes. Aucune nouvelle tête pour faire penser à la présentation d’un nouveau gouvernement, après la démission de celui dirigé par Guillaume Soro jusqu’à hier. Tous les anciens ministres étaient présents à la salle de réunion où s’est tenu le conseil, présidé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara. L’ambiance était lourde mais chacun tentait d’afficher son sourire des meilleurs jours. Dans le hall du palais, un haut-parleur a été installé pour permettre aux journalistes d’enregistrer les informations qui émanent de la salle du conseil. «J’ai eu grand plaisir à travailler avec vous, avec fierté. Je vous ai servi et j’ai servi la Côte d’Ivoire. Je décide rendre ma démission et celle du gouvernement que j’ai dirigé. C’est sans émotion que je vais quitter mon poste. La salle du conseil me manquera, les membres du gouvernement me manqueront. M. le président de la République, vous me manquerez », a déclaré en substance Soro, qui a été ministre d’Etat pendant quatre ans et Premier ministre pendant cinq années. En réponse à cette annonce, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara a salué le courage et la détermination de son désormais ancien Premier ministre aux côtés des populations et du gouvernement pour que triomphent la démocratie et la vérité. « Les 2/3 des membres du gouvernement ont été élus comme députés. C’est un réel motif de satisfaction et cela montre le soutien des populations aux actions du gouvernement. Cela démontre aussi le caractère représentatif des ministres », a affirmé Alassane Ouattara. Ainsi, selon le principe de la séparation des pouvoirs, Guillaume Soro, élu député à Ferké commune le 11 décembre 2011, a quitté la Primature qui devrait revenir à un cadre du PDCI-RDA, l’allié du parti au pouvoir, le RDR. « Je prends acte de votre décision et je vous rends hommage pour le rôle que vous avez joué pour le rétablissement de la démocratie. Cela n’a pas été facile mais vous vous êtes mis du côté de la vérité et de la démocratie. Vous avez su faire preuve de rigueur et de discipline. Vous avez démontré vos qualités d’homme d’Etat attaché à son pays », a indiqué le président de la République. Le chef de l’Etat a loué le « patriotisme et la loyauté » de son ancien collaborateur, avant de le féliciter pour le travail abattu depuis la formation du gouvernement le 1er juin 2011. Après cet entretien, le chef de l’Etat, le Premier ministre et les membres du gouvernement sont sortis de la salle. Alassane Ouattara et Guillaume Soro ont pris les escaliers en direction du bureau du numéro 1 ivoirien. Ils en sont ressortis quelques minutes plus tard, et l’on apprendra que M. Soro était allé remettre sa lettre de démission à son patron. Le visage grave, les yeux rouges, Soro affichait une mine désolée. Mais le désormais ex-Premier ministre a pris son courage à deux mains pour faire une autre adresse, cette fois-ci à la presse. Après quoi, le tout nouveau député de Ferké est monté à bord de son véhicule de commandement, et a quitté le palais présidentiel.

Hervé KPODION

Présidence de l`Assemblée Nationale - Ouattara pris entre 2 feux - Voici le cadre du RDR qui peut gêner Soro

Publié le vendredi 9 mars 2012 | L'Inter
Le paysage politique national a commencé sérieusement à se recomposer depuis hier. D'abord, par la démission du Premier ministre Guillaume Kigbafory Soro et de toute son équipe gouvernementale. Ensuite, par la rentrée parlementaire, prévue pour le lundi prochain, qui doit mettre en place la 2è grande Institution de l’État après la Présidence de la République. A cet effet, on constate à travers les communiqués de presse, que le mécanisme de désignation du président du futur parlement, avec son 1er vice-président, commence à se mettre aussi en place. Pour sûr, le prochain président de l'Assemblée Nationale sera connu le lundi 12 mars prochain. Dans cette perspective, des sources politiques très crédibles annoncent l'ex-Premier ministre Guillaume Soro comme le futur tenant du perchoir, et ce, comme dans un échange de bons procédés puisqu'il cède la Primature à un cadre du PDCI-RDA, en l'occurrence Me Ahoussou Kouadio Jeannot, ex-Garde des Sceaux et ex-ministre de la Justice du gouvernement sortant. Mais, l'arrivée de Guillaume Soro à la tête du prochain parlement, qui est devenue un vrai secret de polichinelle, risque de connaître quelques complications au moment de sa mise à exécution. En effet, d’autres sources politiques bien introduites au RDR précisent que le perchoir avait été déjà l'objet d'une promesse ferme à une autre grosse personnalité du parti au pouvoir, connue pour être un ami de longue date de l'actuel chef de l’État et son compagnon de route, en l'occurrence M. Tiémoko Yadé Coulibaly, actuel député de Sinématiali, un département du Nord du pays. L'annonce, non officielle encore, de l’arrivée de l'ex-Premier ministre Guillaume Soro à la tête de la prochaine Assemblée Nationale, a douché plus d'un au RDR quant à ce ''dribble'' que le Président Ouattara, pourtant peu coutumier du fait, ferait à son fidèle compagnon. Hier, à propos de cette éventualité, l'ambiance était très morose à la rue Lepic, siège des Républicains, où des éclats de voix ont même été entendus. L'hostilité affichée sur la question était perceptible. Déjà dribblé en 2005 par l'ex-Président Laurent Gbagbo au profit du Gouverneur Charles Konan Banny lors de la désignation du Premier ministre, alors qu'il était en pôle-position pour ce poste avec le général Gaston Ouassenan Koné, que va penser, faire ou dire le concerné et son parti, le RDR, cette fois ? Déjà hier, le ministre Amadou Soumahoro, Secrétaire général intérimaire du RDR, a pris la route pour Yamoussoukro. De sources proches de la rue Lepic, c'est pour aller préparer la rentrée parlementaire du lundi prochain. Pour d'autres, le SG intérimaire veut commencer au plus tôt le marquage auprès de ses députés, 138 au total, s'il ne veut pas connaître des dispersions de voix ou d'opinions de leur part. Entre-temps, les partis alliés au sein du RHDP, le PDCI-RDA en tête, observent. Quel sort va leur être réservé ? L'alliance sera-t-elle mise en jeu dans le cadre de la distribution des grands rôles au sein du futur parlement ? Le président de la République semble être quelque peu pris entre deux feux...

JMK AHOUSSOU