SCANDALE: NON, C'EST LA CI QUI EST SOUS EMBARGO ET NON LE MALI (Dapa Donacien, cadre PPA-CI)

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - NON, C'EST LA CI QUI EST SOUS EMBARGO ET NON LE MALI.

Dapa Donacien, Coordinateur Régional PPA-CI Gontougo.

L'ECONOMIE DU GONTOUGO EN MODE BLOCAGE À TOUS LES NIVEAUX

Les acteurs de la filière cajou (anacarde) ne sont pas au bout de leur peine. La situation s'empire.
Ils ont le souvenir nostalgique (réminiscence lointaine mais vivace ) de ce que fixé une année à un prix minimum de 500 F/Kg par le Gouvernement du Président Laurent Gbagbo, celui-ci a en plus, accompagné ce prix d'une autorisation de vendre le produit au Ghana voisin, à la seule condition de payer le Droit Unique de Sortie (DUS) à la douane de Soko, transformée pour la circonstance à un port sec.

L'impact immédiat a été favorable au producteur, c'est-à-dire le maillon le plus vulnérable: du coup,le kilogramme du Cajou se négociait bord champ à 750 F à Bondoukou. Période de grâce pour les paysans.

Le vieux Kouamé Kouman Henri dit Fédéral Cheveux blancs, Directeur de Cabinet du Coordinateur Régional PPA-CI du Gontougo ( Chargé de Bondoukou,Tanda et Sandégué), en garde un bon souvenir inoubliable....
Hélas, ça c'était hier...

Depuis, les années passent et se ressemblent sinon devenant pires, alors que le coût de la vie est insupportable pour tous. En un mot, la vie économique et financière à Bondoukou est en mode blocage.

Blocage de toute possibilité de vente du cajou vers le Ghana où il est mieux rémunéré. Blocage du financement des acheteurs... Blocage de toute possibilité d'achat du produit à un prix rémunérant les efforts de nos parents (pères, mères, frères, sœurs, cousins, cousines, y compris nous-même, d'autant plus que certains d'entre nous avons quelques pieds d'anacardes.Transit de marchandises par le poste douanier de Soko: blocage chronique...

La Coordination Régionale PPA-CI du Gontougo ne croyait pas si bien dire, lorsqu'elle a accepté de donner la parole le 8 janvier 2022 aux acteurs du Commerce transfrontalier et du Transport en général.

Se penchant sur leurs problèmes,qui sont également les préoccupations de tous les producteurs de ce produit en principe de spéculation, acheteurs et exportateurs d'anacardes du Zanzan, en général et du Gontougo en particulier,le Coordinateur a réceptionné la motion lue par les acteurs du commerce et des transports,avec un sentiment de frisson. La situation des planteurs est sérieusement critique...

Conséquence, la vie quotidienne du producteur de Bondoukou se conjugue en adversité, broutille, calamité, chagrin, déchéance, dèche, dénuement, désolation, détresse, disette ,disgrâce, douleur, ennuis, indigence,infortune, malheur, Paupérisme, pauvreté,
peine, pitié, privation, prolétariat, tribulation.
Hormis l'électricité dans les villages,la misère s'est installée dans la région et risque d'être de long séjour à moins que les restrictions douanières décriées entre la Côte d'Ivoire et le Ghana soient levées du Gontougo jusqu'à l'Indénié-Djuablin.

En froid avec la désormais ligue des pays russophiles (proche de la Russie) à savoir la Guinée,le Mali, le Burkina) pour cause d'embargo sur les échanges commerciaux,la Côte d'Ivoire peut-elle s'offrir la souffrance supplémentaire de ne respirer que par le corridor douanier de Noé (Aboisso) et rendre inopérants les axes commerciaux que sont Bondoukou-Kumasi via Sampa, d'une part et Abengourou- Kumasi via Niablé et Oseikro d'autre part ?

En notre expérience passée à la fois dans le milieux professionnels portuaires et dans la mise en concurrence des acteurs  économiques et du commerce, à travers les appels d'offres internationaux,nous sommes en mesure de dire qu'il n'y a pas d'échanges commerciaux florissants entre États sans voies d'accès multimodales ( voies terrestres, voies aériennes et voies maritimes).

Jamais ! Or, en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, au détriment du transit par voie terrestre, priorité semble être accordée à la voie maritime et aérienne ( Bolloré, Bouygues, MSC, Maersk, CMA CGM...).

Autrement dit, les petits chargeurs ( transporteurs nationaux composés de camionneurs) sont contraints au chômage et à la débrouillardise, sur les corridors terrestres notamment ceux entre le Ghana et la Côte d'Ivoire, à l'exception de celui de Noé, le seul fonctionnel.

Nous posons un problème vital et existentiel non seulement pour le Gontougo, mais surtout pour toute la Côte d'Ivoire qui mériterait peut-être d'être inscrit au Dialogue National, sauf si le Directeur Général de la Douane (natif de Bondoukou) et sa double tutelle à savoir le Ministère de l’Économie et des Finances d'une part et le Ministère du Budget et du Portefeuille de l'Etat se décidaient in extrémis de soulager les commerçantes, commerçants, transporteurs, victimes de la fermeture (au transit de marchandises) desdits postes douaniers obsolètes.

D'ici là, seule l'unité d'action entre commerçants et commerçantes, importateurs et transitaires, transporteurs (camionneurs, chauffeurs, syndicalistes du transport), acheteurs de produits agricoles et producteurs d'anacarde pourrait payer. 

Pourquoi pas ouvrir tous ces corridors douaniers à l'importation de véhicules de seconde main ? Se demande un opérateur à Bondoukou, avant de suggérer l'aménagement d'un port sec à Soko. Pourquoi, face à la paupérisation accentuée des populations, l'Etat continuerait-il de s'obliger à protéger la pitance des seules multinationales concessionnaires de voitures par la limitation de l'âge des voitures d'occasion à seulement 5 ans ? 

Quand la marmite bout sur le feu,la seule manière de baisser la pression menaçant d'exploser,c'est d'incliner au moins le couvercle pour laisser s'échapper le flot de vapeur...
Quand les orifices commerciaux de la Côte d'Ivoire se rétrécissent de jour en jour avec les pays du giron russe (Guinée,Mali et Burkina Faso), ne faut-il pas rouvrir les comptoirs commerciaux entre la Côte d'Ivoire et le Ghana ?

C'est à constater finalement que c'est la Côte d'Ivoire qui subit l'embargo de la CEDEAO, vue que l'Algérie, la Mauritanie et la Guinée aident le Mali à rendre nuls les effets escomptés dudit embargo contre le Mali.
Dans le langage zouglou, on dit : " C'est au Gouvernement de voir hein".

Pendant ce temps, "les experts COVID 19"de nos pays, travaillant sous la dictée et le téléguidage de l'UE, peuvent continuer de se faire complice des industries pharmaceutiques (donc des gouvernements de l'occident) pour dissuader malicieusement les pays africains, c'est-à-dire les persuader à ne pas ouvrir les frontières de voisinage, de peur de faire le commerce entre eux et d'y prendre goût à la longue, et "damer" sur leurs vieilles habitudes commerciales antérieures privilégiées avec l'Occident.
Toute chose qui serait préjudiciable aux produits européens après le confinement...

Les Occidentaux ont beau prédir le ravage de la COVID en Afrique depuis 2020, mais toujours rien... "Omicron" qui serait la variante propre à l'Afrique, et qui réaliserait enfin les prévisions catastrophiques de l'OMS de ravage des africains, s'est révélé être du "maïs" (innofensive) dans le corps de l'africain.

Malgré tout, nous faisons de leur peur, notre peur alors que nous pourrions mettre à profit le confinement en occident pour développer le commerce intra-africain...
Tout ceci pour dire à la Côte d'ivoire et au Ghana de lever toutes les restrictions paralysant les bonnes relations commerciales qui existaient et qui faisaient de Bondoukou ainsi que de toutes les villes frontalières au Ghana, des cités enviées.

Comme Didier Raoult, sans remettre en cause les mesures barrières en vogue dans les pays, permettez-nous au moins,  à titre individuel, de suspecter l'occident une fois de plus, de chercher à tétaniser voir hypnotiser l'Afrique dans une histoire qui ne devrait pas avoir toute l'ampleur paralysant le commerce intra-africain.

La posture hostile et nocive de l'occident face à l'appui de la Russie aux pays en lutte contre le djihadisme, devrait pouvoir ouvrir enfin les yeux à nous tous, qui prenons pour parole d'évangile, les prédictions des experts internationaux. L'élan panafricaniste qui s'est emparé de l'Afrique devrait creuser et approfondir ces thématiques simplement effleurées dans la présente contribution.

Kouakou Dapa Donacien

Coordinateur Régional PPA-CI Gontougo ( Chargé de Bondoukou, Tanda et Sandegué)

Email:dapadonacien@gmail.com