Rentrée solennelle du Conseil constitutionnel: Yao N’Dré aux portes de la MACA ?
Le 11 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Les portes de la maison d’arrêt et de correction d'Abidjan, semblent se rapprocher dangereusement de Paul Yao N’Dré, ancien président du Conseil constitutionnel sous Laurent Gbagbo, et à qui
Alassane Dramane Ouattara voue une haine sans bornes, l’accusant ouvertement d’être à la base des 3000 morts officiels durant la crise post-électorale.
Le 11 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Les portes de la maison d’arrêt et de correction d'Abidjan, semblent se rapprocher dangereusement de Paul Yao N’Dré, ancien président du Conseil constitutionnel sous Laurent Gbagbo, et à qui
Alassane Dramane Ouattara voue une haine sans bornes, l’accusant ouvertement d’être à la base des 3000 morts officiels durant la crise post-électorale.
Le crime de lèse-majesté commis par Yao N’Dré, selon Alassane Ouattara, est d’avoir déclaré Laurent Gbagbo vainqueur à la dernière élection présidentielle. Pour ensuite se parjurer de façon exceptionnelle au profit de Ouattara, sous la pression de la France, des Usa, et de l’ONU.
Ce dernier compte le lui faire bientôt payer.
Les portes de la MACA s’ouvrent-elles grandement devant Yao-Paul N’Dré ? Assurément oui, et nul doute que son exil ghanéen entrera bientôt dans une zone de grande turbulence, comme c’est le cas en moment pour Koné Katinan Justin, ex-ministre du Budget et porte-parole de Laurent Gbagbo, accusé de crimes économiques et contre qui une demande d’extradition a été lancée par le régime d’Abidjan.
Selon nos sources, Alassane Dramane Ouattara s’apprêterait à lancer un mandat d’arrêt international contre l’ancien président du Conseil constitutionnel ivoirien.
Ceux qui en doutaient encore ont dû se rendre à l’évidence hier.
En effet, profitant de la rentrée solennelle du Conseil constitutionnel à la salle des fêtes de l’hôtel Ivoire à Cocody, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a déclaré que ‘‘La décision de l’ancien président du Conseil Constitutionnel de déclarer Laurent Gbagbo vainqueur à l’élection présidentielle, nous a fait perdre 10 ans(...) et ceci est inacceptable’’.
Pour le chef de l’Etat, « l’ancien précédent du Conseil constitutionnel, avait cru devoir servir aux Ivoiriens une décision de convenance politique qui, par son caractère inique, a coûté à notre cher pays, la plus grave crise de son histoire. Certes, c'est à son honneur d'avoir fini par consacrer la vérité des urnes, mais les conséquences de cette forfaiture hantent encore le quotidien des Ivoiriens. Au moins 3.000 personnes ont perdu la vie. Des milliers de blessés garderont, gravées à jamais dans leur chair et dans leur esprit les séquelles de cette crise. Sans compter qu'il nous a fallu reconstruire l'Administration pillée et l'État délité, remettre les Ivoiriens au travail, puis restaurer la confiance perdue des investisseurs étrangers. Cette décision de l’ancien président du Conseil Constitutionnel nous a fait perdre arithmétiquement dix ans. C’est quasiment une génération sacrifiée et ceci est impardonnable».
En conséquence, « Yao N’dré donnant Laurent Gbagbo vainqueur est à la base des récentes attaques contre les positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire », a poursuivi le chef de l’Etat.
Et d’appeler son auditoire à se souvenir: « Souvenez-vous des tentatives de déstabilisation au cours des dernières semaines; les dépositions nous ont confirmé que cette décision très grave continue d’être ancrée dans l’esprit de certains qui croient naïvement qu’ils sont sur le droit chemin pour rétablir ce qu’ils croient avoir été une usurpation du pouvoir pour eux».
C’est la raison pour laquelle, il a selon lui, « avoir chargé la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (Cdvr) de ressouder le tissu social fragilisé par la crise postélectorale, invitant ses hôtes à éviter les erreurs du Conseil Constitutionnel passé ».
Et c’est la raison pour laquelle, il compte lancer contre lui, selon nos informations, un mandat d’arrêt international, pour génocide, crimes de guerre, et crimes contre l’humanité.
Maigre consolation pour le Pr Yao N’Dré, qui croyait s’être tiré d’affaires en déclarant finalement Ouattara vainqueur, face à Laurent Gbagbo.
C’est par ailleurs sans surprise que Ouattara s’est par voulu dithyrambique envers le successeur de Yao N’Dré, le professeur Françis Wodié, un de ses proches, à qui il a exprimé son admiration sans failles : «Vous êtes un homme droit et un homme de droit. Si la Cour suprême ne m’avait pas écarté, vous serez à votre deuxième mandat car vous êtes mon choix depuis 2000».
Comme on le voit, les portes de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) sont en train de s’ouvrir grandement pour accueillir prochainement, Yao Paul N’Dré, ex-président du Conseil Constitutionnel. Lequel croyait pouvoir humer l’air frais d’Accra, après avoir, sur injonction des grandes puissances, consenti à se dédire, en violation flagrante de la constitution de la République de Côte d’Ivoire, qui stipule que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun appel.
Comme c’est d’ailleurs le cas partout ailleurs dans le monde, notamment en France, en Grande Bretagne, et aux USA.
Patrice Lecomte