Refus de livrer Simone Gbagbo - Fadi Abdallah (porte-parole de la CPI) hausse le ton: "L’Etat ivoirien a l’obligation de coopérer avec la Cour". "Au cas où il y aurait une non-coopération, la CPI prendra des mesures"
Par IVOIREBUSINESS - Ouattara roule la CPI dans la farine. Cette dernière pourrait l'obliger à coopérer.
Selon notre confrère Linfodrome.com qui a interviewé monsieur Fadi Abdallah, porte-parole de la Cour pénale internationale, au lendemain du refus de la liberté provisoire au Président Laurent Gbagbo comme examiné chaque 120 jours, l'affaire "Simone Gbagbo jugée en Côte d'Ivoire plus tôt que transferée à La Haye", risque à coup sûr de marquer un tournant dans les relations entre le Côte d'Ivoire et la CPI. Car la Cour se sent de plus en plus flouée par le régime ivoirien qui refuse obstinément de lui livrer Simone Ehivet Gbagbo, accusée de génocide et crimes de sang par le régime Ouattara, et contre qui la CPI a déjà lancé un mandat d'arrêt international.
En effet, pour ne pas avoir à extrader ses propres chefs de guerre accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, le gouvernement ivoirien vient de décider de juger Simone Gbagbo en Côte d'Ivoire alors que la CPI est en attente de son extradition. Pour Fadi Abdallah, la coupe est pleine, et il le fait savoir sans porter de gants au régime ivoirien: " L’Etat ivoirien a l’obligation de coopérer avec la Cour, notamment que c’est un Etat partie au Statut de Rome, et devra donc coopérer selon les règles et les dispositions de ce Statut. Nous attendons une réponse officielle de sa part concernant Mme Simone Gbagbo. Au cas où les juges constatent qu’il y aurait une non-coopération, ils pourront informer l’Assemblée des 122 Etats parties pour prendre la mesure adéquate pour assurer la coopération".
Voici l'intégralité de son interview à notre confrère Linfodrome.com.
Mireille (Mimi) Kouamé
Monsieur Fady, nous venons d'apprendre que la CPI a refusé la liberté provisoire à M. Laurent Gbagbo. Si oui, quelles sont les raisons avancées par la Cour?
Concernant M. Gbagbo, la Chambre préliminaire fait un réexamen périodique, au moins tous les 120 jours, de sa mise en détention. La Chambre a considéré qu’aucun changement des circonstances n’a pu être constaté de façon à justifier la modification de sa décision antérieure de maintenir M. Gbagbo en détention afin de garantir qu’il comparaîtra devant les juges et qu’il ne posera pas d’obstacles à la procédure.
Cette décision est-elle liée à celle du gouvernement ivoirien de juger Mme Simone Gbagbo en Côte d'Ivoire?
Ceci est complètement indépendant de toute autre affaire. L’affaire concernant Mme Simon Gbagbo est une affaire indépendante. Et les nouvelles reportées par les médias à propos de la procédure au niveau nationale à l’encontre de Mme Simon Gbagbo ne sont pas prises en compte par les juges dans le cadre du réexamen périodique de la mise en détention de M. Gbagbo.
Devant le refus manifeste du pouvoir ivoirien de vous livrer Simone Gbagbo, malgré vos appels de pied, que fera la CPI?
L’Etat ivoirien a l’obligation de coopérer avec la Cour, notamment que c’est un Etat partie au Statut de Rome, et devra donc coopérer selon les règles et les dispositions de ce Statut. Nous attendons une réponse officielle de sa part concernant Mme Simone Gbagbo. Au cas où les juges constatent qu’il y aurait une non-coopération, ils pourront informer l’Assemblée des 122 Etats parties pour prendre la mesure adéquate pour assurer la coopération.
Des mandats sous-scellés contre des pro-Ouattara seraient dans les casiers de la Cour. Avec cette nouvelle donne, la CPI va t-elle lever ses scellés?
Sur l’éventualité qu’il y aurait d’autres mandats d’arrêt sous scellés, je n’ai accès qu’aux documents publics et par conséquent je ne peux pas répondre à votre question. Seulement deux mandats d’arrêts ont été publiquement délivrés par la chambre.
Par César DJEDJE MEL