Rebondissement au Pdci- Djédjé Mady et Konan Bédié s'affrontent Paris: Bédié humilie Mady en 15 mn

Par IVOIREBUSINESS - Bédié et Mady s'affrontent à Paris.

La guerre des clans au Pdci-Rda est monté d'un cran samedi à Paris, et la bataille se joue désormais entre les deux têtes de l'exécutif, à savoir le président Henri Konan Bédié, et le secrétaire général Alphonse Djédjé Mady. Jusqu'alors, c'était les seconds couteaux tels que les ministres Guikahué, Adjoumani, et le député KKB qui étaient envoyés au front pour en découdre pour le compte de chaque clan. Mais samedi dernier, c'est le président Henri Konan Bédié et son secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, qui ont directement croisé le fer, et les coups portés par l'un et l'autre ont été d'une rare violence, enveloppées dans un vernis de finesse. A la manière des gentlemen anglais. Du vrai art.
Le premier à dégainer fut Alphonse Djédjé Mady, depuis peu à Paris pour des raisons pourtant médicales.
En effet, réunissant les membres des instances et les délégués de son parti venus de toute l'Europe samedi à la porte de la chapelle, le secrétaire général a lancé des piques mortelles à son président, l'atteignant en plein coeur: "Le Pdci n’est la propriété privée de personne, encore moins d’Henri Konan Bédié". Et de jeter un pavé dans la marre: " Bedié ne m'a jamais dit qu’il était candidat à la présidence du Pdci", tout en n'omettant pas de dire "qu'il faut que les gens apprennent à respecter les textes au Pdci, pour éviter les conflits. Car l'organisation du Congrès incombe statutairement au secrétaire général du parti, et non à un Comité Ad hoc".
Puis de porter le coup de grâce: « Un grand parti comme le Pdci doit avoir un candidat à l’élection présidentielle de 2015. Et ce n’est trahir aucun allié en le disant".
Message reçu cinq sur cinq et en temps réel par Henri Konan Bédié, le prince des Mambè, encore appelé le Sphinx de Daoukro, dont les espions étaient dans la salle.
Ce dernier attendait de pieds fermes son secrétaire général à sa résidence parisienne, pour lui apporter la riposte appropriée, dans la pure tradition houphouétienne.
La finesse de sa riposte fut de maquiller sa très grande brutalité. En effet, alors que Djédjé Mady, qui n'avait pas réussi à rencontrer Bédié depuis plusieurs mois, pensait que les deux hommes auraient enfin une séance de travail pour préparer le prochain congrès, c'est tout juste un quart d'heure, soit 15 min chronos, qui lui fut alloué. Et selon nos informations, aucun sujet de fond ne fut abordé. La conversation portant sur des banalités du genre "As-tu fait bon voyage?", "Comment vas-tu président?""Comment va ton épouse?", etc...Devant le mur de mépris servi par Henri Konan Bédié, Alphonse Djédjé Mady n'eut d'autre choix que de prendre congé de son hôte. Alors même que dans le programme était prévu une rencontre entre les délégués d'Europe et le président du parti pour justement parler du prochain congrès, cela en présence du secrétaire général. Humiliation suprême, ce dernier ne fut même pas autorisé par Bédié à y assister.
Selon nos informations, la messe est désormais dite entre Bédié et Djédjé Mady, accusé par le premier de vouloir l'empêcher d'être réelu à la tête du parti, à 79 ans révolus.
Les délégués présents n'ont pas manquer de souligner leur désapprobation devant pareille déviance à l'égard de leur secrétaire général, et à prendre fait et cause pour lui.
Pour la majorité d'entre eux, Djédjé Mady n'a commis aucun crime à par demander au président de respecter les textes du parti qu'il a lui-même fait voter.
Ambiance.
Au moment où nous mettons sous presse, Henri Konan Bédié, après avoir atteint mortellement son secrétaire général, s'apprête à regagner Abidjan.
Nul ne peut désormais prédire quelle sera la réaction d'Alphonse Djédjé Mady après cette humiliation infligée par son président. Va-t-il annoncer sa candidature à la présidence du Pdci comme KKB, maintenant que les carottes sont cuites pour lui? Où va-t-il convoquer une conférence de presse pour prendre l'opinion et les militants à témoin?
Trop tôt pour le dire.
Wait and see comme disent les anglais!!!!

Catherine Balineau