Résolution de la crise post-électorale : Impasse diplomatique ou blocage politique/La Cedeao et l’Ua ne baisseront pas les bras

Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil - La corrida politico diplomatique consécutive au blocage post-électoral en Côte d'Ivoire se poursuit, mais nul n'est présentement à même de dire exactement quand, ni comment elle se terminera. Chaque

Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Cedeao à Abuja.

Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil - La corrida politico diplomatique consécutive au blocage post-électoral en Côte d'Ivoire se poursuit, mais nul n'est présentement à même de dire exactement quand, ni comment elle se terminera. Chaque

camp semble intraitable. Du moins jusque-là. Mais la situation peut évoluer. Dans quel sens ? Là est la grande question.
Dans un communiqué conjoint sanctionnant le deuxième round de la médiation africaine confiée aux Présidents Pedro Verona Rodrigues Pires du Cap-Vert, Boni Yayi du Bénin, Ernest Bai Koroma de Sierra Leone et du Premier ministre Raila Odinga du Kenya, la CEDEAO et l'Union Africaine n'ont pas avoué l'échec de la mission. Elles ont de façon subtile dit qu'elles ne baisseront pas les bras pour que le choix du peuple ivoirien soit respecté et que Laurent Gbagbo s'en aille du pouvoir. Mais aussi et surtout, ces deux organisations africaines maintiennent sur la table des solutions l'usage de la force pour déloger Gbagbo, comme un plausible recours. Sur place en Côte d'Ivoire, selon ce communiqué, Laurent Gbagbo a accepté de négocier une issue pacifique à la crise sans aucune condition préalable. Il s'est aussi engagé à lever immédiatement le blocus autour de l'hôtel du Golf, le siège temporaire de M. Alassane Ouattara, le président élu. Que renferme la notion " issue pacifique" avancée par Gbagbo ? Des radicaux de son camp ne sont nullement pour un abandon du pouvoir, quitte à lutter contre la planète entière. 48 heures après le dernier passage des émissaires africains, le blocus autour de l'hôtel du Golf est maintenu. Ce qui a valeur d'un message clair de la part du régime Gbagbo. Quant à Ouattara, il est sûr de sa victoire dans les urnes et du soutien de la communauté internationale. 24 heures après le passage de la mission africaine, dix ambassadeurs lui ont présenté les vœux du nouvel an, comme il se doit à un Président de la République. Alassane Ouattara a indiqué sa volonté d'assurer une sortie digne de M. Gbagbo à condition que ce dernier accepte le résultat de l'élection présidentielle tel que proclamé par la Commission électorale indépendante (CEI) et certifié par l'ONU. L'Union Européenne, l'ONU et toutes les grandes puissances telles que les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, le Canada, la Belgique, l'Allemagne, la Hollande ont unanimement reconnu la victoire de Ouattara et œuvrent à le soutenir depuis…

Intervention
sans sommation
L'UA et la CEDEAO pour qui le seul président légitime de la Côte d'Ivoire est Alassane Ouattara, multiplient depuis le début du mois de décembre des missions de médiation en Côte d'Ivoire. Il y a eu, entre autres, la visite de l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, celle du président de la Commission africaine Jean Ping, celle des trois chefs d'Etats envoyés d'abord par la CEDEAO, puis renforcée par l'Union africaine avec Raila Odinga. La pression des puissances du monde, de l'ONU, de l'UE, de la Banque mondiale, du FMI, de l'UEMOA, de la BCEAO, en vue des raisonner Gbagbo semblent jusque-là ne lui rien dire. D'où l'option militaire préconisée par la CEDEAO. La dernière mission conjointe a salué la détermination de l'UA et la CEDEAO et les encourage à maintenir leur position commune fondée sur des principes et à agir conjointement à la recherche d'une solution durable à la crise. À cet égard, elle prie instamment les deux institutions d'envoyer une autre mission conjointe de haut niveau à la Côte d'Ivoire dès que possible de poursuivre les discussions avec les deux parties. Quand viendra cette autre mission ? Silence radio. Toutefois, Le président nigérian Goodluck Jonathan a réaffirmé mardi la résolution de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) d'évincer le président sortant Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire par la force légitime si ce dernier échoue à céder le pouvoir de façon pacifique. En d'autres termes, la CEDEAO se donne le droit de frapper militairement en temps voulu. Cela peut donc se passer bien avant le retour de la prochaine mission, ou après. Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont ouvertement annoncé qu'ils vont fournir un appui logistique à la force de la CEDEAO. Mieux, le président américain Obama rejette toute idée du partage du pouvoir que propose Gbagbo. En attendant donc une éventuelle prochaine mission, la voie diplomatique semble avoir échoué. La CEDEAO le sait qui prépare ses troupes et son plan. Elle a les hommes, elle a la logistique, elle a la caution internationale. Reste à savoir quand, où et comment l'intervention aura lieu pour déloger Gbagbo. Seuls les chefs militaires qui se réunissent ce jour au Mali le savent. Mais le diront-ils publiquement ? Rien n'est moins sûr, question de stratégie. Autant dire qu'à compter d'hier, l'ECOMOG peut agir et déloger Gbagbo par la force à tout moment. Sans sommation dorénavant. Laurent Gbagbo a reçu le mardi les chefs de l'armée et de la police.
Ouattara Chérif