Proces de Gbagbo: Quand la Procureure Bensouda humilie une Cour de justice, Par Alain Cappeau

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Quand la Procureure Bensouda humilie une Cour de justice, Par Alain Cappeau.

Alain Cappeau, Conseiller spécial et ami du Président Laurent Gbagbo.

« Qui crache en l’air reçoit son crachat » dit le proverbe.
Lorsque madame la procureure Bensouda dit dans la presse que son bureau « a les moyens discrétionnaires pour classer les affaires », en faisant a demis mots allusion à l’affaire Gbagbo qui par ailleurs ne se présente pas, pour elle, sous les meilleurs auspices, elle affirme clairement d’une manière insolente la supériorité de son pouvoir sur celui du Juge Président de la Cour. De fait, en défiant l’autorité et les prérogatives du Juge Président Tarfusser et en provoquant l’ire des juges assesseurs, elle ouvre une nouvelle intrigue de palais, initiée à dessein pour masquer son incompétence, dans l’affaire en question. Le mot discrétionnaire est particulièrement malsain et terriblement connoté, lorsqu’il sous-entend que quelque chose dépend du bon plaisir de quelqu’un, et quand ce quelqu’un officie dans une instance judiciaire, de premier plan, le mot en devient alors licencieux.
En tenant ce type de propos, Mme Bensouda se vante d’être la seule à avoir la main sur la procédure en cours contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ce qui n’est non plus, pas très flatteur pour tous les autres intervenants. Est-elle une provocatrice qui fanfaronnerait intentionnellement où a-t-elle réellement tous les pouvoirs ? On se souvient de Fouquier-Tinville, l’unique accusateur public du tribunal révolutionnaire crée le 10 mars 1793, sous la révolution française, ce petit noblaillon de Picardie qui voyait l’occasion de sortir de sa médiocrité en acceptent cette charge et qui devint très vite une machine à tuer, et plus il tuait plus il en devenait zélé, au point de légitimer la mort sans jugement.
Il était un homme ordinaire impliqué dans une tragédie extraordinaire qui bien vite le dépassa, comme Mme Bensouda est une femme ordinaire impliquée dans un procès extraordinaire qui l’a dépassée, avant d’avoir été ouvert. Fouquier-Tinville sera, à son tour décapité en mai 1795, et la terreur sera enfin terrassée. A quand la médaille du déshonneur pour madame la Procureure !
Par ses propos, s’ils sont vérifiés, Mme Bensouda offense l’honneur de l’institution qui l’emploie, elle outrage une justice internationale déjà bien écornée et qui se serait bien passé de cette sortie intempestive. Madame la Procureure vient tout simplement d’humilier une CPI déjà à la dérive, depuis qu’à sa tête se trouve celle qui fit tomber Gbagbo au prix, on s’en souvient, de tribulations macabres.
On peut se poser la question de savoir, si cette dame ne se considèrerait pas comme étant un procureur de droit divin alors qu’elle a été élue, comme son prédécesseur, par défaut, pour satisfaire certains intérêts et faire éviter à ce prédécesseur, un droit d’inventaire. Toujours est-il qu’aujourd’hui la frêle parvenue s’octroie prérogatives sur prérogatives en minant le l’intérieur une instance qui l’a nourrie. Dans une forme mimétique de comportement Mme Bensouda ne fait que relayer, d’une manière maladive, les saillies langagières de son mentor jet-setteur Ocampo ! Rappelons-nous la passe d’arme dans l’affaire Lubanga entre le Président de la Cour, le juge Fulford et le Procureur Ocampo, et surtout la réplique condescendante de ce dernier : « Oui, je suis le procureur et je pense que c’est moi que la chambre devrait écouter » 1. Rien que ça ! On frise là, une forme de névrose, que la médecine qualifie d’hyper-expressivité somatique des idées, des images et des affects inconscients et qui se caractérise par de la mythomanie avec comédies, mensonges et affabulations…le Président Laurent Gbagbo n’a qu’à bien se tenir !
Alors ! Sommes-nous en train d’assister « en live » à un suicide médiatique du bureau du Procureur, et plus largement de la CPI, ou à un ultime raout de désespoir de cette dame !

Par Alain CAPPEAU
Conseiller Spécial et ami du Président Laurent Gbagbo.
1 Le joker des puissants : Stéphanie Maupas.