Prétendus mercenaires arrêtés dans la forêt du banco: Des rescapés témoignent

Prétendus mercenaires arrêtés dans la forêt du banco: Des rescapés témoignent.

Publié le samedi 28 avril 2012 | Notre Voie - Le régime Ouattara englué dans une dérive dictatoriale irréversible voit des tentatives de coups d’Etat ou de déstabilisation et des mercenaires

partout. Les journaux proches du pouvoir et la Rti version Ouattara ont présenté, dans leurs éditions d’hier, des jeunes gens comme étant des miliciens et des mercenaires en préparation d’un coup d’Etat que les Frci, forces armées pro-Ouattara, auraient arrêtés, jeudi, dans la forêt du banco à Abidjan. Au nombre de 18, ces hommes étaient, dit-on, en réunion pour déstabiliser le pouvoir en place. Ils sont actuellement détenus au camp commando d’Abobo où les soldats de Ouattara les brandissent comme des trophées de guerre. Ces arrestations ne sont rien d’autres que des actes dictatoriaux qui reposent sur de l’intox. Un rescapé, témoin oculaire de ces enlèvements en cascades, et un des parents de certains des jeunes gens arrêtés se sont rendus hier à notre rédaction pour témoigner afin que l’opinion publique sache la vérité. « Le jeudi 26 avril vers 13h, je mangeais de l’attièké à la maison à Abobo-Sagbé avec mon neveu Lêgbou Djoni, étudiant à l’Université de Cocody, mais qui ne va plus à l’école du fait de la crise. Tout d’un coup, nous avons entendu des tirs dans le quartier et nous avons donc fui pour rentrer dans la cour. Trois éléments des Frci armés sont alors entrés chez moi. L’un d’eux m’a demandé s’il n’y a pas de garçons dans la maison. Je lui ai répondu que nous, les garçons, sommes au nombre de trois. Mon neveu l’étudiant, un ami baoulé couturier qui s’appelle Gustave et moi. Ils nous ont dit de les suivre pour aller rejoindre un autre groupe d’hommes qu’ils avaient aussi arrêtés. Quelque temps après, ils m’ont dit de retourner chez moi parce que je suis vieux. C’est comme ça que j’ai été libéré et je ne sais même pas où ils ont emmené mon ami et mon neveu qui vit avec moi depuis trois ans après le décès de son père Lêgbou Zoané», témoigne le doyen Lêgbou D., la soixantaine passée, qui vit depuis cinq ans à Abobo-Sagbé où il exerce la profession de chauffeur. Féhi Jules qui vit également dans le même quartier relate des faits quasi-similaires. « Dans la cour où j’habite, les Frci ont fait irruption et ont pris mon neveu Francis Djè Bi Irié, vigile à Vigassistance et sont partis aussi avec lui pour une destination inconnue», révèle t-il. Selon lui, un autre jeune homme nommé Zê Bi, originaire de Zuénoula, qui venait de prendre sa douche pour se rendre à son lieu de service à Filtisac a été arrêté par les forces armées pro-Ouattara. Ces deux rescapés de la barbarie du pouvoir Ouattara disent être venus à Notre Voie pour révéler la vérité mais surtout pour protester contre l’arrestation qu’ils jugent arbitraire de leurs enfants qui ne sont pas des mercenaires comme on tente de le faire croire. Comme on peut le constater, les jeunes gens arrêtées n’étaient pas dans la forêt du banco en train de préparer la déstabilisation du pouvoir Ouattara. A Yopougon, 100 personnes sont arrêtés et détenues par les Frci à Yopougon-Nouveau quartier.

Vincent Deh