Prétendues difficultés financières de Gbagbo : Choi continue de nourrir Ouattara d’illusions

Publié le lundi 7 février 2011 | Notre Voie - Young-Jin Choi et Philip Carter III, l’ambassadeur des Etats unis en Côte d’Ivoire doivent être bien malheureux. Vendredi dernier, s’adressant à la presse à New York, au siège de l’Organisation des

Young Jin Choi, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en CI.

Publié le lundi 7 février 2011 | Notre Voie - Young-Jin Choi et Philip Carter III, l’ambassadeur des Etats unis en Côte d’Ivoire doivent être bien malheureux. Vendredi dernier, s’adressant à la presse à New York, au siège de l’Organisation des

Nations unies, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu a soutenu, sans se mordre les lèvres, que Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat proclamé élu par le Conseil constitutionnel de son pays, rencontrait des difficultés énormes pour payer les fonctionnaires. Choi qui venait d’exposer devant le Conseil de sécurité de l’Onu que la situation est intenable pour le régime en place
d’Abidjan, a dit suivre de près comment la situation va évoluer. «La situation est cruciale car elle va décider de l’orientation des évènements à venir et l’avenir de Laurent Gbagbo et que le manque de ressources financières pourrait permettre à son rival Alassane Ouattara, reconnu internationalement comme nouveau chef de l’Etat de prendre les rennes du pouvoir», a notamment déclaré Young-Jin Choi.

Il a rappelé que le chef de l’Etat ivoirien doit payer 55.000 soldats et 104.000 fonctionnaires pour une masse salariale variant entre 50 et 75 milliards de Fcfa. «En décembre 2010, il a payé tout le monde. En janvier, il a retenu les salaires des enseignants et les pensions des retraités. Nous ne savons pas si c’est un retard», a- t-il par ailleurs indiqué.

Le même jour à Washington où il était en visite, Philip Carter III ne dira pas autre chose. Mais, lui, semble particulièrement préoccupé par le départ de Laurent Gbagbo de la présidence de la République. «Gbagbo existe pour une seule raison.

Il a le soutien des forces armées. C’est tout. S’il ne peut les payer, que vont-elles faire ? Vont-elles rester loyales ?». Pour le diplomate américain, le président des Ivoiriens n’a plus assez de temps devant lui pour partir en douceur et avec les honneurs. «La fenêtre est en train de se refermer pour un départ honorable et pacifique de Gbagbo accompagné d’une amnistie», a-t-il affirmé tout en indiquant que le chef de l’Etat ivoirien n’avait plus les moyens de payer les forces armées
ivoiriennes et que celles-ci allaient inéluctablement s’éloigner de son régime.

Laissant de côté le langage dit diplomatique, Philip Carter III ira jusqu’à tenir des propos irrévérencieux à l’endroit du président de la République de Côte d’Ivoire.

Selon l’ambassadeur des Etats unis en Côte d’Ivoire, rapporte l’Afp, «M. Gbagbo est aujourd’hui réduit à voler des entreprises par le biais d’extorsion d’argent afin de verser les salaires des militaires».

Comme on le voit, Alassane Dramane Ouattara peut toujours se laisser enivrer d’illusions par ceux qui veulent offrir un trône. Parce que la situation décrite est loin d’être la réalité en Côte d’Ivoire. Car le même vendredi, M. Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement ivoirien, indiquait sur la Radio France internationale (Rfi) que son pays ne croulait pas sous le poids des difficultés financières. Et que les retards observés dans le paiement des pensions des retraités du mois janvier 2011, étaient dus aux séances de compensation qui se faisaient manuellement.
Des informations de dernière minute indiquent d’ailleurs que la compensation manuelle est désormais un vieux souvenir. Depuis vendredi, la compensation électronique est revenue. Mais plus intéressant, ces mêmes informations font état de ce qu’il n’existera plus, à partir de ce jour même, aucun problème d’interconnexion entre la Banque centrale à Abidjan, ses succursales à l’intérieur du pays et les banques commerciales sur toute l’étendue du territoire national.

Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr