Présidentielle française Jour J-4 : Depuis Lille, Hollande prévient qu'il répondra "coup pour coup" dans l'entre-deux tours

Le 18 avril 2012 par AFP - François Hollande s'est montré mardi à Lille offensif contre Nicolas Sarkozy, se projetant dans un entre-deux tours où il lui répondra "coup pour coup", au terme d'une journée qui l'a vu engranger des soutiens

François Hollande le 17 avril 2012 à Lille.

Le 18 avril 2012 par AFP - François Hollande s'est montré mardi à Lille offensif contre Nicolas Sarkozy, se projetant dans un entre-deux tours où il lui répondra "coup pour coup", au terme d'une journée qui l'a vu engranger des soutiens

allant bien au-delà de son camp
Devant plusieurs milliers de personnes réunies au Grand Palais (25.000 selon le PS, mais la salle était loin d'être comble), le candidat PS à l'Elysée à "porté" le message de venir voter pour lui dès dimanche, car "c'est le premier tour qui va emporter tout".
Estimant qu'il y avait "toute raison de penser qu'au second tour, ce serait entre la gauche et la droite", entre le "candidat sortant" et lui, il a assuré qu'il saurait "répondre coup par coup" à son principal adversaire.
Il est toutefois resté prudent, jugeant "possible que nous gagnions, mais ce n'est pas sûr, sinon je ne serais pas devant vous".
Le député de Corrèze a notamment assuré que dimanche, lors du match qui les a opposé par meetings interposés à Paris, "les grandes fortunes de France" étaient "rassemblées" à l'hôtel Crillon pendant le rassemblement de l'UMP à la Concorde, "résumant" un quinquennat qui "avait commencé dans un grand restaurant" et "finit dans un grand hôtel" avec "les mêmes convives".
Dans la ville de Martine Aubry, profondément européenne, il a appelé à "changer de logique en Europe" se disant "fier de rassembler aujourd'hui" les socialistes "qui s'étaient séparés" en 2005 entre le oui et le non au traité constitutionnel européen.
Pour la première fois, un dirigeant européen, le Premier ministre belge, le socialiste francophone Elio Di Rupo, assistait à un rassemblement du candidat, au côté de la famille socialiste quasiment au complet, comprenant notamment Lionel Jospin et Laurent Fabius.
Thierry Giet, leader du parti socialiste belge, a lui pris la parole pour apporter son soutien à François Hollande qui mène "un combat historique: ramener la gauche au pouvoir en France et faire à nouveau de celle-ci le phare de l'Europe".
Se posant en rassembleur, "une leçon qu'il a retenue de François Mitterrand", il a assuré que ceux qui "voudraient que la gauche se divise, se désunisse, se désarticule" n'y "parviendront pas. Il n'y aura pas la gauche des cortèges contre la gauche des ministères (...) il y a une gauche qui veut gagner, qui veut gouverner".
Dans ce bastion ouvrier où l'industrie est "une part de notre identité", où l'on sait ce qu'est "le labeur", François Hollande a réhabilité la "dignité du travail" et lancé: "Je ne veux pas d'une France sans usine, ni d'usine sans ouvrier".
Il a assuré que si la gauche gagne le 6 mai, les ouvriers et techniciens "seront considérés, respectés et valorisés" à travers le "redressement de la France" à qui il redonnera "une perspective industrielle".
Il a rendu un hommage appuyé à Martine Aubry, la remerciant d'avoir "permis le rassemblement au lendemain des primaires citoyennes".
En début de meeting, la première secrétaire a appelé à voter dès dimanche "pour le candidat de la victoire" assurant qu'il "portait" les "espoirs" du peuple français qui le "portera à l'Elysée".
Par ailleurs, le candidat socialiste a engrangé de nombreux soutiens. Après avoir reçu lundi celui de Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux solidarités actives (2007-2010), symbole de l'ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy, le député de Corrèze a reçu mardi celui de Corinne Lepage, ex-ministre de l'Environnement de Jacques Chirac, de Fadela Amara, ex-secrétaire d'Etat à la Politique de la ville entre 2007 et 2010 et de Brigitte Girardin, ex-ministre de l'Outre-mer de Jacques Chirac.
Selon l'historien et écrivain Jean-Luc Barré, proche de l'ex-chef de l'Etat Jacques Chirac, ce dernier a bien l'intention de voter pour l'élu corrézien. Tout comme l'ex-ministre de l'Outre-mer de Jacques Chirac Brigitte Girardin.
Autre fait notable: la présidente du Medef Laurence Parisot a assuré mardi que sur certains points elle se sentait "plus proche" de François Hollande "notamment le rôle des corps intermédiaires et du paritarisme".

Par Sabine WIBAUX et Karine PERRET AFP