Présidentielle française Jour J -12: Christian Vabé, DP d’IvoireBusiness invité par François Hollande, à couvrir sa campagne en banlieue
Le 10 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - La campagne présidentielle française, à jour J-12, piétine dangereusement. Les différents candidats ont de la peine à retrouver la puissance de feu du début de la campagne. Au point que la presse anglaise
Le 10 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - La campagne présidentielle française, à jour J-12, piétine dangereusement. Les différents candidats ont de la peine à retrouver la puissance de feu du début de la campagne. Au point que la presse anglaise
parle de déni et de « campagne la plus frileuse d’Occident pour un pays qui est sur le point d’être rattrapé par la dure réalité, quelque soit le Président qui sera élu ».
L’avalanche de sondages, les courbes qui se croisent au premier tour, les paroles chocs de certains candidats comme Sarkozy promettant « d’exploser Hollande », la traque sans merci des fondamentalistes religieux comme Mohammed Merah, responsable des tueries de Montauban et Toulouse, ne parviennent pas encore à lui donner son lustre du début.
Les candidats doivent davantage faire montre de créativité et d’inventivité. C’est le pari que s’est donné le François Hollande, le favori des sondages à l’élection présidentielle, qui bat Nicolas Sarkozy au second tour, quelque soit le cas de figure.
Chez le candidat socialiste, entre autres potions magiques, la banlieue figure en bonne place.
Samedi 07 avril dernier, François Hollande a rendu visite à plusieurs banlieues de la région parisienne, et non des moindres. Trappes, Les Ulis, Clichy-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois, ont été visitées d’un trait par lui, tel un marathon man.
Les journalistes des plus grands organes de presse tels que Le Monde, Le Figaro, TF1, France2, France3, France24 et IvoireBusiness ont été invités.
Effectivement, une accréditation a été remise par François Hollande et son équipe à Christian Vabé et à toute l’équipe d’IvoireBusiness.
Selon des informations recueillies auprès de l’équipe de campagne du candidat socialiste, seul le mérite a guidé au choix d’IvoireBusiness pour couvrir la campagne. Toute l’équipe d’IvoireBusiness prend cela comme la reconnaissance de son travail, dont le traitement de l’information obéit constamment aux règles d’éthique et de déontologie.
C’est en véritable marathon man que François Hollande, le chouchou des sondages qui bat Nicolas Sarkozy selon tous les cas de figure, a arpenté ces quartiers qu’on appelle la banlieue.
UNE MAGREBINE : « SARKOZY NOUS ATTAQUE PARTOUT, HOLLANDE IL ATTAQUE PAS LES ARABES »
Dès 9H00 c’est à Trappes qu’il pointe le bout de son nez, du côté de la Zone industrielle La Gâtine.
Devant le «Promopole», pépinière d'entreprises, élus et sympathisants battent le pavé en attendant le candidat socialiste qui arrive du marché voisin. Il a préféré rencontrer chalands et commerçants sans médias. Benoît Hamon, porte-parole du PS et candidat aux législatives à Trappes, explique aux journalistes dépités qui l'ont attendu deux heures durant: «Il voulait avoir le contact le plus simple, sans vous».
La veille, il était à Vaulx-en-Velin (Rhône) et Creil (Oise). Même Thomas Hollande, le fils de François, venu en bus avec la presse, a retroussé les manches pour fustiger les dangers de l’abstention : «C'est un moment important de la campagne. Le vrai combat, c'est l'abstention».
Avant de rencontrer des associatifs, Hollande fustige devant la presse Nicolas Sarkozy. Le «candidat sortant» a prédit un marasme comparable à l'Espagne en cas de gestion socialiste. Avec «une augmentation de 30% de la dette publique, la meilleure attitude pour celui qui en a été le responsable, ce serait de se taire», lance-t-il. Il assène: «Mauvaise manière».
09h45. Hollande sort. «Hollande président, Inch Allah!», lance un jeune. Une dame maghrébine, cabas à la main : «Sarkozy nous attaque partout, Hollande, il attaque pas les Arabes».
HOLLANDE : « PLUS UN SEUL CENTIME DE L’ETAT QUAND LES PARTIS NE RESPECTENT PAS LA PARITE »
10H30, à 26 km. Les Ulis (Essonne), quartier de Courdimanche, centre commercial «de proximité», boucherie halal, kebab. Devant le coiffeur Foli'z, «spécialiste du cheveu crépu», la foule se densifie. Hollande avance, escorté d'une dizaine de perches. Les «François président!» fusent, des jeunes hurlent, grimpent sur les réverbères.
10H40: Il entre dans la Maison pour tous, toit pyramidal, architecture des années 80. Murs couverts d'affiches du candidat. Boubous et femmes voilées. Une douzaine de femmes de la diversité l'attend pour une table ronde.
Maud Olivier, maire PS des Ulis, commence : «Tu nous donnes un signe très fort. Tu es dans un territoire où les attentes sont immenses».
«Les femmes jouent un rôle déterminant. Ce sont elles qui se battent (...) Je veux leur rendre hommage», répond Hollande, la voix éraillée. Plusieurs femmes prennent la parole: Emploi, grossesses précoces, «viol conjugal», égalité homme-femme, déscolarisation. «Aucun jeune ne doit être laissé à lui-même», réaffirme-t-il.
Il redit ses propositions. «Plus un seul centime de l'Etat quand les partis ne respectent pas la parité». Applaudissements. Les femmes se retrouveront "dans des fonctions éminentes de l'administration et pas uniquement dans les ministères sociaux». Nouveaux applaudissements.
12H00. Il ressort tout sourire. Haie serrée des caméras.
Certains échanges non médiatisés
UN JEUNE NOIR, CASQUETTE SUR LA TÊTE CRIE : « MERCI, MERCI »
Direction Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). François Hollande évoque devant la presse «ces jeunes enfants» morts «dans des conditions atroces», ces «émeutes de l'automne 2005» aux «plaies pas encore apaisées. Ne pensons pas que le calme apparent qui règne soit le reflet d'une situation qui aurait trouvé sa solution».
Nouveau bain de foule, un jeune Noir, casquette sur la tête, crie : «Merci, merci!»
13H00. A 47km. Clichy-sous-Bois. Maison de la Jeunesse : déjeuner avec une quinzaine d'associations (AC le feu, SOS racisme, Stop la violence, Maison des potes, Zy va...). Il passe de l'une à l'autre des huit tables. Sans médias. Les associations préféraient «une parole libre».
16H10. Seine-Saint-Denis. Aubervilliers. Centre Henri Rosser. Rencontre avec des professionnels de santé.
Dernière étape: Aulnay-sous-Bois meeting à 18H15.Salle chauffée à blanc, jeunes banlieusards hystériques, François Hollande est aux anges. Son message passe comme lettre à la poste. La dernière ligne droite bien amorcée. Ainsi va la campagne du candidat socialiste dans les banlieues.
FRANCOIS HOLLANDE RESTE TOUJOURS LE FAVORI
Le candidat socialiste réduit l'écart au premier tour, selon l'institut Harris Interactive. Et maintient son avance au second tour.
François Hollande, qui gagne en une semaine un point d’intentions de vote au premier tour à 27%, réduit son écart avec Nicolas Sarkozy, en baisse de son côté d’un point à 28%, selon une enquête Harris Interactive pour VSD et LCP publiée mardi.
Au second tour, le rapport de forces est inchangé, François Hollande l’emportant avec 53% des intentions de vote face à Nicolas Sarkozy (47%).
L’écart au premier tour entre les deux candidats était de 3 points lors de la précédente enquête réalisée du 29 mars au 2 avril, Nicolas Sarkozy totalisant 29% des intentions de vote contre 26% pour son adversaire socialiste. Cet écart, dans la nouvelle enquête effectuée du 3 au 6 avril, est désormais d’un point.
Marine Le Pen est troisième, inchangée à 16%. Jean-Luc Mélenchon perd un point à 13%. François Bayrou, stable, recueille 10%.
Eva Joly est inchangée à 3%. Nathalie Arthaud (+0,5 point), Philippe Poutou (+0,5%) et Nicolas Dupont-Aignan (stable) sont à 1%. Jacques Cheminade est crédité de moins de 0,5% (inchangé).
Par ailleurs, interrogés sur le candidat qui les a le plus marqués, les Français placent toujours en tête Jean-Luc Mélenchon malgré une baisse de cinq points en une semaine à 28%. Derrière, Nicolas Sarkozy perd deux points à 9%.
François Hollande se redresse en gagnant deux points à 7%, ce qui lui permet de passer devant Marine Le Pen, inchangée à 6%. Eva Joly et François Bayrou gagnent deux points, chacun à 4%.
L’intérêt pour la campagne a progressé: 74% des personnes interrogées se disent intéressées par elle, en hausse d’un point en une semaine, contre 26% qui répondent qu’elles ne sont pas intéressées (-1).
Christian Vabé
Envoyé spécial