Présidentielle française Jour J-1: Jusqu'au bout, Hollande va chercher des électeurs

Le 21 avril 2012 par IVOIREBUSINBESS - REPORTAGE - Le candidat socialiste est allé dans l'Est, sur des terres qui avaient massivement voté Sarkozy en 2007...

François Hollande à Charleville-Mézières. De Afp.

Le 21 avril 2012 par IVOIREBUSINBESS - REPORTAGE - Le candidat socialiste est allé dans l'Est, sur des terres qui avaient massivement voté Sarkozy en 2007...

En arrivant ce vendredi midi à Vitry-Le-François, dans la Marne, François Hollande annonce la couleur: «Je viens chercher des électeurs, pour leur dire qu’ils doivent être convaincus que leur avenir est en cause, qu’ils peuvent me faire confiance». Jusqu’au bout de la campagne officielle qui s’achève vendredi à minuit, le candidat socialiste aura arpenté la France. Deux départements – la Marne et les Ardennes – trois villes, Vitry-Le-François, Saint-Dizier et Charleville-Mézières dans la même journée - soit 800km dans la même journée. Un itinéraire qui n’a pas été choisi au hasard: ces territoires ouvriers ont massivement voté Sarkozy en 2007 et «chacun peut mesurer l’ampleur de la désillusion aujourd’hui», souligne-t-il. Et le vote Le Pen menace. «Il y a une colère qui ne doit pas aller vers cette dérive là», dit-il. Enfin, détail qui ne gâte rien, c’est dans cette région que François Mitterrand avait conclu sa campagne en 1981.
Il faut mo-bi-li-ser. Paradoxalement, contre les sondages qui le placent majoritairement en tête au premier tour. «Rien n’est acquis d’avance. Il faut de la modestie et de la persévérance. L’idée que je veux chasser, c’est que le résultat serait connu avant que les Français ne se soient déplacés. C’est parce que je conteste l’idée qu’il y a un pronostic que je me bats pour un résultat», lâche-t-il encore. Et de marteler, en référence à 2002: «Il ne faut pas prendre de voie oblique. Si les Français veulent le changement, qu’ils le prononcent dès dimanche. A prendre des chemins de traverses, parfois on se perd.»
Appel au vote, au sursaut républicain et à la méfiance
Après un déjeuner avec des jeunes handicapés, le voilà à Saint-Dizier, au quartier du Vert-Bois, accueilli par un comité d’accueil socialiste. 70% d’abstention aux dernières cantonales, des tours vieillies, peu de commerces ouverts mais tous ceux qui l’étaient ont vu François Hollande franchir leur porte! Suivi par une cohorte bienveillante d’habitants, ravis de voir «enfin» un responsable dans le quartier. La troupe grossit au fur et à mesure, des «François président» fusent lancés par des militants mais repris par les habitants. Forcément décontracté, le socialiste sert toutes les mains qui se tendent. Appelle au vote dimanche. Des femmes portant le voile font des youyou. Des jeunes exhortent leurs copains: «Allez les jeunes, faut aller voter dimanche pour virer Sarkozy!» Dans la MJC, des enfants lui réservent un triomphe.
Il chemine et file déjà vers Charleville-Mézières, où en 2007, Sarkozy avait prononcé son discours fondateur sur la valeur travail, avec l’ambition d’appuyer là où ça fait mal au camp d’en face: «Là où il y avait des promesses qui n’avaient pas été honorées par le sortant», lance-t-il en arrivant sur la scène. Sur la place Ducale, baignée par des rayons de soleil après le passage de grosses averses, pour un énième rassemblement en plein air, un gros millier de sympathisants l’applaudissent. Hollande creuse son sillon et lance un triple appel. Au «vote» d’abord et à la mobilisation pour «aller chercher aujourd’hui et demain ceux qui se détournent du scrutin» pour lui «donner la force nécessaire pour qu’il n’y ait plus de doute sur ce que va produire le second tour».
«Le miracle de la démocratie»
«J’appelle aussi au sursaut républicain. Il y a tant de nos concitoyens qui se détournent de nos valeurs et vont chercher vers l’extrême droite» les réponses. Il faut leur dire, «si on est Français, fier d’être citoyens, on ne vote pas pour l’extrême droite, on vote pour la République». Enfin, dernier avertissement pour les sondages et l’appel «à la méfiance» vis-à-vis de ces sondages, cette «douce anesthésie, ce poison». «Une victoire électorale se mérite, se conquiert, s’arrache, nous le ferons!» lance-t-il encore.

François Hollande a jeté ses dernières forces dans la campagne. Assez pour que le «miracle de la démocratie» dont il parlait plus tôt à Vitry-Le-François se produise? «Il y a toujours la raison et en même temps une magie qui va faire que ce mouvement va s’affirmer», avait-il expliqué.

Par Maud Pierron, envoyée spéciale (Source 20minutes.fr)

Présidentielle: Nicolas Sarkozy à droite toute en terrain conquis

Le 21 avril 2012 par 20minutes.fr - POLITIQUE - Le chef de l'Etat était en meeting à Nice ce vendredi...

Affluence oblige, les portes ont ouvert à 15h30, une demi-heure plus tôt que prévu. Ce vendredi, à Nice, c’était l’ébullition au palais Nikaïa. Pas de rock-star à l’horizon, pourtant, dans la plus grande salle de spectacle de la ville, conçue pour accueillir plus de 10 000 personnes.
Ici, le public attend Nicolas Sarkozy. Le président-candidat a choisi la capitale azuréenne pour son dernier meeting de campagne avant le premier tour de l’élection présidentielle. «C’est logique et stratégique, forcément», reconnait Marie-Michèle, militante niçoise, assise dans les escaliers des gradins, faute de place.
«Ici, le président est sur d’avoir un soutien important», glisse la militante. Et pour cause: en 2007, c’est le département des Alpes-Maritimes qui avait offert au candidat UMP son plus gros score au second tour: 68,08% contre 31,92% pour la candidate socialiste, Ségolène Royal. «On avait décroché la médaille et cette année, elle est encore pour nous. On va le faire gagner à nouveau!», lance Dani, venue du Cannet, avant de glisser: «malgré Marine…».
«Il veut prendre des voix au FN»
Assise dans les tribunes, pour Michèle, qui a été de «tous les gros meetings de Nicolas», ça ne fait pas de mystère: «S’il est venu finir sa campagne à Nice, c’est pour prendre des voix à l’extrême droite», glisse la militante, à quelques minutes du coup d’envoi de la réunion niçoise.
Immigration, intégration, frontières, racines catholiques de la France… Accueilli par un bain de foule, devant un parterre de drapeaux et de personnalités – François Fillon, Bernadette Chirac, Rama Yade… -, dans un discours d’une heure, le président-candidat n’aura effectivement pas fait l’impasse sur les thèmes chers au Front national.
«La France a toujours été une terre d’asile mais trop, c’est trop!»
«Je conteste l’idée qu’on ne peut pas parler des sujets qui préoccupent les Français. J’ai voulu parler de l’immigration, non pas parce que c’est une obsession mais (…) parce que je veux que personne d’autre n’en parle à notre place», a-t-il notamment lancé, avant d’annoncer: «Toute personne qui voudra venir en France (…) devra apprendre le Français et les valeurs de la République avant de rentrer sur le territoire».
Un discours qui a parlé à Joëlle, venue du Var avec son mari. «La France a toujours été une terre d’asile mais trop, c’est trop! C’est important qu’il aborde ces thèmes, qu’il ait le courage de le faire», souligne la militante, qui a décroché – «pour le souvenir»- une affiche de campagne avant de quitter les tribunes du Nikaïa.
Simple sympathisant, Thomas, a lui aussi apprécié les propos «fermes» du candidat: «Il sait que beaucoup de gens à droite sont tentés par le vote extrême. C’est dangereux et ça pourrait lui être fatal», avoue le jeune homme de 17 ans, un brin «frustré» de ne pas pouvoir voter dimanche.

Par 20minutes.fr