Présidentielle / Donatien Robe: président de orphelins secours Côte d’Ivoire, depuis la France -‘’Gbagbo est dans le vrai avec l`AMU’’

Le 16 octobre 2010 par l'Intelligent d'Abidjan - Mr Robé dont l’organisation se bat pour une politique sociale de santé en côte

d’ivoire, jette un regard critique sur la politique de la santé en côte d'ivoire jusqu'en 2000.
Votre organisation semble avoir définitivement choisi de Soutenir Laurent Gbagbo. Pourquoi ce choix ?
Je l’ai déjà dit. Laurent Gbagbo est le seul à avoir une vraie conviction pour l’assurance maladie. Il le prouve encore dans cette campagne. Tous les Ivoiriens qui veulent de l’assurance maladie en Côte d’Ivoire doivent voter pour lui.

Le 16 octobre 2010 par l'Intelligent d'Abidjan - Mr Robé dont l’organisation se bat pour une politique sociale de santé en côte

d’ivoire, jette un regard critique sur la politique de la santé en côte d'ivoire jusqu'en 2000.
Votre organisation semble avoir définitivement choisi de Soutenir Laurent Gbagbo. Pourquoi ce choix ?
Je l’ai déjà dit. Laurent Gbagbo est le seul à avoir une vraie conviction pour l’assurance maladie. Il le prouve encore dans cette campagne. Tous les Ivoiriens qui veulent de l’assurance maladie en Côte d’Ivoire doivent voter pour lui.

D’autres candidats ne veulent pas de l’amu.les comprenez-vous ?
C’est leur droit d’avoir une autre conception du financement de la santé des Ivoiriens. Alassane Ouattara ayant constaté que les Ivoiriens sont favorables à un système public d’assurance maladie, s’est aligné sur les principes de base de l’AMU. Mais les Ivoiriens savent qu’il a fait une proposition opportuniste. Sa conviction sur ce projet date de 2008 alors que Laurent Gbagbo en parle depuis 1990.Bédié propose la mutualisation à travers «la santé communautaire ». Un projet qu’il a appliqué de 1994 à 1999 sans succès.

Pourquoi selon vous la santé communautaire aurait-elle-échouée ?
Il s'agissait de construire des centres de santé de proximité et facilité l’accessibilité financière aux soins avec les mutuelles. Ce projet a échoué. Le bilan est là pour le prouver. De 1994 à 1999, l’espérance de vie des Ivoiriens n’a fait que chuter, le taux de mortalité n’a cessé de baisser et les Ivoiriens ne fréquentaient plus les centres de santé. Ce projet a échoué, d'abord parce que Bédié lui-même n'y croyait peut être pas puisqu’il n’a pas, pendant cinq années, fait voter une loi sur la mutualisation. Laurent Gbagbo, dès qu’il a été élu a fait voter une loi sur l’AMU. Constatez donc la différence ! Ensuite, la mutualisation a échoué parce que la structure de notre économie qui est dominée par l’informel ne le permettait pas. Bédié a donc échoué en matière de santé malgré un environnement politique pacifié, des aides de la France et aussi de l'union européenne dans le cadre des fameux PAPS (ndlr : programme d’aide aux politiques sectorielles).Pour mémoire, les fameux 18 milliards de l’union européennes détournés étaient destinés à la santé communautaire. Les Ivoiriens doivent rejeter la mutualisation prônée par la santé communautaire de Bédié parce qu’elle permet essentiellement le financement privé de la santé. Même l’OMS reconnait que les populations se soignent mieux quand la santé est financée essentiellement par des contributions publiques, c’est-à-dire une mutualisation au plan national des ressources et des risques. L’AMU est dans cette logique. Laurent Gbagbo est donc dans le vrai avec l'AMU.

Comment expliquez-vous que la santé des Ivoiriens soit aussi mauvaise sous l’ère Gbagbo ?
L’opposition fait tout pour faire porter la responsabilité de la dégradation du système de santé à Laurent Gbagbo. Mais les faits sont parlants. D’abord, depuis la crise, le ministère de la santé a toujours été confié à l’opposition. C’est donc elle qui a échoué ! Disons que Laurent Gbagbo est simplement victime, non seulement de la crise mais de la politique de ses prédécesseurs en matière de santé et d’endettement. Pour rembourser les 6000 milliards, le service de la dette occupait environ 30% du budget de l’Etat, réduisant la marge de manœuvre. Il faut aussi savoir que depuis l’indépendance, la plupart des pays Africains dont la Côte d’Ivoire, ont offert la gratuité des soins à leurs populations. Avec la crise pétrolière de 1979 et ses conséquences liées à la détérioration des termes de l’échange, la crise de la dette, les programmes d’ajustement structurel, le recouvrement des coûts, cette gratuité a été supprimée. Même si cette suppression était inévitable, il aurait fallu trouver des moyens de compensation. On aurait pu au moins garder la gratuité pour les femmes enceintes et les enfants jusqu’à cinq ans. Notre pays en avait les moyens. Rien de tout cela. Curieusement, c'est maintenant, en période électorale, que M. Alassane Ouattara parle de gratuité pour les femmes enceintes. Pourquoi n'a-t-il pas permis cela en 1991? Bédié et Ouattara ont exigé depuis 1991 aux Ivoiriens de prendre désormais toutes leurs dépenses de santé en charge. Laurent Gbagbo, dès son élection en 2000, voulait changer les choses avec l’AMU. On l’en a empêché avec la guerre. Les Ivoiriens doivent savoir qu’aucune reforme profonde ne peut se faire dans l’instabilité. Il fallait attendre la fin de la crise. Il faut savoir qu'une reforme est un changement dans le sens du progrès, une amélioration du système en place. Quand on ne peut pas faire cette réforme, c’est l’ancien système malheureusement qui continue. C’est ce qui explique que la politique de recouvrement des coûts mise en place par MM. Ouattara et Bédié continue à ce jour. Vous comprenez donc que Laurent Gbagbo n’est pas responsable de cette situation !

L’Etat ne pouvait-il pas approvisionner les hôpitaux en médicaments de première nécessite ?
La distribution de médicaments doit répondre à une politique bien pensée. Si on devait le faire en attendant la fin de la crise, qui allait gérer ces médicaments dans les zones occupées par les rebelles ? Fallait-il le faire uniquement dans la zone gouvernementale ? Cela poserait le même problème que la mise en œuvre de l’AMU à savoir que les Ivoiriens vivants au nord seraient lésés. Cela renforcerait les clivages et autres frustrations. Or quand on gouverne, on est le garant de l’unité de la nation. Encore une fois, Laurent Gbagbo a été bien inspiré en ne faisant pas ce choix.

Les mutuelles ne sont-elles pas préférables à l'AMU qui est un système lourd pour la Cote d'Ivoire?
Nous sommes au 21e siècle. Avec toutes les nouvelles technologies, aucun système n'est lourd en terme de gestion. Et puis avec une forte volonté politique, rien n'est impossible. La France a mis son système de sécurité sociale en place alors que la guerre avait tout détruit et que les techniques de gestion étaient rudimentaires! La volonté y était, ils ont réussi. Après la révolution de 1959, un pays pauvre comme Cuba avait perdu plus de la moitié de ses médecins qui se sont exilés. Ce pays, avec courage s'est lancé dans des réformes en matière de santé. Aujourd'hui, il a l'un des meilleurs systèmes de santé du monde avec un ratio d'un médecin pour 160 habitants, une espérance de vie de 77 ans. L'AMU qui est fédératrice parce qu'elle réunit tous les Ivoiriens dans un même système a de nombreux avantages en terme de capital humain, économique et social .L'Etat qui la garantit fera en sorte que les pauvres ne soient pas exclus afin que la cohésion sociale soit une réalité. Evidemment, l'état sera ainsi renforcé. Par contre, les mutuelles diviseront les Ivoiriens puisqu'elles seront majoritairement à base communautaire, la mutualisation par secteurs d'activité ou entreprises n'étant pas possible du fait du caractère informel et précaire de notre économie. La mutualisation permet au privé de financer essentiellement la santé. Or, partout dans le monde où le privé domine dans le financement de la santé, les populations sont mal soignées. Vous avez les exemples des Etats-Unis et de l'Afrique du sud.
Huberson Digbeu