Politique: Pdci - Rdr, Le processus de divorce est engagé

Le 10 juin 2011 par Notre voie - Entre le PDCI et le RDR, deux des principaux alliés au sein de la coalition franco-ivoirienne au pouvoir en Côte d’Ivoire, la discorde

Bédié et Ouattara, leaders du Rhdp, et leurs épouses.

Le 10 juin 2011 par Notre voie - Entre le PDCI et le RDR, deux des principaux alliés au sein de la coalition franco-ivoirienne au pouvoir en Côte d’Ivoire, la discorde

née des premiers moments de la gestion du pouvoir, est désormais une réalité. Et la mort du RHDP désormais quasi certaine !
« Le RHDP est mort. On n’attend plus que l’annonce officielle et la signature de l’acte de décès ». Ce commentaire d’un cadre du PDCI-RDA, plus ou moins au fait des réalités politiques au sein du vieux parti, pouvait paraître excessif il y a seulement quelques jours. Pourtant l’on est bien obligé de lui donner raison. En tout cas, si l’on s’en tient aux informations qui filtrent dans la presse et à quelques commentaires faits en privée par des personnes généralement bien informées, on peut conclure que l’affaire est pliée.
En effet, commentant les récriminations des cadres du PDCI contre le gouvernement, le très pro-Soro, mais non moins Alassaniste, quotidien « Nord-Sud », dans son édition du mercredi ne s’est pas privée d’accuser l’allié de trahison. « Le PDCI va-t-il trahir Ouattara ? », s’est-il interrogé à sa grande une. Avant d’accuser, à mots couverts, le vieux parti de vouloir saboter le travail et le mandat du chef de l’Etat. Mieux, dans son édition de jeudi, notre confrère qui a remis le couvert sur la question des divisions internes u RHDP, s’est voulu plus précis. « Selon plusieurs militants du RDR, inquiets de la tournure que prend la crise du gouvernement, le péril majeur qui guette les républicains, c’est de laisser totalement leur leader à la merci du PDCI. Ce qui les convainc qu’Alassane Ouattara ne sera pas à l’abri des chantages et autres pressions, c’est l’acharnement avec lequel l’allié PDCI veut faire main basse sur le parlement. Serait-ce pour bloquer les réformes du nouveau chef de l’exécutif, s’interrogent les républicains. Mais au-delà du blocage des réformes, les militants du RDR redoutent surtout que les principaux postes de responsabilité dans l’administration n’échoient aux bourreaux d’hier », écrit notamment Nord-Sud. Qui, pour ne pas être accusé d’inventer des choses a tenu à préciser que « ce mécontentement a d’ailleurs été déjà publiquement exprimé le 10 mai dernier, lors d’une réunion du secrétariat général du RDR ». Soit un mois avant la formation du gouvernement dont la composition crée le désordre actuel au sein du RHDP.
Ces informations du quotidien « Nord-Sud » viennent donc confirmer, ce que beaucoup de militants du PDCI pensent au fond d’eux. A savoir que, c’est en parfaite connaissance de cause que le chef de l’Etat, président et candidat du RDR à la présidence de la république, a formé son cabinet. La portion congrue de postes ministériels au PDCI, et le refus de lui confier tout de suite la primature participe d’une stratégie bien élaborée en concertation avec ses troupes. Et non d’une erreur de casting ou de contingences conjoncturelles comme certains ont voulu le faire croire.
Le RDR a donc volontairement choisi d’asphyxier son allié pour mieux le tenir. La manœuvre semble très simple. Sans la primature, avec très peu de ministres et de directeurs généraux, le PDCI arrivera forcément en petite forme aux législatives. Son allié espère alors le distancer largement pour justifier après coup le refus de lui accorder la primature comme promis.
C’est sans doute pour avoir flairé le danger que les cadres « frustrés » du PDCI font désormais de l’obtention de la primature, ici et maintenant, une question non négociable. Même s’ils savent pertinemment qu’ils n’auront pas gain de cause.
En fait, chaque camp compte ses arguments pour justifier le divorce. Qui semble de plus en plus inévitable.
Guillaume T. Gbato