POLITIQUE: Le parti de Gbagbo est-il indispensable à Alassane Ouattara ?

Publié le mardi 22 novembre 2011 | IVOIREBUSINESS - Beaucoup d’analystes politiques se posent la question de savoir que vaut le FPI aujourd’hui, après la grave crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire ?

Le FPI lors d'une visite à Banny.

Publié le mardi 22 novembre 2011 | IVOIREBUSINESS - Beaucoup d’analystes politiques se posent la question de savoir que vaut le FPI aujourd’hui, après la grave crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire ?

Le parti de Laurent Gbagbo empêche-t-il Alassane Ouattara de dormir ?
Assurément Oui. Car ADO a été contraint de le recevoir en audience,à sa demande, au retour d’un périple européen où certainement, on lui aurait fait comprendre qu’il avait intérêt à composer avec l’ancien parti au pouvoir. Dès le salon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan, ADO a appelé le FPI à la table de négociation.
Ce fut le début du dialogue direct Pouvoir-Opposition, pour lequel le FPI-CNRD concocta un mémorandum en béton comprenant ses principales exigences pour participer aux législatives du 11 décembre prochain.
Alassane Ouattara obtint pour le FPI, un poste de vice-président à la Cei.
Dans la foulée, 20 ex-détenus sont le 11 novembre 2011 libérés des prisons de Bouna et Boundiali.
Mais une semaine plus tard, Kata Kété, ex-ministre de la Recherche scientifique de Laurent Gbagbo, est de nouveau arrêté pour avoir exigé sa libération.
Pour le FPI, ces mesurettes d’ADO sont largement insuffisantes. Il décide donc de boycotter les futures élections législatives, par la voix de Miaka Ouretto, son président par intérim.
Les conséquences sont dévastatrices pour ADO. Son régime se voit de plus en plus taxé de dictatorial et de non démocratique. Le nouveau patron de l’ONUCI, le néerlandais Koenders, a même menacé de ne pas reconnaitre les résultats des futures joutes législatives.
Le FPI, dont la capacité de mobilisation ne s’est pas émoussée malgré les brimades de ses membres, leur départ massif en exil et le gel de leurs avoirs, sonne la mobilisation de ses troupes pour arriver à ses fins.
Il lance ses légendaires manifestations de rue, comme du temps d’Houphouët Boigny et de Konan Bédié.
Le samedi 19 novembre dernier à Bonoua, le parti a lancé un giga-meeting, ainsi qu’un autre à Port-Bouët pour exiger la libération de Laurent Gbagbo et dire Non à son transfèrement à la CPI. Tous deux brutalement réprimés par les FRCI et les loubards d’ADO.
Du côté du pouvoir, c’est le branle bas de combat devant un Fpi qui se montre de plus en plus indispensable.
Certains radicaux du RHDP et du gouvernement demandent, purement et simplement, sa suppression de l’échiquier politique en tant que parti. Manœuvre à haut risque et difficilement réalisable, qui pourrait même précipiter la chute d’ADO.
Le FPI nouveau est donc de retour et incontournable sur la scène politique ivoirienne.

Eric Lassale