Politique: GBAGBO LACHE ENFIN KOULIBALY

Le 12 juillet 2011 par IvoireBusiness – Le Président Gbagbo aurait pu opposer une fin de recevoir à la demande de démission de Mamadou Koulibaly comme président intérimaire du FPI. Mais il ne l’a pas

Le Président Laurent Gbagbo, le 02 mai 2011 à Korhogo, lieu de sa résidence surveillée.

Le 12 juillet 2011 par IvoireBusiness – Le Président Gbagbo aurait pu opposer une fin de recevoir à la demande de démission de Mamadou Koulibaly comme président intérimaire du FPI. Mais il ne l’a pas

fait, certainement excédé par la soif de chamboulement du parti de son poulain en cette période de braise que traverse sa formation politique. On peut donc penser que Laurent Gbagbo a fini par lâcher Mamadou Koulibaly pour donner un signal fort et clair à son parti. Celui de poursuivre le combat pour la réinstauration de la démocratie et de l'Etat de droit, et de faire du cas Koulibaly un épiphénomène sans conséquence durable sur l’avenir du FPI. Le Président Laurent Gbagbo, actuellement en prison à Korhogo, en a eu peut-être marre des agissements de son poulain qu’il a pendant longtemps choyé et couvé. Il n'a rien fait cette fois pour le retenir.
Selon une source extrêmement fiable et extrêmement confidentielle, le Président Gbagbo « …a accepté la démission de Mamadou Koulibaly de son poste de président intérimaire du FPI. Il considère cette démission comme la preuve de la vitalité de son parti. Il souhaite bonne chance à Koulibaly Mamadou dans la poursuite de sa carrière politique avec la création du LIDER (Liberté et Démocratie pour la République) ».
En décryptant ces paroles présidentielles, on s’aperçoit que Laurent Gbagbo a fini par lâcher Mamadou Koulibaly, président par intérim du FPI, son parti dont il est le père-fondateur.
En bon démocrate, il considère néanmoins les convulsions au sein du FPI comme la preuve de la vitalité au sein du parti.
Mais peut-être considère-t-il que la situation extrêmement fragile de sa formation politique ne permettait pas de telles joutes verbales.
Ce n’était certainement pas le moment d’un débat de fond au sein du parti, vu les milliers de morts engendrés par la crise postélectorale, vu les centaines de cadres du parti et sympatisants emprisonnés, assassinés ou en exil.
Certains signes avant-coureurs pouvaient prévoir une telle décision présidentielle.
Mamadou Koulibaly n’avait pas jugé nécessaire d’être présent à l’investiture de Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel, car pour lui, ce dernier n’avait pas gagné l’élection présidentielle face à son rival Alassane Ouattara.
Mais il s’est empressé par deux fois d’être présent à l’investiture de ce dernier, au palais présidentiel d’Abidja-Plateau lors du parjure de Yao N’dré, et à Yamoussoukro en présence de Nicolas Sarkozy.
L’affaire Tagro, sauvagement assassiné par les FRCI de Ouattara, est également restée au travers de la gorge de nombreux cadres et sympathisants du FPI.
Sans oublier sa facilité de mouvement là où les cadres de son parti son traqués et poursuivis dans leurs derniers retranchements.
En définitive, Koulibaly n’a jamais réussi à avoir la caution des cadres du parti dans sa volonté de bouleverser les idéaux du parti. Ces derniers trouvaient son attitude de plus en plus étrange.
Sa volonté de changer le nom du parti a été la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
Le porte-parole du Président Gbagbo, le ministre Koné Katina, dans une interview dans le quotidien Soir Info la semaine dernière, l’a publiquement désavoué dans sa gestion du parti, lui recommandant de se borner à gérer les affaires courantes, en tant que président intérimaire du parti.

Avec la démission de Mamadou Koulibaly du FPI, les chemins du père et du fils ont fini par se séparer. L’avenir nous permettra d’avoir une lecture plus sereine de la démission de « Koul », l’un des plus brillants cadres du parti, professeur titulaire d’économie de formation.

Patrice Lecomte