Politique: Cécilia Attias dit sa "vérité" en 70 000 exemplaires
Par Le Monde - Cécilia Attias dit sa "vérité" en 70 000 exemplaires.
Depuis plusieurs semaines, elle fait l'objet de toutes les rumeurs, de toutes les craintes. L'autobiographie de Cécilia Attias, ex-Mme Sarkozy, Une envie de vérité(Flammarion), qui paraîtra le 9 octobre, suscite fantasmes et inquiétudes dans le microcosme politico-médiatique. Et ce d'autant plus que le secret a été bien gardé, au service d'un plan média tiré au cordeau : les bonnes feuilles sont publiées dans Le Point jeudi 3 octobre et une grande interview de Mme Attias paraîtra dans Elle vendredi.
Le livre, à l'exception d'une poignée d'exemplaires distribués avec parcimonie (dont un à destination du Monde), ne sera envoyé à la presse qu'à la veille de sa sortie. L'éphémère première dame se rend à Paris en début de semaine prochaine pour vingt jours de promotion sur les radios, les plateaux de télévision et dans la presse écrite. "On peut en faire un des best-sellers de la fin d'année", espère Thierry Billard, éditeur du livre chez Flammarion, qui prépare un premier tirage à 70 000 exemplaires.
Quasi silencieuse depuis son départ de l'Elysée en 2007, celle qui partagea vingt-cinq ans de la vie de Nicolas Sarkozy a choisi de s'exposer à nouveau. Mais ceux qui s'attendent à des révélations croustillantes ou des règlements de comptes y seront pour leurs frais. "J'ai quitté la France il y a six ans, explique au Monde celle qui vit désormais à New York avec son troisième époux, Richard Attias, je n'ai pas envie de polémiquer ou de faire du tort à qui que ce soit." Et certainement pas à Nicolas Sarkozy, qu'elle a tenu informé de son projet, et dont elle assure : "Je n'ai rien à dire de mal sur lui."
Son propos est ailleurs. Observée à la loupe, poursuivie par les paparazzis, Cécilia Attias, à 55 ans, veut dire sa vérité, celle d'"une personne simple qui a eu une vie compliquée", comme elle l'écrit en première page de son livre. "On m'a mise dans une case, on a projeté des images sur moi qui ne me correspondent pas, j'en ai été blessée", regrette-t-elle. "Contrairement à ce qu'on a pu raconter, je n'ai jamais voulu avoir d'influence sur mon ex-mari, jure-t-elle dans son récit, je ne lui ai jamais "dit" quoi que ce soit, jamais conseillé de prendre telle décision plutôt que telle autre."
"AUCUN PACTE"
Elle démonte plus loin l'image de l'épouse ambitieuse et manipulatrice qui lui a collé à la peau : "Il n'y a jamais eu, entre Nicolas et moi, la moindre volonté de définir une stratégie de conquête. Nous n'étions liés par aucun pacte ni n'avions échangé la moindre promesse." Sur 300 pages, elle raconte les épisodes de sa vie, de ses trois amours, Jacques Martin, Nicolas Sarkozy et Richard Attias, pour lequel elle a plaqué les ors de l'Elysée et la fonction de première dame. "Nicolas m'avait en quelque sorte oubliée", écrit-elle pour expliquer son départ.
Seule véritable information de ce livre, son récit de la libération des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye. Cécilia Attias raconte son hallucinant tête-à-tête avec Kadhafi et le non moins hallucinant dîner avec Aïcha, la fille du dictateur libyen, à laquelle elle est censée donner des conseils pour assumer un jour les plus hautes fonctions. "Je ne m'en targue pas, mais c'est un fait : en 2007, j'ai sauvé la vie de six personnes", conclut Cécilia Attias.
Vanessa Schneider
Journaliste au Monde