Politique: Alassane Ouattara relâche 17 personnalités proches du Président Gbagbo (officiel)

Le 20 juin 2011 | IVOIREBUSINESS -Dix-sept personnalités proches du Président Laurent Gbagbo, détenues arbitrairement à Abidjan à la Pergola sans aucun chef d’accusation après la capture du Président Gbagbo par la force

Amani N'guessan Michel, ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo.

Le 20 juin 2011 | IVOIREBUSINESS -Dix-sept personnalités proches du Président Laurent Gbagbo, détenues arbitrairement à Abidjan à la Pergola sans aucun chef d’accusation après la capture du Président Gbagbo par la force

française Licorne le 11 avril dernier, ont été relâchées samedi, a-t-on appris dimanche de source officielle.
Selon Me Jeannot Kouadio Ahoussou sur RFI dimanche, "Dix-sept personnes ont quitté samedi l`hôtel La Pergola", à Abidjan.
Parmi elles figurent l`ancien ministre de la Défense Michel Amani N`Guessan
et l`ex-ministre de la Justice Yanon Yapo, assigné à résidence mais relâché
"pour raisons humanitaires" à la suite de problèmes de santé, a-t-il précisé.

Il s’agit d’une libération de fait que le ministre de la Justice a toutefois refusé de reconnaître, assurant que "la majorité" des personnalités sorties de cet hôtel n`étaient pas visées par des assignations à résidence et avaient sollicité "la protection de l`Etat".

Selon des ONG des droits de l’homme, c’est la preuve que ces personnalités étaient détenues illégalement sans aucun motif d’inculpation précis.
Ces ONG ont demandé que soit mis fin à "l`incertitude juridique" sur le sort de ces personnalités du camp Gbagbo qui ne sont ni inculpées ni libérées.
Elles sont détenues prisonnières aux mains des FRCI de Ouattara, sous le regard bienveillant des casques bleus de l’Onu.

Selon Augustin Guéhoun, secrétaire à la Communication du Front populaire ivoirien (FPI), les cadres pro-Gbagbo étaient prisonniers à La Pergola "interdits de tout contact avec
l`extérieur".
Dans une déclaration à l’Afp, il a affirmé que "le FPI et ses alliés félicitent les nouvelles autorités mais les exhortent à aller au-delà" en libérant les autres membres de leur camp actuellement détenus dans des conditions "inhumaines", notamment l`ex-président et son épouse Simone Gbagbo, a-t-il ajouté.
M. Guéhoun a aussi précisé que 21 personnes étaient toujours retenues à La Pergola.

Le gouvernement d’Alassane Ouattara, sur pression des ONG des droits de l’homme et vu l’ampleur des exactions commises par les FRCI, a annoncé cette semaine la création prochaine d`une commission d`enquête nationale sur les violations des droits de l`Homme durant la crise post-électorale. M. Ouattara a aussi demandé à la Cour pénale
internationale (CPI) d`enquêter sur les crimes et génocides commis en Côte d’Ivoire durant cette période, faisant l’impasse sur la période 2002-2010, au grand dam des ONG.

Christian Vabé