Politique: Alassane face à la loi - Faites ce que je dis, pas ce que je fais
Le 30 mai 2011 par le Temps - « … on peut s’opposer à une décision de justice même rendue en dernier ressort, si on l’estime injuste. …. Ne donnez plus l’occasion à personne de s’opposer violemment contre une décision de justice.
Le 30 mai 2011 par le Temps - « … on peut s’opposer à une décision de justice même rendue en dernier ressort, si on l’estime injuste. …. Ne donnez plus l’occasion à personne de s’opposer violemment contre une décision de justice.
Une décision de justice peut provoquer la guerre et entrainer des millions de morts… ». Dixit le président Dramane Ouattara à l’occasion de la prestation de serment du nouveau président de la Cour Suprême, M. Koné Mamadou. La première remarque que l’on peut faire, est que notre Président ne regrette rien. Ensuite, qu’il avoue si besoin en était encore, qu’il est le père de la rébellion qui a balafré la Côte d’Ivoire. Il s’est opposé à une décision de justice. Par la guerre, une guerre sanglante qui a ruiné des vies et des régions entières.
L’autre révélation est l’insidieuse menace qu’il adresse à la Justice de ce pays, à travers le patron de la Cour Suprême. Attention semble-t-il dire, regardez le justiciable et analysez sa force de frappe avant de décider. S’il est capable du pire, révisez votre décision. Où est l’indépendance de la Justice ? Où est la clause de conscience sur laquelle le Juge rend une décision ? La Justice selon M. le Président, doit désormais se faire à la tête de client. Lui, grâce à sa force de frappe, a obligé la Côte d’Ivoire à le déclarer éligible. En faisant des milliers de morts. Lui grâce à ses canons, a obligé le Conseil Constitutionnel à se dédire. Grâce à la force, il a obligé le Pr. Yao N’dré à devenir un parjure. Dieu fasse qu’un jour nous sachions le moyen de chantage qui lui a été imposé pour en arriver là. Voilà l’homme qui, pour les cinq prochaines années, tient le destin de milliers d’Ivoiriens dans les mains. « Ne donnez plus l’occasion à personne de s’opposer violemment contre une décision de justice ». Autrement dit, la Cour Suprême est invitée à accepter tout prochain imposteur à la présidentielle, si celui-ci, de toute évidence, a une certaine capacité de nuisance. Lui, il a déjà démontré sa force. Il pourra donc faire ce que bon lui semblera. La Justice, la Constitution n’y pourront rien. Par exemple sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels à deux. Par exemple distribuer, pourquoi pas, la nationalité ivoirienne à des guichets automatiques. « Une décision de justice peut provoquer la guerre et entrainer des millions de morts… ». Si vous voulez éviter la guerre et des millions de morts, laissez-moi faire. A bon entendeurs salut. Silence, je suis à la barre.
El Profesor.