POLITIQUE AFRICAINE: MALI, LA FORCE DE LA RUE

Le 31 mars 2012 par IvoireBusiness - 29 mars 2012 est un jour que certains tyrans et sauriens qui gouvernent l’Afrique n’oublieront certainement pas. La révolution malienne vient de

montrer à ceux-ci que leurs pouvoirs ne peuvent pas s’exporter. Des pro-militaires ont chassé les Nabas Dramane, Compaoré et leurs alliés du tarmac de l’aéroport de Bamako.

La junte militaire du CNRDRE lors de sa prise du pouvoir au Mali.

Le 31 mars 2012 par IvoireBusiness - 29 mars 2012 est un jour que certains tyrans et sauriens qui gouvernent l’Afrique n’oublieront certainement pas. La révolution malienne vient de

montrer à ceux-ci que leurs pouvoirs ne peuvent pas s’exporter. Des pro-militaires ont chassé les Nabas Dramane, Compaoré et leurs alliés du tarmac de l’aéroport de Bamako.

Après leur rencontre d’Abidjan sous la direction du tyran Dramane, quatre autres tyrans africains et leurs mange-d’hommes en plus du sanguinaire d’Abidjan, gonflés à bloc, étaient allés donner des leçons de ‘démocratie’ au capitaine Haya Sanogo, l’homme fort du Mali. Heureusement pour l’Afrique, les patriotes maliens, ayant en tête l’histoire de l’accession au pouvoir de tous les imposteurs érigés en démocrates par leurs connections occidentales et locales, ont pris l’aéroport d’assaut pour dire un ‘NON’ aux mains de l’Occident en Afrique.
Les Maliens, avec des pancartes et des slogans chantés en bambara et en français, ont rejeté la CEDEAO et ses négociateurs qui ne connaissent eux-mêmes que la langue du canon. C’était une façon de dire à Compaoré et à Dramane « tout le monde peut nous donner des leçons, mais pas vous aussi ». Le tapis rouge réservé à ces sanguinaires a été utilisé par les patriotes et il a été dégagé de la piste une fois la mission terminée
(empêcher les autocrates d’atterrir à Bamako).

La jeune histoire post-indépendante de l’Afrique se souvient encore très clairement comment le Naba Compaoré est arrivé au pouvoir. Simplement, il a assassiné le président Thomas Sankara et tous ceux qu’il soupçonnait d’être contre lui. Malgré tous les crimes commis, le Naba Compaoré est devenu l’élève de la France depuis les temps de monsieur François Mitterrand qui n’a jamais pardonné le président Thomas Sankara « qui a osé se mettre au même niveau que le président de la grande France et de parler a celui-ci d’une certaine manière ».
Le Naba Dramane, le champion des tyrans du 21ème siècle, il n’y a rien à dire sur son parachutage sur Abidjan. Depuis 2002 jusqu'à ce jour, il continue son épuration ethnique, voire ses génocides avec la complicité ses amis africains et occidentaux. La notion des droits de l’homme si chère aux Occidentaux et appliquée à la lettre lorsqu’un « touriste » envoyé en espionnage en Afrique est pris par des combattants somaliens, ne s’applique pas aux Ivoiriens, aux Congolais et autres. Des femmes, des enfants, des hommes et des vieillards sont écrasés et broyés par les machines offertes à d’autres Africains par les Occidentaux et cela n’émeut personne. Seuls les intérêts des assassins et de leurs corporations comptent. Le reste, les Africains ne sont pas des hommes et d’ailleurs, « ils n’ont pas d’histoire ». Pourquoi se soucier de quelqu’un qui n’est pas une personne ou qui la devient selon les intérêts des Occidentaux qu’il défend aveuglement ?

Les tyrans qui depuis Abidjan avaient lancé un ultimatum au capitaine Haya Sanogo et ses hommes en ces termes : « redonner le pouvoir aux civils ou faire face aux canons de la CEDEAO », sont retournés sur Abidjan où le Naba Dramane continue d’assassiner de l’Ivoirien selon son humeur. Parmi ces hommes et femmes aux culottes descendues, certains ont déjà pris des sanctions contre le pouvoir du capitaine Sanogo qui, en quelques jours seulement semble avoir la main haute sur la situation.
Le constat ici est que c’est la toute première fois en Afrique que des « négociateurs » aient été conspués d’une telle manière. L’exemple qui pourrait se rapprocher de celui du Mali est le cas du Naba Compaoré dans la crise ivoirienne où ce dernier était : joueur, arbitre, juge de touche, remplaçant et commissaire au match. Dans ce cas, le
« négociateur » était resté chez lui parce qu’il été prévenu auparavant par les patriotes ivoiriens sous la houlette du chef du COJEP, monsieur Blé Goudé aujourd’hui en exil pour avoir crié « LIBERTÉ ». Dans le cas ivoirien donc, l’assassin du président Sankara n’avait pas été honni comme le monde entier l’a constaté à Bamako.
Les sanctions prises sont d’ordre classique comme on s’y attendait. A savoir, la fermeture des frontières aux Maliens et le gel des comptes de l’État malien et de ceux des nouveaux dignitaires de « l’Empire » de Sanogo qui, à notre connaissance n’ont rien a l’étranger. Tous, connaissant le pouvoir d’achat du militaire dans une Afrique socialement très divisée, ne croyons pas en aucun moment que le capitaine Sanogo et ses amis aient des comptes à Abidjan où le Naba a du mal à payer les travailleurs ou ailleurs en Afrique. Beaucoup de ces militaires qui ont renversé Amadou Toumané Touré, curieusement à un mois des élections auxquelles celui-ci n’allait prendre part, n’ont jamais quitté le Mali. Nous sommes tout simplement dans un ridicule parfait avec des bouffons qui se croient plus rois que leurs rois frappés par la crise financière qui secoue tout l’Occident.

Espérant que les tyrans qui ont pris l’Afrique en otage comprendront la « leçon de Bamako 2012 », nous voudrions saisir cette occasion pour dire ceci au nouveau pouvoir de Bamako:

1-Considérant que l’Afrique, notre continent demeure sous-développé et par conséquent assiste impuissamment à la fuite de ses cerveaux vers d’autres cieux.

2-Considérant que « la promesse est une dette ».

3-Considérant que l’expression libre libère les esprits et donc favorise la créativité.

4-Considérant que le temps des coups d’état relève d’une certaine époque.

5-Considérant enfin notre engagement personnel qui est celui de combattre tout ce qui est anticonstitutionnel en Afrique et ailleurs.

Nous demandons au capitaine Sanogo et à ses hommes de tenir leur promesse de « balayer la maison et de retourner dans les casernes ».
Nous n’osons pas donner des leçons aux nouveaux patrons de Bamako, mais nous insistons sur le fait que les putschs ont trop mis l’Afrique en retard et que le pouvoir doit désormais passer par les urnes. L’Afrique n’est pas le « Far-West » ; elle n’a donc pas besoin du canon. Elle a besoin de se nourrir, se soigner, se scolariser et de vivre en paix convenablement.

Une contribution de Sylvain De Bogou