Plus de deux ans après les destructions et le pillage: La Jfpi nettoie la résidence de Laurent Gbagbo à Mama
Par Notre Voie - La Jfpi nettoie la résidence de Laurent Gbagbo à Mama.
Samedi 10 août. Mama. Le village du président Laurent Gbagbo connaît une ambiance particulière. A la tête d’une forte délégation, Nestor Dahi, secrétaire national par intérim de la Jfpi, y est avec du matériel de nettoyage : machette, daba, râteau… A côté de sa délégation, des parents de Laurent Gbagbo, des populations villageoises, des militants et sympathisants Fpi de Mama, Ouragahio, Gagnoa, Oumé et d’autres localités sont présents. L’objectif est d’apprêter le domicile de Laurent Gbagbo, en le nettoyant, dans l’attente imminente de sa libération de La Haye et de son retour dans son village. Il est environ 15h quand, partie de la place publique du village, une procession joyeuse et déterminée se dirige vers la résidence du chef de l’Etat, en chantant et en dansant. Plus la procession avance, plus les émotions sont fortes à la vue de la résidence qui est tout un symbole pour la foule. De loin, des arbustes, au feuillage non soigné, se dresse comme dans un monde sans vie humaine. Devant le portail, un homme est arrêté pour accueillir ce beau monde marqué par l’émotion. Certains n’avaient jamais vu la résidence de leur idole et d’autres sont choqués par la vétusté extérieure du domicile du plus célèbre prisonnier politique contemporain. L’homme arrêté, qui répond au nom de Koudou Djouka Paul, le gouverneur de la résidence, ouvre grand le portail réservé au passage des piétons. Sur le portail voisin, celui réservé aux automobilistes, l’on voit des graffiti avec quelques mots à peine visibles et difficilement compréhensibles : «Diablo, Saga, Confé, Vigos, Zépégué, John, Pacha, Cridir, Calavera…» Apparemment, il doit s’agir des noms ou des signatures des personnes qui ont occupé cette résidence après avoir chassé la famille de Laurent Gbagbo suite à la crise postélectorale. Puis l’avoir pillée sans y laisser la moindre aiguille, excepté leurs signatures scripturales et les marques de coups de massues pour défoncer des portes et des impacts de balles. Une fois le petit portail franchi, une horde de fourmis noires vous accueille et le paysage panoramique rougit les yeux et rend le cœur gros. Les herbes règnent comme dans une république bananière et les différents bâtiments, en ruine, ressemblent trait pour trait à la misère économique, sécuritaire et morale des Ivoiriens. Si la peinture sur les murs pouvait être volée, elle le serait, car les occupants ont même essayé d’enlever les antivols pour revendre le fer. Mais, les moyens faisant défaut pour réhabiliter les bâtiments, Nestor Dahi, premier responsable national de la Jfpi, Achille Gnahoré, le président des parlements et agoras de Côte d’Ivoire, Goly Obou Joseph, le chef de terre de Mama, et tous ceux qui les ont suivis se sont abaissés pour désherber la résidence. La sueur qui coulait sur eux les galvanisait davantage, tant leur action est noble. La fatigue importait peu. Les herbes et les arbres ayant beaucoup poussé, en plus de tout ce qui a été fait comme déchets par ceux qui occupaient illégalement cette résidence, un jour de nettoyage s’avère insuffisant. Et comme cette activité s’inscrit dans le cadre de l’opération «Eveil des consciences» de la Jfpi qui devait se poursuivre dans d’autres localités de Gagnoa, les jeunes ont pris l’engagement de terminer le travail initié par Nestor Dahi, dont la venue à Mama a pris l’allure d’un pèlerinage.
Herman Bléoué Envoyé spécial