Ouverture hier du 17ème Sommet de l’UA: Les dirigeants africains réfléchissent sur l’avenir de leur jeunesse

Publié le vendredi 1 juillet 2011 | Le Patriote - Ils étaient tous là. Ou du moins, presque. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), ont répondu nombreux à

Malabo le 30 juin 2011. De getty images.

Publié le vendredi 1 juillet 2011 | Le Patriote - Ils étaient tous là. Ou du moins, presque. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), ont répondu nombreux à

l’invitation à eux adressée par leur homologue Theodoro Obiang Nguema Basogo dans le cadre du 17e Sommet qui les a réunis hier à Malabo, la capitale de la Guinée Equatoriale. La somptueuse salle de Conférence du Centre de conférence de Sipopo qui a abrité l’ouverture de cette rencontre au sommet, a affiché complet. Quoi de plus normal car le thème général de ce rendez-vous est d’une importance capitale: «Autonomisation des jeunes pour un développement durable.» A tout seigneur tout honneur. C’est le président de la Commission de l’Union Africaine Jean Ping, qui a planté le décor. Il a plaidé pour une prise en compte plus efficiente des préoccupations des jeunes par les dirigeants respectifs. Il en veut pour preuve, les mouvements de protestation des jeunes dans les pays arabes que l’on a qualifiés de ‘’printemps’’ arabe. Pour lui, «les soulèvements des jeunes (dans ces différents pays) sont les conséquences des difficultés auxquelles ces derniers sont confrontées.» C’est d’ailleurs pour quoi il a plaidé pour que ce sommet produise des résultats à la hauteur de l’espoir placé en lui par la jeunesse africaine: «Il est impératif que ces discussions aboutissent à de bons résultats» a-t-il soutenu. La situation en Côte d’Ivoire n’a pas non plus échappé à l’intervenant. Il s’est prononcé sur ‘’la crise post-électorale longue et douloureuse qu’a connue la Côte d’Ivoire’’ et n’a pas omis d’assurer le président Ouattara du total soutien de l’UA. Parce que «l’Afrique a besoin d’une Côte d’Ivoire forte et prospère, fidèle à sa philosophie d’hospitalité. L’UA qui a été la première Organisation à reconnaître la victoire du président Ouattara, s’est employée pour une issue pacifique de la crise. (…) Nous avions voulu que la crise cesse. Malheureusement, le président sortant n’a pas voulu comprendre les choses» a regretté Ping, convaincu qu’il ne saurait y avoir de «développement durable sans paix». Devant la trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui ont assisté à l’ouverture du 17é Sommet, le président de la Commission de l’UA, s’est félicité de l’économie africaine qui est sur «une trajectoire ascendante, depuis quelques années». Les conflits, les manifestations de rue, la question du financement de l’Union, sont autant de points qui ont meublé le discours de Ping qui, au passage, a salué les présidents qui, pour la première fois, participent à ce sommet en leur qualité de présidents démocratiquement élus dans leurs pays respectifs. Parmi eux, bien entendu, le président ivoirien qui a été ovationné par ses pairs. Tout aussi longuement ovationné, l’ancien président du Brésil, Luis Ignacio Lula Da Silva. Il a exposé sur le modèle brésilien lorsqu’il était encore au pouvoir. Il a clairement fait savoir aux dirigeants africains que leur jeunesse ne doit pas constituer pour eux, un problème mais plutôt, une solution. «La jeunesse est une richesse si nous savons reconnaître sa place. De grandes conquêtes populaires ont réussi grâce aux jeunes. Nos garçons et nos filles ont été à l’avant-garde de la liberté» a-t-il fait savoir à l’intention des dirigeants africains au grand complet. Son secret à lui, ou plus précisément, le secret de la réussite de la politique de son pays en faveur des jeunes, il l’a livré aux uns et aux autres afin que cela serve d’exemple dans les pays africains: «Nous avons beaucoup investi dans la qualité de l’éducation, de la crèche au Doctorat» a dit l’ancien chef de l’Etat brésilien, qui représentait la présidente de son pays, Mme Dilma Roussef. L’invité des dirigeants africains a exhorté les institutions internationales notamment, l’ONU à plus d’implication dans la résolution des conflits africains, dont celui qui mine la Libye depuis bientôt un semestre, et les Institutions financières internationales en particulier, le FMI, à participer à la réduction du seuil de la pauvreté en Afrique. A toutes fins utiles, le Brésil s’est dit disposé à établir des partenariats avec les pays africains qui le désirent. C’est au président du pays hôte qu’est revenu l’insigne honneur de déclarer ouvert les travaux du 17é Sommet. Mais avant lui, la secrétaire générale adjointe de l’ONU et le secrétaire général adjoint des Etats de la Ligue arabe, ont exposé devant le parterre de personnalités. Le discours de bienvenue a été prononcé par le maire de Malabo, Mme Coloma Edjang Mbegono. Le Sommet quant à lui, prend fin aujourd’hui.
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial à Malabo)