Ouattara appelle le Fpi à demander pardon / Miaka Ouretto (président du Fpi) : « C’est une fuite en avant »
Par Notre Voie - Ouattara appelle le Fpi à demander pardon. Miaka Ouretto (président du Fpi) pas d'accord.
« Demander pardon à qui ? Aux parents des victimes ? Et les autres victimes, qui va leur demander pardon ? » C’est par une série de questions que Sylvain Miaka Ouretto a répondu, le mercredi dernier, sur les antennes de la télévision Vox Africa, à l’injonction faite par Alassane Ouattara au Front populaire ivoirien (Fpi) de demander pardon aux victimes de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
« Demander pardon comment ? Parce qu’ils nous massacrent ? Pardon parce qu’ils pourchassent tous les pro-Gbagbo pour les mettre en prison ?», s’est encore interrogé Sylvain Miaka dans une indignation mal contenue. Il a rappelé d’ailleurs que plus de 700 pro-Gbagbo croupissent dans les différentes prisons du pays et que plus de 3000 cadres dont certains ont dirigé le pays à un haut niveau sont en exil livrés à la misère. Eux et leurs familles parce que leurs avoirs sont gelés et leurs biens confisqués.
Pour M. Miaka donc, l’appel de Ouattara est «une sorte de fuite en avant ». Il a estimé que celui-ci doit prendre ses responsabilités «au lieu de se comporter en vainqueur d’une guerre» et de «narguer les Ivoiriens ou de se moquer d’eux ».
Le président par intérim du Front populaire ivoirien a soutenu qu’il n’y a pas mille solutions pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa cohésion. «Il faut une loi d’amnistie générale pour que le peuple puisse pardonner à la fois les pro-Gbagbo qui seraient en cause et les pro-Ouattara qui sont nombreux à avoir commis des crimes », a-t-il martelé.
Il a regretté que sur ce point et sur bien d’autres, les tenants du pouvoir actuel aient opposé une fin de non recevoir au Fpi et qu’ils lui demandent aujourd’hui de demander pardon.
Pour Miaka, Ouattara doit s’élever au-dessus des considérations partisanes pour ne voir que l’intérêt général du peuple de Côte d’Ivoire qui continue de souffrir. Car, croit-il savoir, « tout est bloqué. Ouattara a fait plus de deux ans au pouvoir mais la Côte d’Ivoire a reculé de plus de cent ans ». Or, selon lui, les événements douloureux qui se sont passés en Côte d’Ivoire ne devraient « pas empêcher que nous puissions regarder vers l’avenir ». Cela passe, selon lui, par le fait que les Ivoiriens doivent apprendre à se pardonner les uns aux autres. Car de son point de vue, il n’y a pas un camp qui est en cause, « c’est tout le monde »
Augustin Kouyo
San Pedro : Le calvaire des réfugiés libériens continue
Publié le vendredi 12 juillet 2013 | Notre Voie
Depuis avril 2011, le nouveau régime voue une haine viscérale aux libériens réfugiés en Côte-d’Ivoire. Considérés comme des pro-Gbagbo, ceux résidents à Abidjan ont été relocalisés à San Pedro. 143 familles de 374 personnes avaient trouvé asile au centre le bon berger. Pris en charge par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et le service d’assistance et d’aide aux réfugiés et apatrides (SAARA), ceux-ci ont régulièrement subi les exactions des forces pro-Ouattara. Notamment, en Août 2011. Ce sont ces démunis que l’UNHCR et le SAARA sortent de la précarité depuis le 4 juillet dernier, à l’occasion d’une cérémonie organisée à cet effet.
Face à l’insécurité dans laquelle ils vivent, les réfugiés libériens ont accepté la proposition des deux organisations de quitter le centre. La possibilité leur est donnée de rejoindre une famille d’accueil, de vivre à leur propre compte, ou de s’établir partout en Côte d’Ivoire. Si la grande majorité a opté de rester à San Pedro, plusieurs autres ont, selon Kindo Oi Kindo, le chargé de protection au Hcr, décidé de vivre à Tabou et Abidjan. Il s’agit poursuit il de leur permettre de vivre dans des conditions plus décentes. Kindo a revelé que, 2000 réfugiés sont dans les sites d’accueil de Sassandra, Tabou et Soubré. Il a exhorté les populations à accepter les réfugiés libériens, et a fait remarquer que, plus de 14000 ivoiriens vivent encore en exil au Libéria.
Dykson Anweah a, au nom des réfugiés libériens prié les autorités de ne pas les traiter de miliciens. Selon lui, ils ne cherchent qu’à vivre dans la sécurité et la paix. A ce jour, 60 familles qui ont été relocalisées. A celles-ci, s’ajoutent 10 nouvelles qui viennent de recevoir leurs kits. Qui sont constitués de 200 mille francs CFA représentant la caution pour acquérir un loyer, et 300 mille francs CFA pour entreprendre une activité génératrice de revenus. Cependant, le chemin de croix continue pour les 83 autres familles qui scrutent du côté d’UNHCR et du SAARA.
A. Dadge Debolley, notrevoiesp@gmail.com