Nouveau gouvernement: DES IVOIRIENS SE PRONONCENT

Le 07 juin 2011 par Fraternité matin - Les Ivoiriens connaissent depuis mercredi dernier les 36 membres du nouveau gouvernement devant les conduire sur le chemin du

Le gouvernement d'Alassane Ouattara au grand complet.

Le 07 juin 2011 par Fraternité matin - Les Ivoiriens connaissent depuis mercredi dernier les 36 membres du nouveau gouvernement devant les conduire sur le chemin du

développement et de la réconciliation. Des plus optimistes au plus sceptiques, certains n’ont pas hésité à donner leur point de vue tant sur la taille de ce gouvernement que sur sa composition que d'autres qualifient de surprenante.
Tout d’abord, les personnes circonspectes voire carrément mécontentes des choix opérés par Guillaume Soro. « Gouvernement pléthorique ! », explose, Ewing Koffi, ingénieur commercial. Tout comme un interlocuteur voulant garder l’anonymat, qui comprend mal qu’on prétende réduire le train de vie de l’Etat avec autant de ministères. « 36 ministères, pour un pays qui est censé faire des économies! » déplore-t-il. M. T., ancien journaliste et directeur de publication d'un quotidien ivoirien , n’est pas plus indulgent, lorsqu’il qualifie, le gouvernement Soro IV de « gouvernement de récompense nationale en lieu et place d'un gouvernement de redressement national ».
Pour un autre chef d’entreprise, le tout premier gouvernement d’Alassane Ouattara « laisse perplexe », par sa taille, certes, mais aussi « par sa composition ». C’est également l’avis de Zoto Nka, internaute ivoirien réagissant depuis l’Allemagne, pour qui certains ministères auraient parfaitement pu être cumulés. La Construction, l`Assainissement et l`Urbanisme, auraient pu figurer dans les charges du ministère du Plan et du Développement, estime-t-il, pareil pour les Ressources animales et halieutiques qui auraient pu intégrer le ministère de l’Agriculture.
La composition du gouvernement Soro IV surprend aussi par sa carence en jeunes cadres, relève Yacou Koné, fondateur d’école. Point de vue partagé par A. D., conseiller juridique qui digère d’ailleurs très mal le fait que la jeunesse compétente du pays soit ainsi sacrifiée sur l’autel des considérations politiques. « On parle d’expérience ! Mais alors, quand ces jeunes compétents auront-ils l'expérience nécessaire, si l’on doit à chaque fois faire la part belle aux « has been » (anglicisme familier qui signifie passé d’époque, obsolète)? Quant aux femmes, il en compte seulement cinq sur les 36 ministres.
Une autre catégorie d’Ivoiriens partisans du « wait and see », refuse de faire des procès d’intention. « C'est aux résultats que nous devons juger. Pas avant. Alors seulement nous pourrons sanctionner...ou féliciter», martèle, ainsi, Abenan Dominique, journaliste indépendante. Avant d’ajouter : « il est vrai que l’éclatement de certains ministères laisse dubitatif, mais nous espérons tous que cet éclatement sera bénéfique en ce sens qu’il permettra d’attaquer chaque mal à sa racine ».
Il y a, enfin, les plus optimistes, parmi lesquels Gérard Kouassi, ancien employé dans une société d’Etat. Pour qui, « ce sont plutôt des missions pour évacuer les affaires courantes et parer au plus pressé. Le vrai gouvernement, ce sera après les élections législatives », veut bien croire cet ancien locataire de la Société des transports Abidjanais. Avant d’estimer que « 36 ministres pour recoudre le tissu économique et social, ce n'est pas trop. A la SOTRA, ce sont 4000 employés, dont une dizaine de directeurs pour transporter seulement 2 à 3 millions d’usagers! Alors pour assurer la destinée de 16 à 18 millions d'Ivoiriens, 36 locomotives, ce n'est pas exagéré… ».
A y voir de près, la majorité des ivoiriens est plus inquiète qu’autre chose. A la nouvelle équipe gouvernementale, donc, de rassurer les plus sceptiques et conforter les optimistes dans leur préjugé favorable dès le départ, en offrant aux ivoiriens la possibilité de voir se réaliser un rêve commun : voir éclore et grandir une Côte d’Ivoire réconciliée, prospère et tout simplement…vivable.
Ghislaine ATTA
ghislaine.atta@fratmat.info