Mobilisation pour les institutions/ AFFI N’GUESSAN : “IL N’Y A AUCUNE ISSUE POUR L’IMPERIALISME ICI EN COTE D’IVOIRE”

Le 28 mars 2011 par Fraternité matin - Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, a profité de la tribune des jeunes patriotes, samedi, à la mythique place de la République, pour réaffirmer haut et fort que le complot

Pascal Affi N'guessan, président du Front populaire ivoirien.

Le 28 mars 2011 par Fraternité matin - Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, a profité de la tribune des jeunes patriotes, samedi, à la mythique place de la République, pour réaffirmer haut et fort que le complot

de la communauté internationale contre la Côte d’Ivoire ne réussira pas, tant que le peuple ivoirien restera mobilisé pour faire échec à l’impérialisme occidental. Dans un discours de plus d’une demi-heure, le président du Fpi a démontré que la Côte d’Ivoire est victime d’un complot international savamment ficelé pour imposer un Chef d’Etat aux Ivoiriens. Mais selon lui, cette communauté internationale a échoué. Car, dit-il, depuis 4 mois, les élections sont terminées et «si Alassane devait être investi, il le serait déjà.
Ils ont fait des calculs en ignorant notre volonté de résistance, la détermination du peuple ivoirien. Ils croyaient nous avoir par surprise, mais le complot a échoué». Tirant les enseignements des dernières négociations à Addis-Abeba, Affi N’Guessan a noté que la communauté africaine est prise au piège des Occidentaux, de sorte qu’elle ne sait dans quelle direction orienter les négociations.

«D’un côté, on réaffirme l’élection d’Alassane Ouattara, de l’autre, on dit que cette élection n’aura de valeur que si Alassane est investi par le Conseil constitutionnel. Alors que ce même Conseil a, en toute responsabilité et sans équivoque, rendu une décision, celle qui fait de Laurent Gbagbo, le Président réélu de la Côte d’Ivoire. Cette décision est sans appel et s’impose à tous. Nos frères africains ont reconnu cela, mais ils sont tenus à la gorge par les puissances occidentales», a noté l’orateur. Alors, finalement, «ils vont passer où pour investir Alassane? Alassane va passer par où pour entrer au Palais présidentiel?», s’est interrogé à plusieurs reprises le président du Fpi et, avec lui, les milliers de jeunes rassemblés à la place de la République.

Solution par le dialogue

La réponse à ces questions est que «M. Alassane Ouattara ne sera jamais Président en Côte d’Ivoire. Pour qu’il y arrive, il faut qu’il nous égorge tous», scandait-il sous les hourras du public. Face à la pression de la communauté internationale, Affi N’Guessan a demandé au peuple ivoirien de continuer de résister, de rester confiant. «Quand un peuple se bat pour sa liberté, son indépendance, il gagne toujours. Ne vous laissez pas émouvoir par les déclarations, car il n’y a aucune issue pour l’impérialisme occidental en Côte d’Ivoire. Sachons que dans ce combat, nous ne devons pas faiblir. Je félicite donc Blé Goudé d’avoir associé la dimension spirituelle à ce combat. Car, rien ne peut se bâtir sans une dimension spirituelle. Et c’est parce que cette dimension spirituelle a fait défaut que nous souffrons depuis 2002», a-t-il confessé, tout en insistant sur la mobilisation à outrance des Ivoiriens. En dépit des moments encore plus difficiles que le peuple ivoirien est appelé à vivre dans les jours à venir, Pascal Affi N’Guessan invite à l’espérance dans la foi. «Les temps seront durs, mais dans la difficulté se trouve la victoire. Il ne faut pas douter, il ne faut pas que votre foi soit ébranlée», a-t-il conseillé aux Ivoiriens. Non sans prédire la décadence des puissances occidentales face aux pays émergents dont la Chine. Quand le président de l’Alliance patriotique, Charles Blé Goudé, l’organisateur principal de cette manifestation d’envergure, prit la parole après son aîné, ce fut le délire. Les pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire: «Gbagbo notre Président», «la Côte d`Ivoire appartient aux Ivoiriens» ou «Sarkozy, ce pays est ton terminus» et bien d’autres messages sur des supports différents, des posters du Président Gbagbo, des drapeaux ivoiriens pouvaient davantage être mis en exergue. Après avoir fait observer une minute de silence pour saluer la mémoire des personnes tuées dans cette crise post-électorale, Charles Blé Goudé a déroulé son verbe. La lutte que lui et les jeunes patriotes mènent depuis 2002 est, selon lui, commandée et assurée par une force suprême, celle qui vient du Tout-Puissant. «Derrière les patriotes, il y a une force; devant les patriotes, il y a une force; au-dessus des patriotes, il y a une force, c’est la force de l’Eternel des armées», a-t-il lancé dans un tonnerre d’applaudissements. A l’instar de celui qui l’a précédé sur le podium, le ‘’général’’ a encouragé les Ivoiriens à continuer de se mobiliser, de se battre jusqu’à la libération totale du pays. «Ils ne peuvent pas prendre Abidjan, et ils ne prendront jamais Abidjan», a-t-il affirmé, en faisant allusion aux tentatives de prise des communes d’Abidjan par les adversaires de Laurent Gbagbo. Pour le leader des jeunes patriotes, le choix d’un Président en Côte d’Ivoire n’est pas le fait de la communauté internationale. «Ce n’est pas l’Onu qui va choisir notre Président, ni Sarkozy, ni l’Union africaine, ni la Cedeao. Ici en Côte d’Ivoire, il y a un Président, il s’appelle Laurent Gbagbo», a-t-il martelé. Dénonçant les différents embargos qui pleuvent sur la Côte d’Ivoire (sanctions économiques, embargos sur les médicaments, fermeture des banques..) qu’il a qualifié d’actes de banditisme, Blé Goudé a exhorté les Ivoiriens à la sérénité et la vigilance dans les quartiers. «L’heure a sonné pour libérer la Côte d’Ivoire. A partir de vous, de votre détermination dans la lutte, toute l’Afrique sera libérée de l’impérialisme occidental», a-t-il assuré. Il a terminé son speech sur une note d’espoir, espoir de voir Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo enfermés tous deux dans une chambre en train de dialoguer pour trouver une solution à cette crise. «Je suis convaincu que si l’on met de côté notre orgueil, on peut arriver à s’entendre pour sauver la Côte d’Ivoire», a-t-il souhaité.

GERMAINE BONI