"Migrations internationales" – Tiers monde: "Du Brain Drain au Brain Gain"
Par IVOIREBUSINESS - "Du Brain Drain au Brain Gain".
Le "Brain drain" terme anglo-saxon technique pour désigner la fuite des cerveaux, et le "Brain gain" qui traduit le mouvement de retour des cerveaux au bercail demeure une réalité
vivante pour l'AFRIQUE, L'INDE et la CHINE.
Ainsi, l'AFRIQUE continue de demeurer une bombe migratoire. Mais il faut toutefois faire une distinction concernant le Maghreb, où 80% des émigrés se dirigent encore vers l'EUROPE, s'adossant selon des statistiques récentes, à une transition démographique extrêmement rapide:
L'Afrique pourrait par conséquent, de sources concordantes à brève échéance passer du statut
de pays d'émigration à celui de pays d'immigration.
En outre, la population urbaine devrait passer en AFRIQUE de 290 millions, renforçant par ricochet les pressions migratoires dues à la crise urbaine endémique, et à la précarité de l'emploi.
Certes, la croissance africaine a accéléré ces dernières années, mais elle reste insuffisamment créatrice de nouveaux emplois productifs: Cela est révélateur d'un malaise latent doublé d'une
paupérisation dans les couches populaires: C'est le cas de figure actuel de la Côte D'ivoire sous "ALLASSANE OUATTARA", où l'on continue de confondre un rebond technique économique lié à une véritable croissance: Le peuple ivoirien désabusé et mené
en bateau, apprendra à ses dépens qu'entre le discours flatteur virtuel "Allassaniste" et la
réalité ivoirienne, il existe un grand fossé. Il en est de même pour les fonctionnaires
et la jeunesse ivoirienne qui continuent de tirer le diable par la queue: Les promesses électoralistes "allassanistes" étant en 2013 à l'épreuve des faits.... Surtout qu'en politique l'on est jugé à l'aune des résultats et de l'intégrité!
Aujourd’hui, qu'on en juge: Le continent noir ne représente toujours que 1,1% de la production industrielle mondiale et sa part dans le PIB mondial a même reculé selon la CNUCED de
12,8 à 10,5% entre 2000 et 2008.La croissance par habitant est de toute façon insuffisante
pour réduire notablement l'écart de revenus avec les autres zones du monde, notamment
avec l'Europe toute proche. A cela s'ajoute le fait que le revenu africain par habitant n'atteint
encore en moyenne qu'un dixième de celui des pays européens: Par exemple, un salarié non
qualifié ougandais gagne quinze fois moins que son homologue à LONDRES! Dans la même
dynamique, pour les spécialistes des migrations internationales, TIMOTHY HATTON et
JEFFREY WILLIAMSON, cette différence de salaire et de revenu dépasse largement celle
observée lors de la grande migration de masse du 19 ème siècle et ils soutiennent la thèse selon laquelle l'Afrique a plus à gagner aujourd’hui aux migrations internationales que les Européens à la veille de la première guerre mondiale!
Notons que pour émigrer, sous l'effet des facteurs attractifs ("PULL" chez les anglo-saxons),
les Africains peuvent eux aussi compter sur une diaspora: De ce fait, la colonisation
occidentale a favorisé l'émergence de réseaux ethniques et familiaux avec des pays comme
la FRANCE, la BELGIQUE, L'ANGLETERRE, L'ALLEMAGNE, L'ITALIE etc....
Force est de reconnaitre que les élites africaines ont généralement étudié dans les meilleures
universités des métropoles d'alors et pris les rênes du pouvoir sous le soleil des indépendances, sans couper le cordon ombilical avec les anciennes puissances coloniales.
Au niveau des facteurs ("Push", répulsifs chez les Anglo-saxons), la persistance de nouveaux conflits en AFRIQUE incite également à s'expatrier, alors qu'il n'existe pas de mécanismes
administratifs de rétention ou de régulation comme en CHINE: En CÖTE D'IVOIRE, la crise
post-électorale a favorisé l'exil de près de 200.000 ivoiriens dans les pays limitrophes, et une
quantité non négligeable d'ivoiriens ont pris le chemin de l'EUROPE.
En somme, la carte des risques environnementaux fait de L'Afrique l'une des zones les plus fragiles du monde avec en particulier une progression de la désertification dans les régions sahéliennes. Dans le rapport annuel 2010 de l'observatoire des nations unies sur les changements climatiques(ONUCC), le continent noir est le plus représenté avec une concentration dans deux zones fortement peuplées: Le golfe de Guinée allant de l'Afrique
de l'ouest au bassin du CONGO, regorgeant la moitié des réserves en or noir de la planète,
et la zone au nord du canal du MOZAMBIQUE.
En conclusion, le "Brain drain"(fuite des cerveaux) peut apporter une valeur ajoutée au
continent noir si le "Brain gain"(retour des cerveaux) se fait en grand nombre en osmose avec une volonté politique bien orientée, comme cela a été le cas des élites chinoises
qui ont étudié dans les grandes universités américaines, et qui sont retournées en grand nombre en CHINE dans les années 70-80, fort d'une expertise éclectique pointue reconnue par leur patrie! Le résultat du retour des cerveaux chinois a été donc été capitalisé par la CHINE aujourd’hui qui dirige quasiment le monde, du moins sur le plan économique! Les dirigeants africains devraient profondément méditer cette expérience chinoise en ce nouveau millénaire.
A bon entendeur, salut!
(YVES T BOUAZO)