Miaka Ouretto à Alassane Ouattara : ‘’Ton frère Laurent Gbagbo n’a pas sa place en prison’’

Publié le mercredi 2 janvier 2013 | L`intelligent d`Abidjan - Miaka Ouretto, à cérémonie d’hommage aux 8 ex-détenus du FPI, s’adresse directement à Ouattara.

Le président par intérim du Front Populaire Ivoirien (FPI), Miaka Ouretto, a profité de la tribune à lui offerte à l’occasion de la cérémonie d’hommage aux 8 ex-détenus du FPI, pour s’adresser directement au président Ouattara. Sur un ton un peu inhabituel.

«Il a commencé à se lever sur notre pays, un soleil. C’est le soleil de la liberté. Et c’est au président de la République que je voudrais m’adresser. Oui, ce soleil-là, il ne faut plus l’arrêter. Il faut que tous nos frères et toutes nos sœurs qui sont en prison sortent. A commencer par le plus illustre d’entre eux, son frère, Laurent Gbagbo. Laurent Gbagbo n’a pas sa place là-bas. La haine n’a pas de place dans son coeur, au contraire, son coeur brûle pour son pays. Comment se porte mon pays? Il n’y a pas un seul mot de haine dans son discours. La haine, il ne la connait pas. Il faut qu’il revienne chez lui pour que nous puissions construire notre pays, terre d’espérance, dans la foi nouvelle. Partout où nous sommes passés, ce sont les autres qui ont pitié à notre place. Ce n’est pas normal. Il faut que ce soit nous-mêmes qui prenions notre destin en main. Que nous comprenions que nous sommes des frères et des soeurs. Que nous ne pouvons pas nous regarder en chiens de faïence. Le temps de la récrimination est passé. C’est pour cela que sous le contrôle du doyen Dadié, je voudrais dire ici de façon sollennelle, partout où nous sommes passés on nous demande au Front Populaire Ivoirien d’entrer dans le jeu politique. Nous n’avons jamais dit que nous n’entrons pas dans le jeu politique? Mais, il faut que ce soit un jeu clair. Dans les jours à venir, nous allons écrire au président Alassane Ouattara, pour dire que le temps est venu qu’il s’asseye, avec son opposition, pour discuter en responsables. De manière collégiale, qu’on définisse le jeu. La sécurité, il faut qu’on en parle! Le financement des partis politiques, il faut qu’on en parle! Le gel des avoirs de nos frères et soeurs, il faut qu’on en parle! Ils sont-là, ce sont nos candidats! (...) C’est pour cela qu’on parle de jeu politique, il faut que ce soit une vértitable compétition politque! Avec des règles claires, des hypothèses claires! C’est à cela que nous devons refléchir. Il n’y a pas de fauts fuyants. Ce n’est pas une affaire d’orgueil, c’est une affaire de démocratie. Et comme le disait Laurent Gbagbo, c’est un passage obligé pour nos Etats. Nous disons aussi que ce n’est pas un effet de mode. On dit que je suis démocrate, alors que dans les faits, je suis un dictateur. Nous n’en voulons pas. C’est pour cela qu’il faut que nous discutions franchement pour que celui qui va gagner, puisse gouverner à l’aise. Il faudrait que nous nous abstenions de défier les règles du jeu. On n’ a même pas arrêté la date de façon consensuelle et on veut aller aux élections. Nous devons arrêter de manière consensuelle la date des élections. C’est comme ça que ça se passe. Partout où on est passé, c’est comme ça. On ne va pas tricher avec ça. Il faut saluer tous les acteurs qui ont contribué à la libération de nos frères et soeurs. Il n’y a pas de polémique. Aujourd’hui dans cette Côte d’Ivoire où nous sommes, lorsqu’un bébé naît, dès ses premiers pleurs, il invoque la paix sur son pays et c’est la réconciliation qu’il cherche, c’est la paix qu’il cherche. Bonne et heureuse année à tous et à toutes”.

Retranscrit par A.D
Cérémonie d’hommage aux ex-détenus du FPI / Aké N’Gbo : ‘‘Nous sommes sortis de prison le coeur léger...’’

Publié le mercredi 2 janvier 2013 | L`intelligent d`Abidjan

Le QG de campagne de Laurent Gbagbo, siège provisoire du Front Populaire Ivoirien situé à Attoban, dans la commune de Cocody, a servi de cadre à une cérémonie d’hommage organisée le samedi 30 décembre 2012, à l’honneur des ex-détenus pro-Gbagbo en liberté provisoire depuis le 22 décembre dernier.

Liesse populaire, larme de joie, pas de danse, c’est dans une ferveur que Marie Gilbert Aké N’Gbo, Jean Jacques Béchio, Mahan Gahé, Gnahoua Zibrabi, Christine Adjobi, Désiré Dallo et Maho Gloféi, ont été reçus. Ils ont tous répondu présents à l’appel du Front Populaire Ivoirien (FPI), à l’exception du commandant Dua Kouassi, excusé pour maladie. Tout en remerciant le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour avoir œuvré à leur libération, Aké N’Gbo, porte-parole des nouveaux libérés du Fpi a dit qu’il n’y avait pas de place pour la haine dans leur cœur. «Je voudrais vous rappeler que nous sommes sortis de prison le cœur léger, le cœur en paix. Et nous sommes convaincus qu’en toute circonstance, l’amour triomphe de la haine. Nous sommes-là, le cœur léger, et souhaitons la paix dans les cœurs, la paix dans l’esprit, parce que nous savons que c’est dans la paix, et rien que dans la paix, que la croissance intérieure se développe et favorise la croissance tout court. Nous savons, mesdames et messieurs, qu’il est bien de compter le bien et de ne pas compter le mal. C’est pour cela que nous avons le cœur léger», a-t-il dit d’emblée. Celui qui dit suivre «les voies et voix du silence» et qui «ne parle pas beaucoup», a aussi plaidé le cas des détenus restés dans les prisons du Nord de la Côte d’Ivoire. Qui représentent une partie d’eux. «En ce moment béni, nos pensées vont vers nos amis restés derrière. Ceux qui sont encore en détention. Ce n’est pas facile et je pense qu’on y a laissé une partie de nous-mêmes. Tout se passe comme si on avait laissé en prison, une partie de nous-mêmes. Je voudrais demander à nos amis, à tous ceux qui ont œuvré pour que nous soyons en liberté, de faire en sorte que nos frères, nos camarades soient libres», a-t-il plaidé. Car, pense-t-il, «cela est possible. Parce que Saint-Paul disait, tout ce qui est, a été. Il suffit d’avoir la grâce, de lire et de comprendre. Prions le Seigneur pour que ce qui a été, soit». Avant lui, il est revenu au président du comité d’organisation de cette cérémonie, le ministre Danon Djédjé de «donner les nouvelles» à leurs hôtes. «Notre compassion pour vous, c’est ce qui explique cette cérémonie. Vous venez de loin, vous venez de très loin. Dans ma culture, la prison est un autre au-delà. Quand on en revient, on est un miraculé. Prions pour que les autres soient libérés. La foudre s’est abattue sur la Côte d’Ivoire le 11 avril 2011. Elle nous a dispersés. Beaucoup sont morts, Tagro Désiré, Bohoun Bouabré, Diagou Gomont…Beaucoup sont en prison ou en exil. Nous autres gardons la maison, mais luttons pour les valeurs démocratiques et la liberté enseignée par Laurent Gbagbo», leur a-t-il expliqué. Pour sa part, le président du CNRD, le doyen Bernard Dadié, a salué leur retour tout en les rassurant que la Côte d’Ivoire ne mourra pas. Au nombre des anciens libérés, l’on a remarqué la présence de Diabaté Bê et Armand Ouégnin, Danièle Boni Claverie et de Gnamien Yao, étaient absents.

A.Dedi