Mauvaise gouvernance/ Un journal anglais déshabille Ouattara: "Il doit jeter l'éponge". "Les ivoiriens sont de plus en plus pauvres"

Par Afro London news - Mauvaise gouvernance. Un journal anglais déshabille Ouattara "Il doit jeter l'éponge". "Les ivoiriens sont de plus en plus pauvres"."Président Ouattara dit Ado solution est devenu Ado problème".

Président Ouattara dit « Ado solution » est devenu « Ado problème" selon le journal anglais Afro London news.

Avec les yeux des multinationales rivés sur l’Afrique, de nombreux gouvernements sur le continent essaient de créer un environnement d’affaires séduisant afin d’attirer les investisseurs directs étrangers, si nécessaire à la création d’emplois pour sa jeunesse hautement qualifiée, mais le plus souvent au chômage.

Pour une nation qui vient de sortir d’un conflit interne tragique, les prouesses économiques de la Côte d’ivoire se traduisent par un retour à la normalité et la fermeture du chapitre de la guerre. Cependant, l’administration du président Alassane Ouattara avec le programme de développement des infrastructures semble avoir créé plus de difficultés que de bien pour l’Ivoirien lambda.

L’ampleur des opérations majeures des agences gouvernementales est en déphasage avec la réalité sociale et économique du pays. Des années de négligence et le manque d’investissement dans l’agriculture qui reste l’épine dorsale de l’économie de la Côte d’Ivoire, ont exposé la population à la pénurie des denrées alimentaires voire à la famine pour certaines familles.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur de fèves de cacao au monde et dégringolant au 12e rang pour la production de café pour lequel elle a pourtant joué un rôle de premier plan dans les années 70 et 80. L’économie ivoirienne survit cependant dangereusement vu que le développement des infrastructures dépend maintenant de l’international : emprunts lourds, qui risquent á terme de paralyser l’économie volatile du pays tôt ou tard.

La récente hausse des factures d’électricité pour la consommation domestique n’est qu’un signe avant-coureur de la misère à venir. La Côte d’Ivoire était l’économie avec la plus forte croissance en l’Afrique en 2015 grâce à une solide croissance au niveau de l’investissement public et des exportations. Le gouvernement avait espéré maintenir l’élan en mettant en œuvre une série de réformes radicales et en investissant plus de 15 milliards de dollars dans les infrastructures pour conduire le pays à un niveau de développement économique différent, à l’ « Horizon 2020»; ce qui au demeurant est un plan ambitieux visant à mettre la Côte d’Ivoire dans la ligue des pays émergents d’ici 2020. Le gouvernement a donc engagé une série de négociations avec le FMI pour une nouvelle facilité élargie de crédit, qui a été conclue en Juillet. Il cherchait à lancer un autre programme d’aide économique de trois ans pour soutenir les nouveaux programmes économiques et financiers après la fin du programme précédent en Décembre.

Une dette officielle de 30% du PIB

En regardant le paysage d’Abidjan, la capitale économique du pays, les choses semblent aller dans la bonne direction. L’économie a progressé passant de 4,4% en 2011 à 9,5% en 2015. La dette extérieure en pourcentage du PIB est retombée de 45,8% à 30,7%. Cependant, la balance commerciale a glissé de 4,2 milliards de dollars en 2011 à 1,9 milliard de dollars en 2015. La Côte d’Ivoire aura donc besoin d’un ange de Dieu pour sauver l’administration de Ouattara d’une crise économique. Le pays est en difficulté et croule sous le poids des dettes ; des prêts mal planifiés et des engagements opaques avec des alliés de guerre.

Suite à la crise post-électorale en 2011, le gouvernement ivoirien a préparé un programme de reconstruction : le Plan National de Développement 2012-2015, un plan à moyen terme. Ce programme, soutenu par le Groupe de la Banque Mondiale principalement via un appui de l’Association Internationale de Développement (IDA), axé sur le renouvellement de l’infrastructure et des services de base, l’amélioration de l’environnement des affaires pour la création d’emplois.

Le programme d’urgence de rénovation des infrastructures a été conçu pour améliorer l’accès aux infrastructures de base dans des zones urbaines et rurales ciblées, nécessitant une telle action suite à la longue crise politique. Étant donné les besoins urgents du pays, un projet de 100 millions $ financé par l’IDA a été mis en œuvre et jumelé à un financement du gouvernement du même montant. Afin de répondre à l’enjeu de l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire, le Projet d’urgence emploi jeunes et développement des compétences a été mis en place avec une subvention d’urgence visant à une réponse rapide. Ces deux projets ont apporté un appui essentiel au pays Côte d’Ivoire dans le processus de revitalisation de son économie.

Le projet emploi jeune et développement des compétences est actuellement en cours. Il a été lancé en 2011 avec une subvention initiale de 50 millions $ de l’IDA. A la fin de la phase initiale en Juin 2015, il dit avoir créé de nouvelles possibilités d’emploi pour environ 27.000 jeunes vulnérables, dont 35% étaient des femmes. Il a également apporté un appui à la formation professionnelle visant à améliorer l’employabilité des jeunes et leur a donné une chance d’acquérir de l’expérience grâce à des programmes de formation sur le lieu de travail. Le 26 Mars, 2015, un Conseil des ministres a approuvé un financement supplémentaire de 50 millions $ à l’échelle des activités réussies.

Les deux projets financés par l’IDA ont donc reçu 200 millions $. Cela comprend un financement de 50 millions $ pour le projet emploi jeune approuvé par le Conseil des ministres du 26 Mars 2015. Un financement additionnel du Projet de renouvellement de l’infrastructure est prévu pour l’exercice 2017.

Par ailleurs, le Cadre de Partenariat Pays pour la Côte d’Ivoire a été approuvé par le conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale le 29 Septembre 2015. Il propose un programme de prêts de la Banque mondiale allant jusqu’à 1 milliard $ et un financement de la Société financière internationale (IFC) allant jusqu’à 1 milliard $ sur une période de quatre ans. Ce financement devrait appuyer la Côte d’Ivoire dans la création d’une économie compétitive et inclusive, alors que MIGA est ouvert à l’analyse de nouvelles garanties. Le cadre de travail reflète deux voies et cinq conditions identifiées dans le Diagnostic Systématique Pays pour atteindre l’objectif d’éliminer l’extrême pauvreté et stimuler la prospérité partagée. La première implique la création d’emplois de meilleure qualité grâce à une croissance durable tirée par le secteur privé, dans l’agriculture, l’agroalimentaire et les secteurs non agroalimentaires. La deuxième voie pour atteindre une croissance inclusive est de construire le capital humain en améliorant l’efficacité et la qualité des dépenses dans l’éducation, la santé et la protection sociale, mais aussi l’amélioration de l’accès aux services de base, tout en renforçant la qualité de la main-d’œuvre nécessaire à la croissance du secteur privé. Les cinq principales conditions sont : la poursuite de la stabilité sociale et politique ; la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ; la réforme du marché foncier ; le développement du secteur financier et de l’intégration; et une meilleure gouvernance (Banque mondiale).

Ces prérequis sont ce qui maintient Ouattara dans la tourmente économique. Aucun prérequis ne peut être satisfait à court terme. Ouattara n’est pas intéressé par des négociations en vue de la réconciliation ; ce qui reste une condition pour la stabilité politique. Le niveau de la dette de la Côte d’Ivoire est trop élevé et ne cesse d’augmenter de façon exponentielle. Il y a de fortes chances que le pays fasse l’objet d’un Plan d’ajustement Structurel, un plan imposé au pays par Ouattara lui-même quand il était Premier ministre au début des années 90. La réforme agraire est par ailleurs ce qui provoquera une autre guerre en Côte d’Ivoire. Alors, quelles sont les options qui s’offrent à Ouattara à part jeter l’éponge ?

Incohérence

Les populations deviennent de plus en plus pauvres sous le régime. Seuls les alliés les plus proches se frottent les mains. Les ex-combattants récoltent ce qu’ils n’ont pas semé. Le manque d’investissement dans l’agriculture conduit à une flambée des prix des denrées alimentaires, la nourriture étant devenue extrêmement chère et les populations à faible revenu ne peuvent plus s’offrir deux repas par jour.

La révolte contre la tarification abusive de l’électricité est une conséquence directe de la planification désastreuse ainsi que des ramifications de celle-ci aux paiement des dettes, qui selon bien d’observateurs, étaient une bombe latente qui devra exploser tôt ou tard. Les problèmes sociaux s’accumulent en Côte d’ivoire : Des salaires bas, manque de denrées alimentaires, des frais de scolarité qui ne cessent d’augmenter à l’université, la détérioration des hôpitaux et la corruption endémique, etc.…
Président Ouattara dit « Ado solution » est devenu « Ado problème

Afro London news
Septembre 2016
Traduction: Steve Beko (stevebeko-ci.com)