Mali: Jour de vote pour le 1er tour de la présidentielle

Par France 24 - Après 18 mois de crise, le Mali élit son président.

Photo: AFP.

Les Maliens se rendent aux urnes, ce dimanche, pour la première élection présidentielle depuis le coup d'État militaire du 22 mars 2012. Suivez cette journée décisive grâce aux envoyées spéciales de FRANCE 24.

Au Mali, les quelque sept millions d'électeurs ont commencé à voter dimanche 28 juillet au premier tour de l'élection présidentielle, un scrutin capital pour tenter de sortir le pays de 18 mois de crise politique et militaire. Afin de suivre cette journée décisive pour l’avenir du Mali, FRANCE 24 a mis en place un dispositif spécial. Retrouvez les commentaires de nos envoyées spéciales à Bamako, Gao et Kidal.
Avec Melissa Bell, envoyée spéciale à Bamako :
Dans la capitale, le président par intérim, Dioncounda Traoré, a voté dimanche matin. À la sortie du bureau de vote, il s’est dit content du déroulement du processus, estimant qu’il s’agissait, grâce aux efforts de la communauté internationale, d’"une des meilleures élections que le Mali a tenues".

"Pour l’instant nous n’avons par de chiffres sur la participation mais il y a beaucoup de monde dans les bureaux de vote", indique Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Bamako. Ainsi, dans un centre de vote installé dans le lycée Mamadou Sarr, plusieurs centaines d'électeurs attendaient de pouvoir voter avant l'heure d'ouverture des bureaux à 8 heures (heure locale).
"Tout est en place, dans le cadre restreint des ambitions affichées par les autorités qui ont suffisamment martelé ces dernières semaines qu’il ne s’agira pas d’une élection parfaite. Les grands partis ont dépêché des délégués dans les bureaux de vote du pays pour surveiller le déroulement du scrutin. Ils commenceront à recevoir des estimations vers 22 heures (heure locale) ce soir", rapporte Melissa Bell.

Sachant qu’au Mali le taux de participation aux élections est généralement faible, autour de 40%, le chiffre d’aujourd’hui aura une importance capitale. "Il faudra que le taux de participation de ce scrutin soit au moins au niveau des élections précédentes, afin que celle-ci paraisse suffisamment crédible et pour que le vainqueur éventuel ait la légitimité démocratique qu’il souhaite, indique Melissa Bell. Notamment dans le nord, en particulier dans la région de Kidal, où 130 bureaux de vote ont été ouverts pour 35 000 électeurs, car symboliquement, leur participation sera interprétée par les autorités comme le signe que l’élection a bien fonctionné".

Le Nord-Mali a été secoué en 2012 par la violence et l'occupation de groupes rebelles touareg, criminels et djihadistes, avant d'être libéré début 2013 par une intervention militaire menée par la France.

Avec Philomène Rémy, envoyée spéciale à Gao :

Les 87 bureaux de vote de Gao ont ouvert, et les gens ont commencé à affluer dès 6 heures (heure locale) du matin, notamment au niveau du plus grand bureau de vote de la ville, au point qu’une centaine de personnes étaient déjà sur place une demi-heure avant le début de l’élection, rapporte Philomène Rémy, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Gao. "En majorité, il s’agit de jeunes gens qui se disent fiers de voter, précise la journaliste. Le dispositif de sécurité mis en place par les forces armées maliennes est considérable, sachant que les 650 soldats onusiens de la Minusma déployés dans la région sont également présents en deuxième rideau, tout comme l’armée française est mobilisée en troisième rideau afin de sécuriser les alentours de la ville afin d’éviter tout attaque djihadiste contre le processus électoral."

Avec Donaig Le Du, envoyée spéciale à Kidal :

À Kidal, bastion des Touareg et de leur rébellion dans le nord-est du Mali, le vote a commencé en retard dans plusieurs bureaux. "Les débuts du processus électoral sont un petit peu laborieux ici à Kidal, à cause de problèmes d’organisation. Il manque par exemple des présidents et des accesseurs dans certains bureaux de vote", rapporte Donaig Le Du, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Kidal. "Certains électeurs ont énormément de mal à trouver leur bureau de vote", précise-t-elle.
Sur le plan sécuritaire, "un nombre important de soldats français patrouillent en ville, tandis que les Casques bleus de la Minusma fouillent au corps les électeurs, ce qui est compliqué pour la population, qui n’est pas habituée à ce genre de chose", précise la journaliste.

France 24

NB: Le titre est de la rédaction.