Médiation de la Cedeao du 03 janvier : Pourquoi Ouattara a fait « poiroter » les chefs d’Etat une demi-heure avant de les recevoir au Golf hôtel?

Le 06 janvier 2011 par IvoireBusiness – Discuter actuellement de la médiation de la Cedeao, c’est comme parler des chiens et des chats,

Alassane Ouattara et les médiateurs de la Cedeao, le 03 janvier 2011 à l'hôtel du Golf.

Le 06 janvier 2011 par IvoireBusiness – Discuter actuellement de la médiation de la Cedeao, c’est comme parler des chiens et des chats,

dès qu’on risque de s’endormir dans un dîner, le sujet relançant illico le débat.
Recevant le 03 décembre dernier à l’hôtel du Golf, les chefs d’Etat de la Cedeao (2e fois) et le médiateur de l’Union africaine, Alassane Dramane Ouattara, Président de la République du Golf, les a fait poiroter une demi heure avant de les recevoir. Il entendait ainsi protester, lui le président reconnu par la Communauté internationale, contre le fait qu’il ait été reçu après la rencontre des médiateurs avec Laurent Gbagbo, Président reconnu par le Conseil constitutionnel. Pour ADO, en tant que Président reconnu par l’ONU, c’est d’abord à lui que devaient rendre visite les émissaires. Sans savoir que ce temps d’attente fou a fini par agacer les éminentes personnalités africaines à savoir, Pedro Pires du Cap Vert, Ernest Koroma du Sierra Leone, Yayi Boni du Benin et Raila Odinga du Kenya, Alassane Dramane Ouattara a commencé par leur faire des reproches, dès l’entame des pourparlers. Mécontent de leur démarche à leur arrivée, Ouattara a violemment déploré le fait que les quatre envoyés de la Cedeao et de l’Ua aient échangé, en premier, avec le Président Laurent Gbagbo, avant de venir dans son Qg. Leur faisant remarquer avec un air railleur, qu’il est le Président élu (?). Et qu’en tant que tel, il est la première personne à qui les émissaires doivent rendre visite, avant d’aller voir son adversaire. Exposant ainsi sa haine inexplicable devant les quatre dirigeants africains.
La réplique est venue de la part de Yayi Boni, président du Bénin, qui a reproché à son hôte de n’avoir pas dépêché en tant que Président, son Premier ministre à l’aéroport venir les chercher. « si tant est que vous êtes le Président de la République, pourquoi n’avez-vous pas envoyé votre Premier ministre nous accueillir à l’aéroport ?», a-t-il répondu au président de la République du Golf.
De source confidentielle, les chefs d’Etat ont peu goûté cette sortie hasardeuse de Ouattara qu’ils ont jugé discourtoise et inappropriée de la part de quelqu’un dont le sort est encore entre leurs mains, à la différence d’un Laurent Gbagbo très accueillant et très jovial. Autant dire le nec plus ultra.
C’est dans cette atmosphère malsaine faite de reproches et de suspicions que se sont déroulés les entretiens entre Alassane Ouattara et les Chef d’Etat et de Gouvernement, entretiens qui ont duré deux heures d’horloge. La suit on la connaît. Le camp Ouattara a déclaré que la rencontre avait été un fiasco car l’objectif de faire partir Laurent Gbagbo par la force n’ayant pas été atteint. Les émissaires ayant rejeté tout recours à la force et privilégiés le dialogue comme voie de sortie de crise.
Patrice Lecomte