Lois sur la nationalité et le foncier rural: Depuis Paris, Bédié désavoue Ouattara

Par Notre Voie - Depuis Paris, Bédié désavoue Ouattara

Les députés du groupe parlementaire Pdci-Rda qui croiseront le fer dans les jours à venir avec leurs homologues du Rdr sur les questions ultra sensibles de la nationalité et du foncier ne seront pas seuls face au régime Ouattara. Ils viennent de recevoir le soutien du président de leur parti, Henri Konan Bédié, qui séjourne en France depuis quelque temps pour des raisons de santé. En effet, selon des sources proches du Pdci, Henri Konan Bédié se serait rangé aux côtés des députés de son parti qui ont rejeté, vendredi dernier, le projet de loi autorisant le chef de l’Etat à ratifier la convention de 1961 relative à la réduction des cas d’apatridie. Un texte qui ouvre la voie au bradage de la nationalité ivoirienne sous le fallacieux prétexte de lutte contre l’apatridie.
Selon nos sources, M. Bédié qui a échangé, vendredi dernier, au téléphone avec le général à la retraite, Gaston Ouassénan Koné, président du groupe parlementaire Pdci, a indiqué que les réformes de la nationalité et du foncier ne font pas partie du programme de gouvernement commun du Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix et la démocratie (Rhdp), coalition au pouvoir. « Le président Bédié nous a clairement dit que les lois sur la nationalité et le foncier ne font pas partie du programme de gouvernement du Rhdp. Il a salué notre vigilance et la justesse de notre combat qu’il soutient », a confié un membre du groupe parlementaire Pdci. Qui a ajouté que les députés Pdci et de nombreux autres élus issus des autres formations politiques considèrent que les questions relatives à la nationalité et au foncier sont non négociables. D’où la réponse sèche que le groupe parlementaire Pdci a apportée au fameux projet de loi sur la convention de 1961. Le texte prévu au menu de la séance du vendredi dernier à l’hémicycle a été retiré sine die sans explication officielle. Mais il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce retrait est lié à l’accueil escarpé réservé au texte. Les députés Pdci avaient, en effet, dénoncé sans prendre de gants les graves contrariétés de la convention de 1961 avec les lois nationales notamment le code de nationalité ainsi que les fâcheuses répercutions que ce texte, une fois votée, pourrait avoir sur le foncier. Très remontés, les députés Pdci ont rendu public une déclaration malgré le retrait du texte auquel ils comptent s’opposer.

Jean Khalil Sella