Les contre-vérités d'Alassane Dramane Ouattara lors de la fête de l'indépendance: Une défense insensée du gré à gré sur fond de diabolisation ininterrompue de Laurent Gbagbo

Par IVOIREBUSINESS - Alassane Ouattara défend de façon insensée l'attribution de marchés de gré à gré.

DECRYPTAGE DES CONTRE-VERITES d'Alassane Ouattara interviewé par Agnès Kraidy et Brou Aka Pascal (LE NOUVEAU COURRIER)

– Le concerto des contre-vérités.

Et si l’actuel chef de l’Etat prenait acte de ses évidentes lacunes en matière d’entretien à bâtons rompus sur le mode des causeries au coin du feu et se bornait aux discours solennels lus d’un ton monocorde derrière un pupitre ? Ses conseillers en communication chèrement rémunérés devraient en tout cas lui conseiller ce « repli stratégique » ! En tout cas, ses derniers échanges avec les journalistes Agnès Kraidy et Brou Aka Pascal ont une fois de plus donné de lui l’image d’un homme à la fois inutilement arrogant et hâbleur, peu respectueux de la vérité des faits et évasif sur les dossiers de fond. Revue de détail.

Une propagande qui ne peut convaincre que les « adorateurs » zélés.

La diabolisation ininterrompue de Gbagbo, une méthode éculée qui ne peut convaincre

Alors qu’il est aujourd’hui question de mobiliser l’ensemble des Ivoiriens autour d’un « récit national » réconcilié et du relèvement de la Nation, Alassane Ouattara continue de tenter d’embellir son bilan en diabolisant au maximum son prédécesseur – voire ses prédécesseurs. « Les dix dernières années ont été terribles », s’est-il déchaîné, décrivant un pays autrefois gangrené par la « gabegie » et la « corruption », et se vantant d’avoir mis la Côte d’Ivoire sur la « carte du monde ». Mais qui convaincra-t-il avec ce type d’arguments, à part ses militants fanatisés ? Ce sont bel et bien le RDR, son parti, le PDCI, le parti de son allié Henri Konan Bédié, et les Forces nouvelles, la rébellion armée à son service, qui ont fourni aux différents gouvernements de 2002 à 2010 la majorité de leurs ministres ! Pourquoi a-t-il reconduit Guillaume Soro, qui avait été Premier ministre durant les fameuses « années terribles » ? Amadou Gon Coulibaly (secrétaire général de la Présidence), Hamed Bakayoko (ministre de l’Intérieur), Patrick Achi (ministre des Infrastructures économiques), Charles Diby Koffi (ministre des Affaires étrangères), Albert Mabri Toikeusse (ministre du Plan et du Développement), Ibrahima Cissé Bacongo (ministre de l’Enseignement supérieur), aux affaires sous le « mandat mélangé » de Gbagbo, ne sont-ils pas coresponsables du bilan des années qu’il se plait à noircir ? Alassane Ouattara peut-il raisonnablement glorifier la rébellion du 19 septembre 2002, qui a renvoyé aux calendes grecques le parachèvement du programme PPTE dont il jouit aujourd’hui (avec retard) des fruits, et dénoncer la stagnation économique qui a découlé de cette situation ? « Quand on prend des engagements, on le fait sur la base d’une situation normale », se défend Ouattara pour expliquer le fait que les 200 000 emplois par an qu’il avait promis lors de sa campagne électorale soient invisibles. Et Gbagbo ? Avait-il affaire à une « situation normale » alors qu’il faisait face à des tentatives de coup d’Etat puis à une rébellion armée menée par les hommes issus du RDR ? La réconciliation nationale nécessite de regarder en face l’Histoire récente, au lieu d’essayer de tirer la couverture de son côté après avoir cyniquement empêché le pays d’avancer.
Est-ce la faute de Gbagbo si Ouattara a trouvé « deux armées » – dont l’une, en réalité une milice ethnique, était au service de ses ambitions ? Qui a armé la plus grande partie des 64 000 personnes à démobiliser, qui coûteront 85 milliards de FCFA que la Côte d’Ivoire aurait pu orienter au profit du progrès social ? La vérité est que le RDR d’Alassane Ouattara et ses satellites ont choisi de mettre la Côte d’Ivoire sens dessus dessous pour avoir le pouvoir. Ils doivent désormais assumer au lieu de geindre et d’accuser.

« Nous avons trouvé une administration inexistante » : l’injure de Ouattara aux grands corps d’Etat

L’actuel chef de l’Etat veut faire croire à l’opinion que l’administration ivoirienne avait disparu quand il est arrivé aux affaires et qu’il l’a reconstruite. C’est, bien entendu, rigoureusement faux. C’est grâce à l’expertise cumulée par les hauts commis de l’Etat qu’il a trouvé en place et qu’il laissera en place qu’il a réussi à monter les dossiers nécessaires à la validation définitive du PPTE notamment. En dépit du rattrapage ethnique auquel il s’est livré…

Libérations provisoires : un calendrier judiciaire qui tombe (trop) bien !

Pour pouvoir à la fois s’attribuer le beau rôle dans les libérations provisoires qui sont intervenues et continuer à faire prospérer le mythe de la justice indépendante, Ouattara explique qu’il a, « depuis des mois, indiqué au ministère de la justice qu’il fallait accélérer les mises en liberté provisoire », que « la justice a son calendrier » mais a fait un travail qui rencontre son « souhait ». Il faut reconnaître que ce calendrier tombe toujours très à propos. Comme par hasard, il coïncide avec la fête nationale. Lors de la précédente vague de libérations provisoires, il coïncidait avec les fêtes de fin d’année… Formidable ! Sauf que… a priori, les juges d’instruction, qui décident des mises en liberté provisoire, sont réputés indépendants. Le ministre de la Justice ne peut leur donner de directives. A quoi correspondait donc l’instruction donnée au ministre de la Justice d’accélérer les mises en liberté provisoire ? Mystère et boule de gomme.

Marcoussis et nationalité : de graves amalgames

Pour expliquer son projet de légiférer à nouveau sur la question de la nationalité, Ouattara fait dire à Linas-Marcoussis ce que Linas-Marcoussis n’a jamais dit. Sa logique est on ne peut plus tortueuse. Il refuse d’utiliser le terme de « naturalisations » pour les personnes vivant en Côte d’Ivoire avant l’indépendance (et qui n’ont pas fait usage de leur droit d’option) et les personnes nées en Côte d’Ivoire avant 1972. Il préfère le terme, flou, de « régularisations ». Et pourtant, les formulations de l’accord de Linas-Marcoussis sont très claires. « Le gouvernement de réconciliation nationale déposera, à titre exceptionnel, dans le délai de six mois, un projet de loi de NATURALISATION visant à régler de façon simple et accessible des situations aujourd’hui bloquées et renvoyées au droit commun (notamment cas des anciens bénéficiaires des articles 17 à 23 de la loi 61-415 abrogés par la loi 72-852, et des personnes résidant en Côte d’Ivoire avant le 7 août 1960 et n’ayant pas exercé leur droit d’option dans les délais prescrits), et à compléter le texte existant par l’intégration à l’article 12 nouveau des hommes étrangers mariés à des Ivoiriennes ».
Derrière la polémique sur la terminologie, affleure une arrière-pensée politicienne : transformer automatiquement en électeurs les « régularisés » qui, selon la conception ouattariste, étaient déjà Ivoiriens depuis fort longtemps mais ne disposaient pas de papiers ivoiriens. Cela dit, envisager les choses de cette manière, c’est trahir l’esprit et la lettre des accords de Marcoussis. Au demeurant, Gbagbo avait déjà appliqué cet aspect desdits accords, en signant la décision 2005-04/PR du 15 juillet 2005, portant dispositions spéciales en matière de naturalisation. Que reproche Ouattara à ce texte pour vouloir le détricoter ?

L’accord de Linas-Marcoussis parle-t-il de « lacunes » du Code de la nationalité ivoirienne ?

Ouattara veut faire dire à Marcoussis ce que Marcoussis n’a pas dit…

Alassane Ouattara prétend que tous les partis politiques représentés à Linas-Marcoussis ont convenu que « la loi sur la nationalité » contenait des « lacunes ». Ce n’est pas exact. Que dit le texte issu des pourparlers ayant eu lieu en France il y a dix ans ? « La Table Ronde estime que la loi 61-415 du 14 décembre 1961 portant code de la nationalité ivoirienne modifiée par la loi 72-852 du 21 décembre 1972, fondée sur une complémentarité entre le droit du sang et le droit du sol, et qui comporte des dispositions ouvertes en matière de naturalisation par un acte des pouvoirs publics, constitue un texte libéral et bien rédigé. La Table Ronde considère en revanche que l’application de la loi soulève de nombreuses difficultés, soit du fait de l’ignorance des populations, soit du fait de pratiques administratives et des forces de l’ordre et de sécurité contraires au droit et au respect des personnes. » Le problème n’est donc pas tant le Code de la nationalité que son « appropriation » par les divers publics auxquels il s’adresse.

Apatridie : l’étrange définition de Ouattara

Devant des millions de téléspectateurs dont certains étaient médusés, Alassane Ouattara a donné une définition pour le moins spéciale du concept d’apatridie. Prenant l’exemple de Libériens qui auraient fui la guerre depuis vingt ans et auraient décidé de s’installer définitivement en Côte d’Ivoire, il a doctement affirmé qu’ils n’étaient ni Libériens ni Ivoiriens. Donc apatrides. Or la nationalité ne se « dissout » pas par l’effet de l’éloignement prolongé de la mère-patrie ! Sinon, les Français vivant en Afrique depuis des générations, par exemple, auraient cessé d’être Français. Aucun Code de la nationalité d’Afrique de l’Ouest ne fixe un délai de « péremption » de la citoyenneté de ceux de ses nationaux qui vivent en dehors des frontières. Ouattara surprend d’autant plus quand il affirme que « l’apatridie permet de choisir » entre la nationalité d’origine et la nationalité du pays d’accueil. Mais si un individu peut choisir de garder sa nationalité de « départ », c’est qu’il n’est justement pas un apatride !
La Convention de 1954 relative au statut des apatrides est claire : «Le terme « apatride » désigne une personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation». Dans la mesure où la législation d’aucun pays d’Afrique de l’Ouest n’exclut les descendants de migrants de la communauté nationale, on peut se demander ce qui a créé de l’apatridie en Côte d’Ivoire…
De plus, le fait d’être considéré comme apatride ne vaut, de toute façon, pas droit automatique à la naturalisation. Que dit la convention de 1954 ? « Les Etats contractants faciliteront, dans toute la mesure du possible, l’assimilation et la naturalisation des apatrides. Ils s’efforceront notamment d’accélérer la procédure de naturalisation et de réduire, dans toute la mesure du possible, les taxes et frais de cette procédure. » Mais avant cette étape, ils doivent être, à titre individuel, reconnus comme apatrides et jouir du « statut personnel » de l’apatride, régi par la loi nationale. L’édifice juridique ivoirien a-t-il codifié ce fameux « statut personnel » ? C’est pourtant par cela qu’il fallait commencer…

Ce ne sont pas les médias qui ont spéculé sur le nombre d’apatrides…

Feignant l’amusement quelque peu agacé, Alassane Ouattara a indiqué qu’il y a 22 000 apatrides (selon quelle étude ?) et non 400 000 comme ce que dit « la presse ». En réalité, ce n’est pas la presse qui a commencé à spéculer et à sortir des chiffres de son chapeau. « Aujourd’hui, on dénombre en Côte d’Ivoire 950 000 apatrides dont 600 000 cas réglés. Nous continuons le travail pour régulariser le tiers restant », a ainsi indiqué à Bouaflé, en mars dernier, Ann Encontre, la représentante-résidente du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). C’est elle qui a sorti le premier chiffre. Un chiffre non endossé officiellement par le HCR qui indiquait récemment sur son site Internet que, « selon le gouvernement ivoirien », il existait 871 000 apatrides au pays d’Houphouët-Boigny. Peut-être que le régime a quelque peu reculé et diminué son « stock » de personnes à naturaliser. Peut-être veut-il convaincre le PDCI de ratifier la convention sur l’apatridie avant de « regonfler » ses chiffres. Mais la presse n’a rien inventé.
De plus, si c’est « le séjour prolongé en terre ivoirienne » qui génère de l’apatridie, comme l’a laissé entendre Ouattara, alors il est tout à fait impensable que seulement 22 000 personnes soient concernées…

Classement « Doing Business » : la Côte d’Ivoire n’a pas gagné 30 points

Pour défendre sa thèse selon laquelle la Côte d’Ivoire avance à grands pas, Alassane Ouattara a affirmé face à Agnès Kraidy et à Brou Aka Pascal que la Côte d’Ivoire avait gagné 30 points dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale. Ce qui n’est pas vrai. Dans le classement 2013, la Côte d’Ivoire est demeurée 177è sur 185 (comme en 2012, donc), et a vu huit de ses indices sur dix dégradés, un inchangé et un amélioré. D’où sortent les fameux 30 points dont parle Ouattara ? A moins qu’il ait eu un « scoop » sur le classement 2014…

Bonne gouvernance : l’esquive piteuse de Ouattara

Tout à son travail de diabolisation de Gbagbo, Ouattara a stigmatisé la « gabegie » et la « corruption » qui ont eu cours dans la filière cacao, oubliant au passage que les pires dérives ont eu lieu alors que son proche collaborateur Amadou Gon Coulibaly était ministre de l’Agriculture et détenait une signature incontournable. Le fait est que, face à la corruption, Gbagbo a ordonné au procureur de la République, le bras judiciaire de l’exécutif, d’engager des poursuites judiciaires. Dans le même type de circonstances, Ouattara se vante d’avoir « mis fin aux fonctions de certains DAAF ». On pense notamment à celui de Cissé Bacongo, qui n’a fait qu’exécuter les ordres de son patron dans le cadre du scandale de la réhabilitation des Universités. Un patron qui a été maintenu à son poste ! Ouattara s’est indigné devant ses intervieweurs : il faut que ceux qui ont volé « aillent en prison » ou « rendent l’argent ». Et a parlé d’une Autorité pour la bonne gouvernance. Premièrement, il ne tient qu’au chef de l’Etat d’instruire le procureur de la République d’engager des enquêtes contre les voleurs de son régime, ce qu’il se garde bien de faire. On se souvient que son ministre de la Justice, face aux révélations d’un rapport d’experts de l’ONU sur les prédations gigantesques des ex-comzones, a demandé des « preuves » là où les indices étaient suffisants pour appeler le Parquet à prendre ses responsabilités. Deuxièmement, que fait le chef de l’Etat du Secrétariat national à la gouvernance dirigé par Méité Sindou, qui s’est plaint, dans la dernière édition de Jeune Afrique, de ce que le gouvernement ne lui a pas conféré des pouvoirs suffisants ? Ouattara peut-il expliquer aux Ivoiriens pourquoi son régime s’est empressé d’instaurer un délai de prescription d’un an après la commission d’actes de corruption, là où d’autres pays ont institué un délai de dix ans ?

Une défense insensée du gré à gré

Alors que la part des procédures de gré à gré dans l’attribution des marchés publics est passée au taux, jamais atteint en près de vingt ans, de 60% de l’ensemble des marchés approuvés – ce qui inquiète la communauté des bailleurs de fonds –, Ouattara s’est lancé devant des journalistes effarés dans une incroyable défense de ce signe patent de mauvaise gouvernance. Avec des arguments spécieux. Les procédures sont trop longues, a-t-il affirmé. Mais pourquoi ne pas les alléger au lieu de donner des contrats lors de dîners entre amis, entre la poire et le fromage ? Pour lui, les coûts de construction de certaines infrastructures sont à ce point connus que cela ne vaut même pas la peine de faire jouer la concurrence. Les Etats et les entreprises qui procèdent ainsi sont-ils donc à côté de la plaque ? Prodigieux !
Pour défendre l’indéfendable, Ouattara indique que la France et les Etats-Unis ont aussi recours aux procédures de gré à gré. Mais ce qu’il oublie de dire – et ce que ses « adorateurs » ignorent –, c’est qu’en France, le gré à gré n’est possible que pour des marchés dont la valeur va de 0 à 15 000 euros (10 000 000 de FCFA). Or, le marché de rénovation des Universités a coûté plus de 100 milliards de FCFA, soit 10 000 fois le « seuil de tolérance » dans l’Hexagone…

Philippe Brou

LE PATRIOTE (12/08) DEFEND LA POLITIQUE DE GRE A GRE DE OUATTARA ET TOUTES SES CONTRE-VERITES

Selon le Patriote (12/08), Alassane Ouattara ne s’est pas embarrassé de fioriture, lors de sa récente interview radiotélévisée, pour donner sa part de vérité sur la passation des marchés en Côte d’Ivoire. « Nous faisons des appels d’offres. Mais vu la situation d’urgence que nous avons eue, il y a des choses sur lesquelles, moi, je suis conscient que l’appel d’offres n’est pas nécessaire parce que j’ai besoin d’aller vite », a révélé Ouattara, démontrant ainsi que la Côte d’Ivoire veut aller vite compte tenu des défis qui l’attendent. Cependant, si le Chef de l’Etat estime qu’il n’est pas toujours nécessaire de faire des appels d’offres, c’est surtout parce qu’il estime ‘‘ avoir trouvé des procédures trop lourdes’’. Toute chose qui l’a d’ailleurs amené à rattacher à la Présidence de la République, l’Autorité chargée des marchés publics pour qu’ensemble, les deux parties puissent décider. Selon le Chef de l’Etat, ‘‘ les dossiers allaient et revenaient dans tous les sens’’. Ce qui n’est plus le cas désormais puisqu’il donne un délai pour régler cela. Alassane Ouattara, dans cette interview, a expliqué que ce genre de pratique n’est pas que l’apanage de la Côte d’Ivoire car pour des urgences, cela se fait même aux Etats Unis, en France. « Je ne vais pas m’enfermer dans des appels d’offres sur tout ce que je fais. Pourquoi voulez-vous qu’on nous impose ce qui ne se fait pas ailleurs ? Si j’estime qu’un domaine est essentiel, que c’est urgent et que j’ai un opérateur de qualité connu internationalement, j’ai le droit de faire en sorte que ce projet démarre rapidement », a souligné Ouattara. Et parlant de célérité, Alassane Ouattara a pris le cas de la construction du barrage de Soubré confié à une entreprise chinoise. « Si j’attendais de faire un appel d’offres, cela nous prendrait encore 20 ans. Alors j’ai décidé de donner ce projet à la Chine parce qu’elle a la technologie nécessaire, la compétence et surtout elle apporte le financement », a soutenu le président de la République. Pour Ouattara, il s’agit de régler le problème des Ivoiriens, faire quelque chose de spécial pour les plus pauvres, et pour cela, il faut aller vite. A l’en croire, pour apporter des solutions aux problèmes des Ivoiriens, il faut ‘‘ avoir le courage de prendre certaines décisions’’. Mais pour Ouattara, cela ne se fait pas à l’emporte-pièce. Ce qui prime, c’est de ‘‘contrôler la mise en ?uvre effective de ces décisions, et cela dans la transparence’’. Recadrant ceux qui pensent que le gré à gré est devenu la norme, Ouattara révèle que la Côte d’Ivoire a de nombreux cas d’appels d’offres qui sont réglés normalement dans les ministères. Mais, précise-t-il, ‘‘s’il y a de gros projets pour lesquels je considère qu’il faut aller vite et que j’ai des entreprises fiables, je fais un appel d’offres restreint’’. Comme cela a été le cas pour le Tramway. Ouattara n’est pas n’importe qui et ne fait pas les choses n’importe comment. Cet érudit de la finance publique, de la bonne gouvernance et de la transparence qui a également bâti sa carrière sur la crédibilité c’est de quoi il parle. Mieux, il sait où il va et ce qu’il veut. Au point d’assumer : « Je n’hésiterai pas à prendre les décisions qui sont dans l’intérêt de l’Etat si c’est urgent et si cela nous permet de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés ».

Une armée républicaine équipée qui rassure

«Sur les trois années à venir, nous allons dépenser un milliard de dollars, c'est-à-dire, 500 millions de F.cfa pour les équipements de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Il y aura des 4X4, des chars, des avions etc. Nous avons déjà ce budget. Nous savons également l’évolution des effectifs. Nous savons combien d’hommes et de femmes partiront à la retraite, combien nous allons recruter, comment nous allons absorber une partie des jeunes qui ont fait parti des différentes armées par le passé».
Alassane Ouattara selon Le Patriote a une idée nette de la reforme de la grande muette de la Côte d’Ivoire après la grave crise qu’a connue le pays. En effet, lors de son interview télévisée réalisée le 7 aout dernier, le chef suprême de l’armée a levé un coin du voile sur ses ambitions afin que l’armée ivoirienne retrouve ses lettres de noblesse et intègre surtout l’esprit républicain. Des équipements des services et des troupes à la maitrise des effectifs en passant par la restauration de la discipline et de l’ordre, le premier citoyen ivoirien est déterminé à améliorer la sécurité dans son pays à travers une armée bien équipée, bien entrainée, disciplinée et respectueuse des valeurs de la République. Au c?ur des grandes préoccupations, la question sécuritaire fait l’objet d’une attention particulière des autorités étatiques avec à leur tête le chef de l’Etat. Depuis la fin de la crise postélectorale des efforts énormes sont ainsi consentis par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko pour non seulement restaurer la sécurité des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire national et mais également redorer le blason de l’armée nationale dans son ensemble. Réhabilitation des brigades de gendarmerie, de commissariats, équipements des services et des troupes, amélioration des conditions de travail des soldats, le premier policier ivoirien ne ménage plus d’efforts dans sa difficile mais exaltante mission. Sur tous les fronts, le ministre Hamed Bakayoko multiplie les actions pour permettre aux policiers et gendarmes d’exercer dans des meilleures conditions et surtout d’être efficaces dans l’accomplissement de leur mission de sécurisation. Cette débauche d’énergie porte ses fruits. La thérapie de choc appliquée à la situation chaotique d’après crise a fait place à une situation quasiment normale. Pour preuve : l’indice de sécurité des Nations Unies est passé de 3 à 1. Les efforts, selon le président de la République, vont continuer à être faits pour arriver à une armée véritablement puissante, efficace qui rassure le peuple.

L’augmentation des salaires en 2014

Toujours selon Le Patriote, Le bien-être des populations préoccupe Alassane Ouattara. Lors de l’interview radiotélévisée qu’il a accordée à la RTI le jour de la célébration des 53 ans de l’indépendance de la nation, le chef de l’Etat, s’appuyant sur les belles performances réalisées en termes de croissance cette année, a annoncé pour 2014, une augmentation de salaires des travailleurs. « L’année prochaine, j’envisage de demander au gouvernement de procéder à une augmentation générale de salaires. Je ne sais pas dans quelle proportion cela se fera. Parce que maintenant nous avons la capacité », a relevé Ouattara. Il précise que principalement, ce sont les salaires de la Fonction publique qui vont connaître une augmentation. S’agissant du privé, des discussions seront engagées avec les acteurs de ce secteur dans le sens de l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Au-delà de la question liée à l’augmentation des salaires, le chef de l’Etat est d’avis qu’il faut affronter le prix des denrées alimentaires, d’autant que les populations se plaignent de la faiblesse du pouvoir d’achat. Ouattara qui dit être conscient de la souffrance endurée par ses concitoyens, réalise qu’il y aurait problème s’il s’avérait que les prix restent en l’état et que les salaires ne bougeaient pas non plus. Il est parvenu à la conclusion qu’en plus de l’augmentation du pouvoir d’achat par la mesure de la hausse salariale, le contrôle des prix s’impose. A ce sujet, il a indiqué qu’il ne s’agit pas de contrôler physiquement les prix mais de voir comment augmenter la production pour que les prix baissent en réalité. Dans cette perspective, assure-t-il, si les prix de certaines denrées alimentaires baissent, ce sera déjà un plus pour les populations. La troisième chose à faire pour soulager davantage le citoyen moyen, c’est l’offre d’emplois. A ce propos, le premier citoyen ivoirien relève que si en plus du père de famille qui travaille, la mère obtient un micro crédit et qu’un enfant décroche un emploi, la rémunération familiale va croître forcément. L’augmentation de salaire envisagée est beaucoup attendue par les travailleurs en ce sens que depuis les années 80, ils n’ont plus bénéficié de cet avantage. Dans quelques mois donc, les Ivoiriens pourront pousser un ouf de soulagement.

Processus de démobilisation : Des avancées notables

Vendredi dernier, des ex-combattants ont paralysé durant toute la journée, la ville de Man, au motif que leur intégration dans le tissu socio-économique tardait. Quelques mois plus tôt, au mois d’avril pour être plus précis, ceux de Bouaké avaient ouvert le bal. Ont-ils été oubliés, au point de descendre constamment dans la rue pour manifester leur mécontentement ? Pourrait-on s’interroger. La réponse est non. Non pour la simple raison, et honnêteté intellectuelle oblige, que leur démobilisation est un processus qui passe par plusieurs étapes. Un processus qui a d’ailleurs été amorcé. En même temps, il s’inscrit dans un vaste mouvement d’insertion de plusieurs milliers de jeunes dans le tissu économique. Outre les démobilisés, il est à noter que durant dix ans, une bonne frange de la jeunesse ivoirienne n’a eu pour emploi que l’occupation : « d’universités à ciel ouvert », plus connus sous les noms de parlements et agoras. C’est donc une équation a deux inconnues qu’il fallait le résoudre. Fort heureusement, le processus n’est pas au point mort. Il connait des avancées. Dans sont interview radiotélévisée du 7 août, Ouattara s’est voulu clair selon le Patriote. « Je n’ai pas crée 500000 emplois à mi-mandat. Mais je pense qu’à partir de 2015, nous allons atteindre la vitesse de croisière, avec les 200.000 emplois an », avait-il précisé. Dans ce grand ensemble, les ex-combattants n’ont pas été ignorés. «A la date d’aujourd’hui, malgré tous les efforts qui ont été faits, il nous reste à démobiliser 64777 personnes qui sont toutes en armes», a-t-il reconnu. Il est a noté que déjà 8000 ex-combattants ont été démobilisés et réinsérés. Et le processus se poursuit. A Korhogo, où il était au mois de juillet, Alassane Ouattara avait lancé un appel solennel aux ex-combattants. «Soyez patients. Nous allons vous trouver tous du travail», avait-il rassuré. Le plus difficile était de démarrer la machine. La machine démarrée, les autres étapes pourront rouler comme sur des chapeaux de roue. La patience, est un chemin d’or. Que les ex-combattants et les milliers de jeunes qui attendent un emploi s’en inspirent.

Emplois Jeunes : Les précisions de Ouattara

Selon Le Patriote, La résorption du chômage des jeunes Ivoiriens préoccupe au plus haut point Alassane Ouattara. Depuis son accession à la tête de la Magistrature Suprême, il ne lésine pas sur les moyens pour doter les différentes structures de moyens conséquents pour la création d’emplois et les financements des différents projets. Le Président Ouattara a indiqué lors de son interview radiotélévisée mercredi dernier que la question de l’emploi des jeunes demeure une priorité. Si Alassane reste convaincu que son projet de 1 million d’emplois d’ici la fin de son mandat tient, il n’en demeure pas moins qu’il invite sur ce sujet au réalisme. Car la première année de son mandat a été bâclée par la crise postélectorale. Toute chose qui n’a pas permis au chef de l’Etat de travailler correctement en 2011. « (…) Les choses ont commencé en 2012. En 2013, nous irons au-delà des 100.000 emplois. Je pense que d’ici 2015, j’atteindrai mon objectif de 200.000 emplois par an et nous irons au-delà », a clarifié le Premier Magistrat de la République de Côte d’Ivoire. Il a relevé qu’il faut impérativement donner du travail aux jeunes. Pour ce faire, le ministère de la Jeunesse a des propositions qu’il rendra incessamment public. Le Chef de l’Etat dit être conscient du nombre important de chômeurs. Pour lui, la lutte contre le chômage passe également par le règlement de l’adéquation Formation / Emploi dans les différentes structures de formation. C’est une nécessité que les différentes entreprises qui se créent, arrivent à absorber le maximum de jeunes diplômés. En tout cas, le chef de l’Etat est déterminé à tout mettre en ?uvre pour que les milliers de jeunes sans emploi, puissent s’insérer dans le tissu socio-économique du pays.

LE PATRIOTE (Anzoumana Cissé / Jean Eric ADINGRA / Lacina Ouattara / COULIBALY Zoumana / Thiery Latt)