Le chef de guerre pro-Ouattara, Samba Koné, ex-président du Congrès des jeunes du nord: "Les ex-combattants pro-Ouattara et le Commando du nord frapperont bientôt le régime"

Par IvoireBusiness - Samba Koné craint une attaque du ''commando du nord'' suite au mitraillage d'un cortège d'officiels dans le nord lundi.

PHOTO: Des Combattants armés pro-Ouattara en tenue de combat.

Selon notre confrère L'Inter, Samba Koné, un ex-combattant pro-Ouattara, ex-président du Congrès des jeunes du nord et membre influent de la Brigade de dignité d'Abobo, un mouvement de supplétifs des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), s'est rendu à la rédaction du journal le lundi 1er juillet 2013, pour dire qu'un coup se préparait par les combattants pro-Ouattara laissés pour compte.
Car le régime Ouattara ne prend pas au sérieux les soulèvements répétés des ex-combattants pro-Ouattara démobilisés à qui on a fait des promesses mirobolantes qui jusque-là n'ont pas été tenues.
Mais ceux-ci pourraient passer à l'offensive bientôt. Pour preuve, le cortège du directeur général de l'Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (ADDR), Fidèle Sarassoro, a été mitraillé à une vingtaine de km de Kong, lundi, la veille de la visite d'Alassane Ouattara à Korhogo. Un signal très fort.

Au regard du regain de violence constaté ces derniers temps, notamment l'attaque d'un convoi de gendarmes à Dabou, le mitraillage d'un cortège d'officiels dans le nord et surtout les activités du ''commando du nord'' (un groupe armé composé de peulhs ayant combattu aux côtés des forces pro-Ouattara au plus fort de la crise), Samba Koné dit craindre le pire. Parlant au nom de ses collègues de la Brigade de dignité d'Abobo, il a indiqué que ces attaques sont perpétrées par des jeunes qui avaient été armés « pour apporter la paix » dans le pays. Ils « sont mécontents » du traitement dont ils sont l'objet après la guerre. Ceux-ci auraient décidé, à défaut de recevoir ce qui leur avait été promis par leurs employeurs, de se payer sur les routes et dans les quartiers, en commettant des actes de violence, de vandalisme, en semant la terreur.

Notre interlocuteur qui semblait inquiet et déçu que le climat de paix relative qu'a connu le pays pendant quelques mois se dégrade, a annoncé de grandes mesures pour parer à toute éventualité. A l'entendre, « tous ceux qui ont participé à l'avènement du processus démocratique en cours » dans le pays pourraient occuper à nouveau les rues avec leurs armes, « pour organiser la résistance ». Parce que, selon lui, il y a de réels risques que le pays sombre encore dans une crise meurtrière. Car parmi les ex-combattants démobilisés qui attendent toujours les retombées de leur engagement au combat, "Beaucoup de mécontents se laissent entraîner dans des manifestations ou se font enrôler dans des bandes armées" pour combattre le régime qu'ils ont servi hier.

Patrice Lecomte