Laurent Gbagbo à Michel Denisot : « Les français me disent qu’ils aiment Ouattara parce qu’il leur ressemble. Moi, je ne veux pas vous ressembler, je veux ressembler à moi-même… »
Le 13 janvier 2011 par IvoireBusiness – Dans l’interview accordée par le journaliste français Michel Denisot à Laurent Gbagbo, hier à 19H15
Le 13 janvier 2011 par IvoireBusiness – Dans l’interview accordée par le journaliste français Michel Denisot à Laurent Gbagbo, hier à 19H15
(heure française) sur la chaîne de grande écoute Canal+, on a appris un peu plus sur les raisons de l’amour entre les français et Alassane Ouattara.
Le Président Gbagbo a déclaré qu’ayant demandé à un ami français, les raisons de leur fascination pour Ouattara, ce dernier lui rétorqua: « C’est parce qu’il nous ressemble ». Et le Président, visiblement satisfait de l’effet de sa confidence sur le directeur de Canal+, enchaina : « Moi, je ne veux pas vous ressembler. Je veux ressembler à Laurent Gbagbo ». Pour lui, le fossé qui le sépare d’Alassane Ouattara est énorme, tant du point de vue de la personnalité, du parcours, et de la conception de la politique.
Il dira à ce sujet : « Je ne suis pas Alassane Ouattara, je ne suis pas de sa culture, et je ne suis pas un homme fait pour être aimé par les occidentaux ». Ambiance !
Auparavant, le Président de la République a dit être prêt à discuter avec Ouattara sans conditions préalables pour trouver une solution à la crise postélectorale qui secoue le pays en ce moment, balayant au passage les accusations de recrutement de mercenaires contre sa personne, lesquelles selon lui datent de plus de dix ans.
A propos d’une éventuelle intervention militaire de la Cedeao en Côte d’Ivoire pour le déloger du pouvoir, il a confessé ne pas bien voir qui la ferait, car les litiges après les élections en Afrique sont tellement nombreux que, s’il fallait chaque fois intervenir militairement dans un pays, c’est toute l’Afrique qui serait concernée.
L’idée, pour lui, paraît d’un surréalisme évident.
Par contre, il a du mal à digérer le mutisme de la Communauté internationale face à la rébellion armée dont il a été victime, le 19 septembre 2002. Pour lui « il y a anguille sous roche », sans qu’il se montre très disert sur le sujet.
Il a par ailleurs fustigé la Cedeao, l’Union africaine, l’Union européenne, l’Onu, la France, qui n’avaient pas condamné cette agression armée de 2002 contre son régime, pourtant il leur avait demandé de le faire.
Il a aussi ouvertement accusé son rival Alassane Ouattara d’être le parrain de cette rébellion armée, et cité des documents qui abondent pour étayer ses accusations.
Patrice Lecomte