Laurent Akoun, SG du FPI : “Les Ivoiriens ont mis KO Ouattara et la France”
Le 13 décembre 2011 par IvoireBusiness - COMMUNIQUE DE LAURENT AKOUN, SECRETAIRE GENERAL DU FPI Conférence de Presse
Déclaration liminaire du S.G du FPI
Le 13 décembre 2011 par IvoireBusiness - COMMUNIQUE DE LAURENT AKOUN, SECRETAIRE GENERAL DU FPI Conférence de Presse
Déclaration liminaire du S.G du FPI
Relativement aux Elections législatives du 11 Décembre 2011
Mesdames et Messieurs le Journalistes,
En règle générale chez nous, le vainqueur de la présidentielle bénéficie d’un capital de soutien qui renforce sa légitimité, à l’occasion des législatives. En d’autres termes, lorsqu’un nouveau président est légitime (le choix populaire) les législatives le confirment par un fort taux de participation. Or vu les conditions de la dernière présidentielle (guerre pour doter le pays d’un élu), les Ivoiriens en particulier et le reste du monde en général (communauté dite internationale), étaient bien attentifs et curieux de savoir à quelle sauce législative le président imposé par les canons franco-onusiens allaient déguster son pouvoir parlementaire ? Les législatives du 11/12/11 qui viennent de se tenir, n’étaient donc pas banales. Car, à l’instar de la présidentielle d’octobre/novembre 2010, elles représentaient le second clignotant significatif, d’une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même.
Deux indicateurs majeurs pouvaient nous orienter vers un tel symbole : le taux de participation des électeurs et subséquemment, la légitimité du nouveau chef d’Etat en place.
1. De la problématique du taux de participation.
Le FPI, un parti politique aguerri et donc averti, avait pressenti tous les risques liés à l’organisation d’élection législatives précipitées, au sortir d’une crise aussi grave que celle que le pays venait de vivre ; si un minimum de conditions préalables n, étaient pas garanties pour ressouder les morceaux du consensus national rompu par la guerre. Le refus de libérer les prisonniers politiques, la prise en otage des structures de régulation et de suivi des élections, la réunification du territoire national non réalisée et l’insécurité généralisée.
N’ayant pas été ni entendu ni compris par un pouvoir qui se rêvait en territoire conquis, le FPI a sagement décidé et officiellement déclaré son refus de participer à cette mascarade électorale dont l’objectif visé était moins le respect d’un processus démocratique que la recherche d’une auto légitimation .
Mieux, le FPI a lancé un appel solennel à tous les Ivoiriens épris de paix, de justice, de liberté et de démocratie vraie à s’abstenir de participer à un scrutin qui puait l’arnaque politicienne.
Au lendemain de cette parodie d’élection, le FPI qui ne fait rien au hasard et qui connaît le talent de manipulateurs des tenants du pouvoir, peut objectivement faire le point sur le taux de participation des Ivoiriens. Car, malgré son refus d’y aller, le parti a mis en place une cellule de veille électorale pour contrôler, recouper et analyser les résultats sur le terrain. Des trois grandes sources consultées et écoutées, toutes sont unanimes à reconnaître le très faible taux de participation des Ivoiriens .
1. Des sources internes au parti.
Des investigations menées sur le terrain (SN régionaux, Fédéraux et SG de section), il ressort que les législatives du 11/12/11 n’ont enregistré ni affluence ni engouement. Les militants et sympathisantes du Parti en particulier et les Ivoiriens en général ont observé avec rigueur le mot d’ordre de boycott lancé par le FPI . Les chiffres recoupés sur le terrain, tournent autour de 14,33% (voir tableau des régions consultées).
2. La presse nationale (radio et télé)
C’est surtout la radio nationale (Radio CI) et la radio onusienne locale (ONUCI-FM) qui ont couvert ou tenté de couvrir ces législatives. En multiplex avec des reporters ou correspondants locaux, au plan régional, ou avec des autorités administratives locales (Préfets, S/Préfets), ces deux radios du début du scrutin jusqu'à 20 heures ont régulièrement fait le point du déroulement du scrutin sur l’ensemble du territoire national. Leur constat régulier et constant, rendait compte du peu d’affluence des électeurs pour ce scrutin. Mais fait paradoxal, les commentaires étaient en flagrante contradiction avec les faits relatés. Morceaux choisis :
- A Vavoua, le Préfet Diomandé VASSIRIMA indique que de 7 h à 14 h il n’y avait pas d’affluence et qu’il situait le taux de participation autour de 20 % ; mais la barre pourrait atteindre les 50% avant 17 h parce que (tente d’expliquer l’administrateur civil) « la faible affluence de la matinée est due au froid et aux activités économiques des électeurs ».
- A Bouaké, des 2 bureaux de Gonfreville epp1 interrogés, avec (chacun) 320 électeurs, le premier bureau de vote - sans donner de chiffre - a annoncé que la moitié des électeurs a voté. Le second, plus précis, déclare que 127 sur 320 ont voté. Il était 16 h 14mn.
- A Grand-Bassam, le correspondant de l’AIP dans sa narration indique contradictoirement que « très tôt, dès 7 h du matin, les électeurs ont pris d’assaut les différents bureaux de vote pour accomplir leur devoir de citoyen »; mais il constate cependant « un manque d’affluence, situation que le président de la CEI Bakayoko Youssouf aurait lui-même observé et déploré » Bizarre comme commentaire.
Fatigué sans doute par ces anecdotes assez cocasses que l’on pourrait citer à l’infini et ayant constaté le degré de gravité du taux d’abstention, ces radios nationales ont arrêté de diffuser les résultats partielles qu’elles avaient commencés à donner dès la fermeture des bureaux de vote.
Au total, nous retiendrons que même cette presse aux ordres a constaté et reconnu le manque d’affluence et le très faible taux de participation ces élections législatives non inclusives.
3- La presse internationale
Trois exemples suffisent pour confirmer le faible taux de participation
a) RFI et les appels anticonstitutionnels de M. Alassane Ouattara et de la CEI.
M. Alassane Ouattara , ci-devant président de Côte d’Ivoire a voté aux environs de 12h00. A 14h00, constatant le peu d’engouement des Ivoiriens pour son scrutin législatif taillé sur mesure, il est monté lui-même au créneau sur RFI pour appeler – en violation fragrante et grave de la loi électorale et constitutionnelle - les Ivoiriens « à ne pas suivre le mot d’ordre de boycott lancé par le FPI et donc à se rendre dans les urnes pour voter ».
Plus tard, c’est la CEI qui prend le relais du banditisme électoral en s’invitant à Radio Côte d’Ivoire pour, selon son porte-parole BAMBA Yacouba, faire passer en boucle « un communiqué» pour rappeler aux électeurs l’heure de fermeture des bureaux de vote (17h00) et inviter les retardataires présent sur le lieu de vote à déposer leurs pièces pour accomplir l’acte civique ». Cet appel au vote masqué est également une violation de la loi par l’organe régulateur du scrutin. Car, l’on suppose que cette information faisant partie des instructions enseignées lors des séances préparatoires et de formation, la CEI n’avait plus ni le droit ni le devoir en plein scrutin d’intervenir d’une manière aussi grossière.
L’objectivité relative de « France 24 »
A son édition de 20 h, cette chaîne française a reconnu la faiblesse du taux de participation de ces législatives et pour noyer son amertume, elle a jouée les équilibristes en invitant sur son plateau, deux avis contradictoires ; l’un porté par M. Bernard HOUDIN, avocat du président Laurent GBAGBO, qui a confirmé la faiblesse du taux de participation ; quand l’autre, Hamed Bakayoko, ministre de l’intérieur, agressif et arrogant, tentait de minimiser le taux de participation qui ne serait pas, selon lui, l’enjeu de ces législatives. Là ou son chef, M. Alassane Ouattara avait annoncé le contraire en début de campagne, insistant donc sur cette importance pour inviter les Ivoiriens à voter massivement.
La cerise sur le cadeau de l’AFP
Il est notoriété publique que l’AFP n’est pas un organe pro-Gbagbo ou pro-FPI. Et pourtant, sa dépêche pondue, vers 16h00 le dimanche 11 décembre 2011, finit de confondre tous les optimistes qui donneraient cher pour légitimer Ouattara et son pouvoir. Lisons plutôt :
« Face à l’indifférence totale des Ivoiriens pour les législatives suite au mot d’ordre de boycott lancé par le FPI Alassane Ouattara cherche électeurs ». Sans commentaires ! Dirons-nous. De ce manque d’engouement et d’affluence pour ce scrutin législatif du 11 décembre 2011, qui confirme presque de façon nette le très faible taux de participation des Ivoiriens, c’est la question de la légitimité de M. Ouattara et de son pouvoir qui refait surface. Ce constat est le résultat de la démonstration de force du FPI, dont le mot d’ordre a été largement suivi.
II- De la confirmation de l’impopularité de M. Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et de son pouvoir illégitime
.«Après la victoire, en route pour le pouvoir ! ». C’est le titre qui barrait la UNE de « le Patriote » quelques jours avant le 11 décembre 2011. Or donc, M. Alassane Ouattara était un président sans pouvoir. C’est l’Assemblée nationale qui devait lui offrir ce pouvoir-là. En d’autres termes, la victoire électorale. Or, nous constatons que c’est mais plutôt une victoire militaire qui a offert le pouvoir à M. Alassane Ouattara. Grâce aux bombes françaises et onusiennes qui ont eu raison de M. Laurent Gbagbo. Le peuple ivoirien avait donc élu cet homme-là, M. Laurent Gbagbo. Mais la France lui a préféré M. Alassane Ouattara qu’elle nous a imposé par la guerre. Les législatives devaient lui donner à l’occasion (le vernis) de la légitimité populaire. Les Ivoiriens, en suivant le mot d’ordre de boycott de façon impressionnante, infligent un cinglant K.O, un revers sans appel, à M. Alassane Ouattara et à la France ! Tous les deux ont été vomis et le seront à jamais. Car, le cœur du peuple Ivoirien ne se reconnait pas en eux. En conséquence de ce qui précède M. Ouattara et la France doivent en tirer toutes les conséquences.
ADO impopulaire et illégitime
Ces législatives viennent démontrer clairement que la présidentielle de novembre 2010 a élu un candidat qui n’est pas M. Alassane Ouattara. Laurent GBAGBO et le FPI restent et demeurent à la fois populaires et légitimes. Ils ont donc eut le nez creux en refusant de participer à la mascarade électorale pour accompagner un homme impopulaire et vomi par le peuple.
L’insécurité ou la non sécurisation des élections
En effet (et c’est le lieu de le mentionner), malgré toutes les intimidations, les menaces, les brutalités, les enlèvements, les emprisonnements suivis de déportations, les assassinats…le FPI est resté ferme. Pour dire non à l’imposture, à «l’insécurité rapprochée» savamment entretenue pour créer la psychose et le rendre muet, n’a pas fonctionné. Les honteux chantages et infiltration de politiciens véreux pour l’affaiblir non plus. Oui ! Le FPI avait très tot et très bien compris que sans une sécurisation acceptable, aucune élection viable et démocratique n’était possible. Déjà échaudé par le médiocre et douloureux souvenir de novembre 2010, il ne pouvait se faire hara-kiri avec des Dozo et FRCI illégalement en armes sur tout le territoire national.
- Là où le RDR était en « danger » au plan électoral, les FRCI ont sévi (Guitry : Barrage et obstructions aux populations baoulé pour ne pas avoir accès aux bureaux de vote et contrer ainsi les votes en faveur de leurs alliés du PDCI.).
- Daloa: menaces contres des électeurs
- Abidjan : chantage à l’endroit des agents et responsables dans l’administration centrale et générale, obligés à voter pour sauver un poste…
•Malgré les violations constitutionnelles flagrantes déjà évoquées, les Ivoiriens n’ont pas bougé. La sanction de l’abstention électorale a frappé M. Alassane Ouattara.
Une Assemblée nationale à coloration ethnique et tribale.
Le second caractère illégitime de l’Assemblée à venir tient de son caractère tribal et ethnique.
•Un regard même distrait constaterait que tous les candidats (si non la quasi totalité (80%) des candidats) du RDR sont des ressortissants du Nord.
•Sur l’ensemble de tous les candidats au plan national, 80% des candidats sont du Nord.
•Pour saupoudrer le tribalisme primaire et primitif de l’Assemblée de M. Alassane Ouattara, quelques noms akan (Baoulé - Agni)...apparaissent ici et là. Mais, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Même si l’Occident (parrain de M. Alassane Ouattara est peu regardant sur la question), il s’en trouvera très gêné le moment venu lorsque cette assemblée sera définitivement composée ou simplement nommée pour siéger avec un groupe ethnique unique dans un pays qui en compte une bonne soixantaine selon les analystes.
Conclusion
Après sa victoire militaire le 11 avril 2011 grâce aux bombes et canons franco-onusiens, M. Alassane Ouattara vient d’essuyer une autre défaite démocratique cinglante. Pour ces législatives du 11 décembre 2011, on pourrait tout résumer en cette célèbre phrase « échec et mât ! » pour M. Alassane Ouattara.
C’est pourquoi :
Le FPI, soucieux du devenir de la Côte d’Ivoire, invite à M. Alassane Ouattara :
1. A lire objectivement l’abstention massive des Ivoiriens à ces consultations comme un rejet de « sa gouvernance ».
2. A engager sans délai des discussions politiques avec le FPI après avoir libéré tous les détenus politiques et pris les mesures nécessaires pour le dégel des avoirs et le retour de tous les exilés.
Fait à Abidjan, le 12 Décembre 2011
Le Secrétaire Général, Porte-parole
Laurent AKOUN