Kémi Séba : « Gbagbo est le président élu de la Côte d’Ivoire… Il est à La Haye… Je tenais à le dénoncer »

Par le Nouveau Courrier - Kémi Séba déclare que « Gbagbo est le président élu de la Côte d’Ivoire… ».

Le « polémiste panafricain » Kémi Séba était, récemment, l’invité de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » sur la chaîne de télévision sénégalaise 2STV. Il s’est exprimé sur plusieurs sujets, et notamment sur Laurent Gbagbo et la situation en Côte d’Ivoire. Sélection de quelques-uns de ses propos :

- « Laurent Gbagbo est pour moi véritablement le président élu en Côte d’Ivoire, quelles que soient les critiques qui peuvent lui être apposées ici. Le président Alassane Dramane Ouattara, je le dis comme je le pense, a été favorisé à bien des égards (…) Ce serait très difficile d’expliquer de manière complexe la réalité des soubassements de cette élection mais ce qui est certain, c’est que Alassane Dramane Ouattara (…) était le « chosen one » (le choix) de l’oligarchie bien longtemps avant son « érection politique » pour dire les choses telles qu’elles sont».

- « Je sais qu’ici [au Sénégal], Laurent Gbagbo est très mal vu. C’est quelque chose que j’ai pu constater dans les Universités. Mais ça ne va pas m’empêcher de dire les choses telles que je pense. »

- « Laurent Gbagbo, à bien des égards, qu’on le veuille ou pas, était panafricain, malgré qu’il ait pu effectuer des excès. Son erreur principale a été de prendre pour amis des gens qui, intrinsèquement parlant, étaient ses ennemis. En se retrouvant dans une vision socialiste des choses, en croyant que s’il avait des amis avec l’oligarchie, les atlantistes, sur un terrain structurel, il allait pouvoir compter sur ses amis socialistes français. Mais quand l’oligarchie a décidé de changer de pion, il s’est retrouvé avec des soi-disant meilleurs amis qui l’ont jeté en pâture. Et aujourd’hui cet aîné se retrouve à La Haye. Je tenais à le dénoncer.

- « Gbagbo et Kadhafi sont pour moi les deux derniers panafricains. On peut les critiquer. Il n’y a pas de saints sur cette terre (…) Mais on essaye d’aller de l’avant. Muammar Al Kadhafi n’a pas mesuré quel était le niveau de la bête qu’il avait en face de lui. Au point de financer des gens qui l’ont exécuté par la suite. »

Le Nouveau Courrier

ALASSANE OUATTARA A M'BENGUE: "L'IVOIRIEN DOIT SE COMPORTER COMME UN AMERICAIN, NE PAS PARLER DE SON ORIGINE" - DEPUIS QUATORZE ANS, IL A MULTIPLIE LES DERAPAGES ETHNIQUES!
PAR LE NOUVEAU COURRIER (3 juillet 2013)

Le chef de l’Etat ivoirien a appelé mercredi « chaque ivoirien à se comporter comme un américain », ne pas « parler de son origine », affirmant que le pays est « au dessus de tous », lors d’un meeting dans le nord, à Mbengué.

« Maintenant, nous avons tourné la page. la Côte d’Ivoire est en paix, la Côte d’Ivoire est au travail (….) Faisons en sorte que nous soyons tous Ivoiriens et tous fières de l’être », a-t-il dit.

Au cours de sa carrière politique, Alassane Ouattara s’est pourtant caractérisé par ses dérapages ethnicistes. « On brandit ma candidature comme un péril ethnique. C’est honteux. Un musulman est-il inapte à diriger un Etat ? », disait-il à Paris le 9 octobre 1999. « Les Baoulé et les Agni représentent 35% de la population, les Sénoufo et les Malinké 35% également. Bédié et moi sommes donc l’émanation de 70% des Ivoiriens », osait-il dans une interview accordée à Jeune Afrique et publiée le 21 novembre 2004. Le 13 janvier 2011, en pleine crise postélectorale, il accusait Gbagbo d’être entouré d’un « clan de militaires recrutés essentiellement parmi les gens de son ethnie et de sa région ».

Arrivé au pouvoir, il justifiait, dans un entretien à L’Express, la sur-représentation des originaires du Nord au sein de son administration par « un simple rattrapage ». « Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40% de la population, étaient exclues des postes de responsabilité ».

Alassane Ouattara a-t-il désormais changé de « doctrine politique » ?

Benjamin Silué, avec Alerte Info