Justice - Ghana: Le Ghana refuse l'extradition de Koné Katina. Le ministre célébré dans son village de Anikokaha

Par IVOIREBUSINESS - Le Ghana terrasse Ouattara. Koné Katinan ne sera pas extradé.

La justice ghanéenne a rejeté vendredi la demande d'extradition de la Côte d'Ivoire visant Justin Koné Katinan, mettant fin à un long feuilleton judiciaire. L'ancien ministre ivoirien du Budget, et porte parole de Laurent Gbagbo, est poursuivi dans son pays pour des crimes économiques durant la crise post-électorale. C'est la fin d'un feuilleton judiciaire qui aura duré un an.
Il aura fallu un an, marqué par de nombreux rebondissements, pour que la justice ghanéenne se prononce définitivement sur le sort Justin Kone Katinan. Recherché pour crimes économiques dans son pays, l'ancien ministre ivoirien du Budget et porte-parole de Laurent Gbagbo avait été arrêté fin août 2012 à Accra et faisait l'objet d'une demande d'extradition de la Côte d'Ivoire.
En septembre 2012, il avait été libéré sous caution durant trois jours avant d'être à nouveau interpellé, cette fois pour « crimes de sang ». Puis, finalement, il avait été placé en liberté conditionnelle un mois plus tard.
Une décision qui va tendre les relations entre Accra et Abidjan
Parallèlement, la décision sur son éventuelle extradition avait été reportée à de multiples reprises. Ce vendredi, la justice ghanéenne a donc tranché : elle refuse d'extrader l'ancien porte-parole de Laurent Gbagbo. Les charges retenues contre M. Koné Katinan « ne peuvent pas être dénuées de motivations politiques », a estimé le juge en charge du dossier. Une décision qui pourrait tendre les relations entre Accra et Abidjan.
Au cours de l'année écoulée, le pouvoir ivoirien avait reproché aux autorités ghanéennes de refuser d’exécuter les mandats d’arrêt contre des partisans de Laurent Gbagbo exilés sur leur territoire, dont la majorité bénéficie du statut de réfugiés.

La liberation de Koné Katinan a été célébrée vendredi par des chants et danses à Anikokaha, son village, situé à 24 km de Niakaramadougou, dans l'extrême nord de la Côte d’Ivoire a-t-on appris de plusieurs sources.
Une heure après la déclaration du juge Aboagye Tanor, les habitants d'Anikokaha, village de Justin Koné Katina ont chanté et dansé pour rendre gloire au seigneur de cette décision.
Thérèse Koné, la sœur aînée de M. Katina "émue" n'a pas manqué de remercier le président ghanéen et d'exhorter le président Alassane Ouattara à "libérer les autre membres du FPI", détenus dans les prisons ivoiriennes.

‘'Je remercie le président ghanéen, j'espère que ça va participer à la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire", a-t-elle ajouté.

Un tribunal de la capitale ghanéenne, Accra, a annoncé vendredi que le Ghana n'extradera pas vers la Côte d'Ivoire, Justin Koné Katinan.

"Je vais procéder au rejet de la demande d'extradition (...) les charges retenues contre lui, ne peuvent pas être dénuées de motivations politiques", a déclaré le juge Aboagye Tanor du tribunal d'Accra.

Arrêté à Accra le 24 août alors qu'il revenait d'un voyage en Afrique du Sud avec son avocate Me Lucie Bourthoumieux, Koné Katinan a passé plusieurs semaines en prison avant d'être libéré sous caution.
Aujourd’hui, avec la décision de la Justice ghanéenne, il recouvre totalement la liberté.

Claude Millé,
Correspondant au Ghana et au Cameroun