Interview Exclusive de Bernard Doza: "La Côte d'Ivoire est victime depuis 2002 d'un complot organisé par l'impérialisme français pour installer un sous-préfet en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi je rentre à Abidjan!"
Le mardi 01 fevrier 2011 par IvoireBusiness - Après avoir parcouru le monde entier, tel Che Guevara ancien bras droit du leader maximo aujourd’hui décédé, pour partager son expertise révolutionnaire, Bernard Doza a décidé enfin de rentrer en
Le mardi 01 fevrier 2011 par IvoireBusiness - Après avoir parcouru le monde entier, tel Che Guevara ancien bras droit du leader maximo aujourd’hui décédé, pour partager son expertise révolutionnaire, Bernard Doza a décidé enfin de rentrer en
Côte d’Ivoire pour mener la lutte de sa vie, celle contre l’impérialisme sous toutes ses formes et particulièrement contre l’impérialisme français.
Ancien journaliste politique à la radio française Média tropical, il a été conseillé des chefs d’Etats tels que Blaise Compaoré du Burkina Faso après son putsch sanglant contre son frère d’armes Thomas Sankara, Abdou Diouf du Sénégal et François Bozizé de Centrafrique auprès de qui il séjournera une année durant à Bangui.
Après le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 des Forces nouvelles, Guillaume Soro l’annonça comme président des Forces nouvelles en partance pour Lomé pour le rejoindre aux premiers pourparlers de paix initiés par Eyadema père.
Bernard Doza déclina l’offre de Soro car il considérait les Forces nouvelles comme une bande de gueux, de pillards et de chiens enragés, qui n’avaient rien à avoir avec des révolutionnaires. Par cet acte, il venait de se désolidariser de la nébuleuse internationale qui venait d’attaquer son ami de trente ans, le Président Laurent Gbagbo, alors que des divergences graves l’opposait à ce dernier qu’il accusait d’avoir fait allégeance à la France et d’avoir bradé la lutte pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
En septembre 2009 lors des accords de paix ivoiro-burkinabé de Yamoussoukro, le Président Laurent Gbagbo fit d’importantes concessions économiques au Président Compaoré. Par cet acte, Bernard Doza considéra que son ami venait de brader son pays au Burkina Faso, et annonça qu’il s’apprêtait à marcher sur Abidjan à la tête d’une armée de 15.000 hommes.
Aujourd’hui, alors que l’impérialisme international, dans sa forme tentaculaire la plus achevée, revient férocement à la charge pour annexer la Côte d’Ivoire et faire mains basses sur ses richesses, le révolutionnaire qu’il est a accepté de se réconcilier avec son ami Gbagbo, de mettre en sourdines leurs divergences, et se mettre à ses côtés pour ensemble combattre l’impérialisme sur toutes ses formes. Pour Doza, il ne s’agit pas de faire allégeance au Président Gbagbo, mais de sauver le soldat Gbagbo sur la tête de qui, tel un wanted, l’impérialisme français a mis un prix. Ce dernier veut coûte que coûte placer un de ses agents, Alassane Ouattara, au pouvoir à Abidjan, pour leur vendre la Côte d’Ivoire, morceau par morceau, parcelle par parcelle. Pour Doza, c’est inacceptable.
Nous vous livrons ici l’intégralité de son interview à IvoireBusiness.
Christian Vabé
IvoireBusiness : Bernard Doza, Pourquoi rentrez-vous en Côte d’Ivoire maintenant?
Bernard DOZA : Deux raisons m’amènent aujourd’hui à rentrer dans mon pays.
La première, c’est la permanence de la rébellion du nord, qui campe et pille dans la moitié de notre pays depuis huit ans.
Cette rébellion est soutenue et entrainée par Blaise Compaoré (avec la France en sous-main) qui depuis 2002 à un seul objectif : Grignoter la souveraineté de la Côte-d’Ivoire, au profit du Burkina Faso et de la France.
La France, dont d’ailleurs une personnalité (Axel Poniatowski), vient de proposer la possible scission de la Côte-d’Ivoire (entre le nord et le sud) au cas où le contentieux électoral issu du scrutin du 28 novembre 2010, ne trouvait pas de solution..
Tout ceci, malgré les grandes concessions qui ont été faites, des accords de Marcoussis aux accords de Ouaga (en passant par Accra et Pretoria), par le gouvernement ivoirien.
Dans cette opération de reconquête de la Côte-d’Ivoire organisée par la France, le pouvoir Gbagbo est allé jusqu’à organiser des élections sans que les rebelles du nord n’aient été désarmés par les troupes de l’ONUCI, dites impartiales, troupes dont on se rend aujourd’hui compte, quelles ne sont en fait (avec la force Licorne en appoint), que des relais armés par la France et l’impérialisme européen.
La 2e raison, c’est la crise postélectorale actuelle.
La façon dont les résultats de la CEI ont été proclamés et l’acharnement médiatique de la communauté internationale à proclamer Alassane Ouattara vainqueur, contre un « Laurent Gbagbo » qui serait le mauvais perdant, n’est pas innocente.
Car au-delà de la question électorale qui cache l’intention véritable, c’est la Côte d’Ivoire qui est victime d’un complot politique international organisé depuis 2002 par l’impérialisme français embusqué derrière ses alliés extérieurs en se servant à l’intérieur de la question de l’ivoirité pour aider à la division des ivoiriens et de notre pays.
Ce complot, dont le but est d’installer un véritable sous-préfet local à Abidjan, qui représente la capitale du pré-carré colonial français, ne souffre d’aucune ambiguïté.
Je ne pouvais donc pas rester insensible face à cela, car il s’agit aujourd’hui enfin, de combattre l’impérialisme français à visage découvert en Afrique noire francophone, c’est une belle occasion qui ne se renouvèlera plus si elle est ratée.
Pour ça je suis prêt à taire mes divergences avec mon ami Laurent Gbagbo et rentrer en Côte-d’Ivoire pour qu’ensemble nous concoctions une nouvelle stratégie pour combattre la France, car l’ennemi officiel de notre pays c’est la France.
C’est un pays qui, dans la peur de la réaction de son opinion intérieure, se cherche une couverture à travers la communauté internationale.
Elle ne veut pas se laisser glisser seule, dans une guerre de libération nationale contre la Côte-d’Ivoire.
Ivoire Business : Qu’est ce qui prouve que cette fois est la bonne car il y eu plusieurs rendez-vous manqués ?
Bernard DOZA : Cette fois, je crois que c’est la bonne car il s’agit de libérer définitivement la Côte d’Ivoire du joug colonial. Parce que, c’est la seconde fois, que par la voix d’un président français, Nicolas Sarkozy (après Jacques Chirac), que nôtre pays est menacé par le lobby colonial français dans son évolution sociale et politique, en prétextant le respect d’un résultat électoral, qui est en fait un élément anodin.
Le gouvernement de la France, veut ramener la Côte d’Ivoire 50 ans en arrière, en signant avec Alassane Ouattara, le même contrat colonial qu’il avait signé en juin 1950 avec Félix Houphouët- Boigny.
C’est un contrat inique qui faisait de la Côte d’Ivoire une vache à lait, pour la France et la sous-région. C’est aujourd’hui inacceptable pour les nationalistes révolutionnaires que nous sommes.
Cela mérite le sacrifice suprême, c’est-à-dire la mort sur le front de la lutte de la libération, pour une génération de combattants.
Que ferez-vous une fois à Abidjan ?
D’abord je me rendrai directement à la place de la Sorbonne au plateau, qui est devenue depuis 1982, un lieu mythique de la liberté de parole.
C’est une prise de contact avec le peuple ivoirien qui ne m’a jamais vu, depuis le début de la lutte ouverte contre le parti unique, le PDCI-RDA, en 1983.
J’y vais pour galvaniser le petit peuple de Côte d’Ivoire, en lui expliquant comment l’Angleterre a perdu le combat de la colonisation de la Côte-d’Ivoire en 1843.
Ensuite je parlerai des méthodes de l’impérialisme colonial français, qui a pris la suite des anglais, dans une politique d’asservissement que j’ai étudié de l’intérieur depuis 25 ans.
Ceci pour mettre les ivoiriens mentalement en ordre de bataille pour le face à face final avec les soldats de la France.
Un face à face qui est devenu inévitable à cause de la seule volonté de Nicolas Sarkozy et des dirigeants français à vouloir déloger Laurent Gbagbo du palais, sans le consentement du peuple ivoirien, depuis septembre 2002..
Je pense qu’aujourd’hui, le loup (français) est officiellement sorti du bois, il faut donc « sauver le soldat Gbagbo » qui, au bout du combat, est encerclé de toutes parts dans la résistance, par l’impérialisme international.
IvoireBusiness : Merci et bonne chance Bernard Doza.
Bernard Doza: C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis au téléphone par Christian Vabé.