Insécurité, Racket... : FRCI et Opérateurs économiques de Buyo au bord de l`affrontement
Publié le mercredi 26 octobre 2011 | L'Inter - Plus rien ne va entre Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) basées à Buyo et les opérateurs économiques de ladite sous-préfecture.
Publié le mercredi 26 octobre 2011 | L'Inter - Plus rien ne va entre Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) basées à Buyo et les opérateurs économiques de ladite sous-préfecture.
Et pour cause, les opérateurs économiques ne supportent plus les frais de route qu'ils jugent fantaisistes et élevés dans les nombreux barrages illégaux dressés sur les pistes rurales menant à la sous-préfecture. « Aujourd’hui, on a le sentiment que la sous-préfecture de Buyo ne fait pas partie de la Côte d’Ivoire tant les FRCI font régner l’arbitraire. Alors que le gouvernement demande la levée des barrages, c’est en ce moment que ces barrages illégaux se multiplient à Buyo. Ceux des FRCI chassés à Abidjan ont trouvé attache à Buyo car convaincus que le ministre ne viendra jamais dans cette localité à cause de l’état de la route», nous a confié le lundi 24 octobre dernier, très remonté, Konaté Souleymane, acheteur de produits café-cacao dans le département de Soubré. « Avant, ils nous disaient que les laissez-passer payés étaient déversés dans les caisses de leur centrale à Bouaké, mais cette centrale a été dissoute. Aujourd’hui encore, on paye sinon le cacao ne sort pas. Pour un camion remorque chargé c’est la somme de 100 000 FCFA, contre 50 000 Fcfa pour les camions 10 tonnes, et 20 000 et 10 000 FCFA quand lesdits véhicules sont vides », commente, pour sa part, Youssouf Bah, président de coopérative à Buyo que nous avons également rencontré. Selon lui,« pour la distance Buyo-Issia longue de 60 km environ, vous pouvez trouver facilement 06 barrages. Faites vous-mêmes le calcul ». Dans ce tableau sombre, les transporteurs ne sont pas épargnés. « Dans les nombreux barrages dressés, les FRCI demandent la somme de 500 f CFA obligatoirement à chaque passagers sous la menace de leurs armes. Quant au véhicule, c’est 2000FCFA à l’aller et 1000 FCFA au retour et à chaque barrage des FRCI », dénonce Koffi Marc, propriétaire de véhicule de transport en commun. En plus des FRCI qui sèment la terreur, il y a surtout la brigade routière, qui comme par enchantement, a envahi les axes Buyo-San-Pedro via Soubré. « Sur l’axe Buyo Soubré via Issia, il y a au moins 07 barrages de la brigade routière. Et entre Soubré et San-Pedro, nous dénombrons au moins 09 barrages. Ils sont à l’entrée et à la sortie des villages et des sous-préfectures et exigent la somme de 10 000 FCFA par poste. C’est inacceptable et la situation est devenue intenable. Si rien n’est fait, nous allons fermer nos magasins et ranger les véhicules, car on ne peut pas s’en sortir dans ces conditions », regrette Namory Cissé, chauffeur de camion remorque. Face au racket des FRCI, un collectif des opérateurs économiques du département vient d’adresser des correspondances aux différents chefs militaires (FRCI, gendarmes, policiers, Eaux et forêts et brigade routière) pour dénoncer le comportement de leurs éléments sur le terrain. Et annoncer même une action d’envergure à compter du 1er novembre, si la situation perdure.
Y.DOUMBIA