Héros africains contemporains: "Thomas Sankara" ou la mémoire idéologique d'un jeune capitaine progressiste!

Le 21 mars 2011 par IvoireBusiness - C'est à l'Afrique de choisir ses propres héros, et non à l'occident de dépeindre de façon caricaturale nos braves combattants de la liberté africaine comme de vulgaires

autocrates ou dictateurs au gré de leurs intérêts.
Parmi les héros africains de la période postcoloniale figurent Kwamé N'krumah, Patrice Emery Lumumba, Nelson Mandela, Hamed Sékou Touré, Jomo Kenyatta, Robert Mugabé, Amicar Cabral, Samora Machel, Thomas Sankara pour ne citer que ceux-là...

Thomas Sankara, héros africain contemporain.

Le 21 mars 2011 par IvoireBusiness - C'est à l'Afrique de choisir ses propres héros, et non à l'occident de dépeindre de façon caricaturale nos braves combattants de la liberté africaine comme de vulgaires

autocrates ou dictateurs au gré de leurs intérêts.
Parmi les héros africains de la période postcoloniale figurent Kwamé N'krumah, Patrice Emery Lumumba, Nelson Mandela, Hamed Sékou Touré, Jomo Kenyatta, Robert Mugabé, Amicar Cabral, Samora Machel, Thomas Sankara pour ne citer que ceux-là...

Notons que dans les années 80, l'Afrique connut l'une des révolutions les plus marquantes et pragmatiques avec l'avènement au pouvoir d'un jeune capitaine nommé "Thomas Sankara" en Haute volta devenue par la suite "Burkina Faso"! Nous vous faisons revivre la mémoire idéologique de "Thomas Sankara", leader politique intègre et engagé pour la cause africaine, qui a donc distillé à cette époque des étincelles d'espérance à toute l'Afrique dans son noble combat du recouvrement de la dignité africaine.
Symphonie inachevée, dira-t-on. Un discours historique aux allures d'arrêt de mort et de testament historique servi à l'ex-président français "feu François Mitterrand" en visite à Ouaguadougou les 17 et 18 Novembre 1986.(...) Lorsque nous avons appris que "Monsieur François Mitterrand" allait fouler le sol du "Burkina Faso", nous nous sommes dits que si le raisonnement nous écartait l'élégance des propos, le sens aussi du noble combat, je peux parler des joutes oratoires, saurait nous rapprocher, tant nous apprécions ceux chez qui le discours s'éloigne du négoce, des tractations, des combines et des magouilles. La France est engagée avec les autres peuples du monde dans la lutte pour la paix, et c'est pourquoi à l'heure où nous nous rencontrons aujourd'hui, il convient que d'autre ailleurs, ignorent et pour combien de temps cette paix.
Il s'agit d'abord des palestiniens, des hommes et des femmes qui errent de part en part, bohémiens du sionisme. La paix, c'est aussi l'Iran et l'Irak. Combats fratricides incompréhensibles, où l'on ne sait qui est dans quel camp tant les imbrications sont nombreuses, mais où l'on peut retenir simplement que ces armes dont les cliquetis signifient la mort, chantent aussi la tristesse pour les femmes chaque jour par ceux qui se nourrissent de sang des autres, par ceux qui jubilent lorsque le fer tue et que le feu brûle! La paix dans le monde, c'est également cette région tourmentée du sud de l'Afrique. Il n'y a pas longtemps nous avons été consternés par la mort de "Samora Machel". Et en même temps, nous y avons vu comme un message, comme une indication, la nécessité de lutter contre un ordre barbare, unique, rétrograde, de lutter contre un ordre que les peuples civilisés, et nous comptons la France parmi ces peuples-là, ont le devoir de combattre pied à pied, qu'il s'agisse de sanctions économiques et politiques, mais qu'il s'agisse également de combats militaires discrets et ouverts contre le racisme, l'Apartheid en Afrique du sud...C'est dans ce contexte, "Monsieur Mitterrand" que nous n'avons pas compris comment des bandits, comme "Jonas Savimbi", des tueurs comme "Peter Botha" ont le droit de parcourir la France si belle, si propre. Ils l'ont tachée de leur main et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui ont permis de poser ces actes en porteront l'entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours. Monsieur le Président, parlant de la coopération entre la France et le tiers-monde, mais principalement entre la France et le Burkina Faso, je voudrais vous dire que nous accueillons à bras ouverts tous ceux qui, passant par là, acceptent de venir contribuer avec nous pour la réussite de ce vaste chantier qui est le Burkina Faso. En ce sens, la France sera toujours la bienvenue dans des formes qu'il nous convient d'imaginer, plus souple. Et qui rapprochent davantage Français et Burkinabés. Nous ne demandons pas comme cela a été déjà le cas, que des autorités françaises viennent s'accoquiner avec des autorités burkinabés et africaines. Et que seulement quelques années plus tard, l'opinion française à travers sa presse, se répande en condamnations de ce qui s'appelait "Aide", mais qui n'était que calvaire, supplice pour les peuples. Il y a quelques temps une certaine idée née en France que l'on nommait le "Cartiérisme». Le Cartiérisme hélas a pu s'imposer et valoir à cause aussi de l'incapacité d'africains qui n'ont pas su valoriser la coopération entre la France et les pays Africains. C’est donc dire que les torts sont partagés. Dans notre "chant de la victoire", notre hymne national, ceux-là qui portent l'entière responsabilité ici en Afrique, nous les appelons "les valets locaux", parce que soumis à un maitre, ils exécutaient ici sans comprendre des actes, des ordres qui allaient contre leur peuple! Monsieur le président, nous voulons avoir une pensée pour tous ceux qui en France, sont chaque jour meurtris dans leur chair, dans leur âme, parce que ça et là un noir, un étranger aura été victime d'une action barbare sans égard pour sa dignité d'homme. Nous savons qu'en France beaucoup souffrent de voir cela. Vous avez dit vous-même ce que vous pensiez de certaines décisions récentes, comme ces expulsions de Maliens, nos frères Maliens! Nous sommes blessés qu'ils aient été expulsés et nous vous sommes reconnaissants de n'avoir pas cautionné de telles décisions, de tels actes révolus! Les immigrés en France s'ils y sont pour le bonheur comme pour tout homme en quête d'horizons, de rivages meilleurs; ils aident et construisent également la France pour les Français. Une France qui a accueilli sur son sol les combattants de la liberté de tous les pays! Ici au Burkina Faso, des français luttent de façon sérieuse aux cotés des Burkinabés, bien souvent dans des organisations non gouvernementales, bien que toutes ces organisations, il faille le dire, ne représentent pas pour nous des institutions fréquentables. Certaines sont purement et simplement des officines condamnables. Mais il y en a de grand mérite, et celles-là permettent de mieux connaitre la France et les Français!

(Ps: Le président Mitterrand qui ne s'attendait pas à cette verdeur communicative, réagira point par point- Sa réponse à "Thomas Sankara" dans une prochaine édition)

Yves T BOUAZO