Guerre en Côte d'Ivoire: Des journalistes ont-ils fui le front de l'information
Le 07 avril 2011 par IvoireBusiness - La guerre des temps "modernes" se déroule sur plusieurs fronts. Elle a lieu sur les fronts politico-diplomatique, socio-économique, militaire, psychologique et de l'information. Dans la guerre qui a
Le 07 avril 2011 par IvoireBusiness - La guerre des temps "modernes" se déroule sur plusieurs fronts. Elle a lieu sur les fronts politico-diplomatique, socio-économique, militaire, psychologique et de l'information. Dans la guerre qui a
lieu en Côte-d'Ivoire, certains journalistes semblent avoir fui le front de l'information. Qu'est-ce qui pourrait justifier ou expliquer ce mutisme déconcertant et fâcheux de la presse ivoirienne depuis sept jours? Ce mutisme trouve t-il son explication ou sa justification dans l'impossibilité de la vente des journaux dans cette période de guerre? Si oui, l'intérêt financier constitue-t-il l'unique enjeu du journalisme, au détriment du devoir d'informer objectivement? Si non, qu'est-ce qui explique ce mutisme?, étant donné que certains organes de presse ont un site internet ou devraient en créer pour informer le public. A l'heure actuel, plus n'est besoin de dire que l'internet constitue un des puissants outils d'information et de communication, par lequel une information peut être reçue à travers le monde en un temps record, et non limitée à un pays ou quelques pays, comme c'est le cas avec les journaux classiques. Il est vrai que dans la plupart des pays africains ou des pays pauvres en général très peu d'hommes ont accès à l'internet; mais cela ne devrait pas constituer un frein à l'information de ceux qui y ont accès. En période de guerre, il faut adopter des méthodes et user des moyens appropriés à la guerre. Et il apparait que l'internet est le moyen d'information le plus adapté à cette période de guerre en Côte-d'Ivoire. Par ce moyen, plus n'est besoin de se retrouver dans la salle de redaction d'un organe de presse. Tout en restant enfermé chez lui, le journaliste peut s'informer par téléphone auprès des sources politico-militaires crédibles, afin d'informer en retour, par de simples et brèves dépêches, le public qui a soif d'information. La Côte-d'ivoire est en guerre, et les ivoiriens, où qu'ils se trouvent, désirent ardemment avoir régulièrement la bonne information, ce que nous appelons le bon "son", sur ce qui se passe réellement dans leur pays. Alors que la RTI (Radio télévision ivoirienne) n'est pas accessible pour diverses raisons, les ivoiriens, en particulier ceux de la diaspora, se présentent de plus en plus comme des victimes de la guerre psychologico-informationnelle que leur mènent les ennemis de la Côte-d'Ivoire. Combien de fois certains n'ont-ils pas pleuré, tremblé, perdu l'appétit, le sommeil, leurs forces mentale et physique, après avoir écouté une information mensongère des médias occidentaux sur la Côte-d'Ivoire, après avoir entendu des rumeurs. Combien de fois certains n'ont-ils pas piqué des crises cardiaques, d'hypertension et eu d'autres malaises après avoir entendu des mensonges grossiers de la bouche et des médias des ennemis de la Côte-d'Ivoire, présentés dans la splendide et fascinante robe de la vérité. Les ivoiriens continuent de mourrir par les armes lourdes, légères et blanches, par l'asphyxie économique, par les maladies, faute de médicaments consécutif à l'embargo de l'union européenne. Le devoir du journaliste, en particulier celui de la presse écrite, dans cette situation de guerre, est de faire en sorte que les ivoiriens ne soient pas victimes de la guerre psychologique. Il faut éviter que des ivoiriens et amis de la Côte-d'Ivoire meurent de la désinformation, de l'intoxication et de la propagande nocive. A ceux là et au monde, il faut envoyer le bon "son", celui de la vraie information. Dans cette guerre le journaliste ne doit pas se contenter de relater les exploits des héroïques soldats qui n'ont pas fui le front des combats, il doit aussi témoigner de son héroïsme personnel en donnant, dans des conditions difficiles, les informations essentielles au public. Il est impérieux de communiquer et d'informer justement, pour préserver, dans ces moments troubles, la vie et la santé des âmes fragiles. Là, le journaliste devient médecin.... S'il garde son mutisme, il se rend, à son insu, complice des experts en intoxication, désinformation et guerre psychologique.
ZEKA TOGUI, Copaci_infomail