Ghana/Côte d’Ivoire: Après avoir dit NON à Dramane, Dramani hier à Abidjan. Au menu, l’affaire KATINAN
Le 06 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Hier, John Mahamat Dramani, chef de l’Etat ghanéen, est arrivé à Abidjan, officiellement pour dire merci au pouvoir d’Abidjan de l’avoir soutenu dans l’épreuve lors du décès du Président
Le 06 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Hier, John Mahamat Dramani, chef de l’Etat ghanéen, est arrivé à Abidjan, officiellement pour dire merci au pouvoir d’Abidjan de l’avoir soutenu dans l’épreuve lors du décès du Président
John Atta Mills. Mais en aparté, l'affaire Katinan a été longuement évoqué.
Il a été reçu à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny, par Alassane Dramane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien.
Derrière les sourires convenus, la tension entre les deux hommes pouvait se voir.
D’autant plus que deux jours auparavant, le Président ghanéen avait administré une déculottée à son homologue ivoirien, en refusant de faire extrader le ministre Koné Katinan Justin, porte-parole de Laurent Gbagbo, et en affirmant venir en Côte d’Ivoire, non pas en visite d’Etat ou de travail comme affirmé par la présidence ivoirienne, mais juste pour dire merci au régime ivoirien. D’ailleurs, après Abidjan, Dramani ira dans toutes les autres capitales africaines qui lui ont apporté soutien et réconfort lors du décès du Président Mills.
Le message est donc clair : La constitution ghanéenne prime sur toute autre considération, et il n’y a pas de rapprochement en Abidjan et Accra.
DRAMANI sait qu’il joue gros. Il ne veut pas apparaître comme un pantin à la solde du régime ivoirien, comme le togolais Faure Gnassimgbé qui a accepté d’extrader le ministre Lida Kouassi, en signant simplement une autorisation administrative, en violation flagrante de la constitution togolaise.
Et ne veut pas aussi se mettre à dos le clan Rawlings, qui vient de lui apporter un soutien in-extremis, en retirant la candidature de l’ex-première Dame à la présidentielle.
De plus, Jerry John Rawlings, ex-chef d’Etat, dont il fut le protégé, lui aurait manifesté un intérêt particulier dans l’affaire Katinan.
Pour Abidjan, c’était trop. L’humiliation était à son extrême.
On a donc juste fait le service minimum. On a reçu Dramani avec les égards dus à son rang, mais on ne décolérait pas. On ruminait sa vengeance.
A cet effet, on saisira la cour de Justice de la Cedeao concernant l’affaire Katinan. Car Abidjan tient coute que coute à ce que ce dernier soit extradé.
Hier le juge de la High Court, Kofi Essel Mensah, s’est déclaré incompétent pour statuer sur l’extradition de Koné Katinan. Mais a jugé son arrestation sur le sol ghanéen de parfaitement légale.
Le procès Katinan s’ouvre de nouveau ce matin 06 septembre à la high Court du discrict d’OSU, juridiction jugée compétente pour statuer sur les cas d’extradition.
Abidjan accuse aussi ouvertement le Président Zuma d’être derrière le refus d’extradition de Koné Katinan.
Tout cela augure de futures empoignades diplomatiques entre la Côte d’Ivoire, le Ghana, et l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, pour les prochaines élections présidentielles ghanéennes de décembre prochain, Abidjan aurait un autre candidat, selon une source confidentielle: Ce ne sera plus DRAMANI, comme initialement prévu, mais un des redoutables chefs de file de l’opposition.
D’autres mesures de rétorsions devraient en principe suivre.
Nous y reviendrons.
Christian Vabé