FRCI: La fusion-absorption a échoué

Le 06 septembre 2011 par Notre voie - Et revoilà les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) redevenir Forces armée nationales de Côte d’Ivoire (Fanci). Le séminaire de l’armée

Soldats des FRCI.

Le 06 septembre 2011 par Notre voie - Et revoilà les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) redevenir Forces armée nationales de Côte d’Ivoire (Fanci). Le séminaire de l’armée

qui s’est tenu les 1er et 2 septembre à Abidjan a été sanctionné par des résolutions dont une envisage le changement de nom des Frci pour redevenir Fanci. On se rappelle que c’est seulement le 17 mars dernier, que Alassane Ouattara a pris une ordonnance pour transformer la force rebelle qui a combattu pour lui, en armée nationale de Côte d’Ivoire avec pour nom Frci. Dans sa dynamique d’effacer les traces de Gbagbo, le nouveau pouvoir a voulu maquiller la rébellion pour la faire accepter dans l’opinion nationale. Ainsi a-t-on vu les Fanci devenir Frci pour redevenir encore Fanci. Un véritable tango que Ouattara danse sous le regard médusé des Ivoiriens.
Que s’est-il passé pour qu’en l’espace de 6 mois et malgré les nombreux conseils de spécialistes, il rebrousse chemin enfin pour revenir à la vieille et constitutionnelle appellation Fanci ?
Plusieurs raisons dont une principalement peuvent soutenir ce balbutiement sans égal à la tête du pouvoir. D’abord, le désir de changer pour changer dont il a fait montre d’ailleurs tout au long de ses cinq mois de pouvoir. Lequel désir est lui-même soutenu par un autre désir, celui d’effacer jusqu’à l’ombre, tout ce qui ferait penser à Laurent Gbagbo. Ensuite, il tenait à montrer qu’avec lui, l’armée sera républicaine, respectueuse de l’éthique et la déontologie militaires. Mais très vite, tout le monde a compris que c’était un coup médiatique pour cacher en réalité le visage lugubre de son armée privée. Enfin, et c’est sans doute la principale raison, il a procédé à ce changement pour se donner l’occasion d’intégrer facilement, dans l’armée nationale, les bandes armées ayant combattu pour lui et qui ne savent que tuer, même des personnes désarmées ou endormies.
Le retour à l’ancienne appellation Fanci, montre à l’évidence que Ouattara a compris, sur le tard, que la mayonnaise ne prend pas du tout. Alassane Ouattara réalise que le peuple est totalement indifférent aux Frci qui se sont illustrées dans des crimes de sang, génocide, charniers, tortures et pillages et qui continuent d’ailleurs chaque jour de s’enfoncer. Par ailleurs, Ouattara qui rêvait d’un savant mélange Fds-forces rebelles se rend compte que les deux forces ont du mal à cohabiter dans un fourre-tout. Le fossé est toujours net entre les Frci et les gendarmes, policiers et Fanci qui n’adhèrent pas à la fusion-absorption avec ces éléments sortis fraichement de la rébellion. Ces derniers préfèrent se faire appeler ex-FDS plutôt que Frci.
A vu d’œil, on distingue facilement les Fds et les Frci dans leur façon d’être et manière de faire. Surtout que les Frci n’ont aucun sens du respect de la hiérarchie militaire, sont bien connues pour leur manque de discipline et réputées pour les violations des droits de l’homme. Ce qui donne le net sentiment que Ouattara n’a pas réussi à fondre les deux entités en une seule armée qu’il voulait appeler Force républicaine. En un temps très bref, les Frci ont «fini de gâter leurs noms». Face à cet échec patent de la réunification de l’armée ivoirienne et des forces issues de la rébellion, Ouattara s’est résolu à rebaptiser son armée Fanci. D’où ce retour à la normalité qui s’est imposé à lui.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr