Formation du nouveau gouvernement: Ouattara comme un chef de guerre

Le 14 mars 2012 par Notre voie - Alassane Dramane Ouattara a signé hier, sur proposition du nouveau Premier ministre, le décret n°2012-242 portant nomination des membres du gouvernement. La liste a été rendue publique par le ministre

Alassane Dramane Ouattara, chef de l'Etat et nouveau ministre de la Défense.

Le 14 mars 2012 par Notre voie - Alassane Dramane Ouattara a signé hier, sur proposition du nouveau Premier ministre, le décret n°2012-242 portant nomination des membres du gouvernement. La liste a été rendue publique par le ministre

d’Etat, secrétaire général du gouvernement, Amadou Gon Coulibaly. La première caractéristique, c’est que le chef de l’Etat cumule ses fonctions avec celle de ministre de la Défense. Qui historiquement est également baptisé « ministère de la guerre ». Généralement, c’est en situation d’exception où un pays est en état de guerre qu’un chef de l’Etat, pour s’assurer du contrôle de l’armée, cumule ses fonctions avec celle de ministre de la défense. C’est ce qu’a fait le Président Laurent Gbagbo en 2002 quand la Côte d’Ivoire faisait face à la rébellion armée pro-Ouattara. Il est donc surprenant qu’au moment où le pouvoir dit que la guerre est terminée et que tout va bien au pays, que Ouattara s’octroie le portefeuille de la défense. Il s’agit là d’un message à l’endroit de l’opinion nationale et internationale pour dire que la guerre n’est pas achevée contrairement à ce qu’il avait affirmé au cours de ses nombreux voyages à l’extérieur.
Ouattara remplace au poste de ministre de la défense, Guillaume Soro Kigbafori, chef visible de l’ex-rébellion armée, qui était aussi Premier ministre. En prenant en main le ministère de la défense, Alassane Dramane Ouattara montre que la situation de guerre n’a pas évoluée. Il prouve également qu’en dehors de Soro, il n’a confiance en aucune autre personne au sein du Rhdp. La deuxième caractéristique de ce nouveau gouvernement est le fait que le Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio, conserve le portefeuille de la Justice. Cela dénote de la volonté du régime Ouattara de maintenir « la justice des vainqueurs ». Ouattara ne veut certainement pas gripper la machine en changeant le conducteur. La troisième caractéristique est l’entrée au gouvernement de la magistrate Loma Matto Cissé, précédemment présidente de la commission nationale d’enquête sur la crise post-électorale. C’est la preuve que cette commission ne pouvait pas être impartiale. Le Fpi a eu donc raison de la rejeter. Il n’y a rien eu de nouveau sur le soleil avec ce nouveau gouvernement. Ouattara a pris les mêmes pour recommencer. C’est une véritable comédie qui a été servie au peuple ivoirien.

Boga Sivori, bogasivo@yahoo.fr

Ahoussou, Premier ministre du gouvernement Soro
La montagne a accouché d’une souris. Pour un gouvernement attendu, depuis le désert électoral du 11 décembre dernier, la moisson aura été d’une maigreur sans nom. La seule remarque qu’inspire ce plus que léger réaménagement technique, c’est que M. Jeannot Ahoussou Kouadio a été juste placé à la tête du gouvernement Soro dont il était le vrai numéro deux. Il paraît qu’il ne fallait pas donner l’impression que l’équipe de Soro a été nulle. Il y a comme un parfum de complaisance. Ou alors Ouattara a-t-il été persuadé par ses parrains qu’il a plutôt intérêt à engager des discussions sérieuses avec son opposition significative pour former un vrai gouvernement ? Enfin ! On attend de voir la suite maintenant que le gouvernement comporte 40 ministres.

Augustin Kouyo