Football: Félicitations à l'AS TANDA. Un encouragement à quitter les détournements, Par Dapa Donacien

Félicitations à l'AS TANDA. Un encouragement à quitter les détournements, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien.

Ahicohhh! As Tanda, in’tougbaléti
Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? A savoir que l’As Tanda, montée en première division, ferait impact dans le championnat national de Côte d’Ivoire ? Qui a reconnu le mérite et la légitimité du titre de champion de côte d’ivoire, remporté l’année dernière par cette jeune équipe, créée et portée de bout de bras par M. Yoboua Kouabenan Cévérin ?
Elle s'est élevée devant les grandes formations de football comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée ; Elle n'avait ni notoriété, ni palmarès pour attirer nos regards. Et son aspect n'avait rien pour nous impressionner.
Méprisé et abandonné des sportifs, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, les grands noms du football l'ont dédaigné, et n’ont fait de lui aucun cas.
Cependant, ce sont nos soupires qu'il a portés, c'est de nos chagrins qu'il s'est chargé ; Et nous l'avons considéré comme amuseur de la galerie parce ne saurait aucunement tenir tête à l’ouragan mimosas ni aux aiglons et autres membres associés mobilisés.
Mais lui et ses joueurs étaient blessés, insultés et humiliés par le dédain pour nous.
Le châtiment qui nous donne la paix et la joie est tombé sur lui. Et c'est par les meurtrissures de ses joueurs et la saignée de ses finances personnelles, que nous sommes guéris du passé stérile du zanzan en trophée footballistique.
De Bondoukou à Bouna, de Koun Fao à Nassian, de Transua à Sandégué et de Doropo à Tanda, la jeune génération âgée de moins de trente ans était toute errante comme des brebis, des accompagnateurs des équipes d’Abidjan, chacun suivait sa propre voie pour être reconnu soit meilleur supporteur d’Asec ou d’Africa, sans réel souci de bâtir, au plan locale, de fortes équipes pour porter haut les fanions du Gontougo.
L’As Tanda a été maltraitée et opprimée sur les stades. Et elle n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ;
Même quand, en début de championnat cette année 2016, le fondateur de cette équipe, le député Yoboua Kouabenan Cévérin plaida pour l’augmentation de la subvention aux équipes évoluant en première ligue, la Fédération ivoirienne de Football, l’a envoyé balader comme un malpropre. « Et l’affaire n’est pas allée quelque part », comme on le dit couramment à Abidjan.
Son dû légitime a été enlevé et remplacé par l'angoisse et le châtiment ; Et parmi ceux de sa génération, notamment les dirigeants de club, qui a cru que le combat de l’AS Tanda était juste et méritait soutien et solidarité nationale? Pas plus que les amoureux du football ivoirien.
Or, Yoboua cévérin plaidait pour l’intérêt général, celui d’emmener la FIF à permettre aux clubs ivoiriens de mettre à la disposition des athlètes, des conditions meilleures pour arracher des médailles aux compétitions internationales. Qu’il a bien eu tort- le pauvre- d’avoir eu raison très tôt, avant même le réveil de l’Etat de Côte d’Ivoire, ( s’étant ressaisi lors des récents jeux olympiques), comprenant peut-être enfin que ce ne sont pas les élections présidentielles, organisées à la Bongo et Ping, qui servent de bonne publicité à un pays, mais la performance de ses athlètes et des compétences grises qui portent son drapeau.

Ainsi, Yoboua Cévérin livré à lui-même et à sa seule poche pour l’entretien de cette équipe dans un championnat non sponsorisé (faute d’imagination féconde de la FIF), il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance et la solitude du sommet, pour en sortir un dirigeant à la carapace dure.
Après avoir sacrifié ses économies au nom du Gontougo, il permet enfin au zanzan d’inscrire désormais, son identité remarquable parmi les terroirs de production du beau football en Côte d’Ivoire.
A force de travail, Yoboua Cévérin verra une postérité qui prolongera ses efforts, non seulement dans le zanzan, mais aussi et surtout aux petits Club de l’intérieur du pays, car convaincue dorénavant de pouvoir prétendre au seul héritage utile et non polluant (à l’exclusion de la « gay-pride ») que Barack Obama peut se vanter (au moins) d’avoir laissé à la jeunesse africaine : « Yes we can ».
A cause du travail de son âme généreuse, le peuple du Gontougo rassasiera les regards du bâtisseur Yoboua Cévérin, au moment opportun.
« Un vrai leader est autonome, il a le courage de prendre des décisions difficiles, il a de la compassion pour ceux qui ont besoin d’être écoutés. Il ne cherche pas à être un leader, mais il le devient grâce à la qualité de ses actions et l’intégrité de ses intentions. » Douglas Macarthur.

Jamais de mémoire, aucun fils du zanzan n’a fait autant que Cévérin dans le Gontougo.
C’est vrai qu’avant lui, le Sacraboutou sport de Bondoukou a procuré du plaisir intense à la vieille génération. Mais aucun mécène n’a su, à la fois combler le Gontougo en infrastructures (écoles, dispensaires, marchés couverts, soutien aux femmes et aux jeunes) et brandir haut l’image du Gontougo à la première place dans le gotha du football ivoirien, et ce, depuis deux ans d’affilé.
L’expert consultant de toute l’histoire de l’humanité pouvait dire :
« Par sa connaissance, mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes. Il jouira du travail de son âme, il en sera rassasié C'est pourquoi, je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants ».
Puis à Pathman Senathirajah et Claude Onesta de conclure respectivement: « si vous n’avez pas surmonté suffisamment d’obstacles, vous ne serez jamais capable de diriger. »

« L’objectif, ce n’est pas la médaille, c’est le chemin emprunté pour y parvenir. La victoire n’est que la conséquence d‘un parcours réussi. »

Dans cette odyssée, nous avons surtout noté l’utilisation sans cesse des ressources personnelles et privées d’un élu, pour bâtir des villages dans le Gontougo, alors qu’il est à un poste, par essence, non doté de budget étatique ni régional.

Il ne puise pas non plus des fonds dans une administration publique. C’est tout à son honneur, et qui le hisse de loin, à un stade d’intégrité qui doit servir de modèle à une jeunesse, qui trop longtemps a assisté, depuis toujours dans ce pays, aux détournements de fonds publics avec frénésie, au point où cette pratique tend dangereusement à devenir la norme et l’intégrité une exception rarissime en Côte d’Ivoire.

A travers le comportement exemplaire du député cévérin Yoboua Kouabenan, l’on peut dire que les détournements de fonds ne sont ni une fatalité ni une panacée pour un cadre de développer sa région.

C’est la raison pour laquelle John C. Maxwell clôt le débat et définit la qualité du leadership dont fait preuve le président de l’As Tanda :
« La crédibilité d’un leader débute avec son succès personnel. Elle se renforce avec sa capacité à aider d’autres personnes à atteindre le succès personnel ».

Auréolés de deux titres de champions de Côte d’Ivoire, la tentation est bien grande en pareille circonstance chez les joueurs, de s’enfler d’orgueil ou de succomber au virus de la star mania.

« Savoir que l’on a encore beaucoup à apprendre est un signe d’intelligence. Affirmer que l’on sait tout est une déclaration d’imbécilité. » Paul Rousseau

Cela dit, il faut respecter ceux qui ont vécu. Et surtout, ceux qui ont vécu sainement. Et depuis deux ans, c’est une vérité confirmée suivant laquelle la jeunesse du Gontougo règne sur le championnat ivoirien de football première division.
Salutation aux athlètes et à leurs encadreurs dont l’entraineur.

Une contribution de Dapa Donacien,
Juriste-Consultant en Marchés Publics
dapadonacien@yahoo.fr