Exclusif/CPI: La libération de Laurent Gbagbo pourrait avoir lieu plus tôt que prévu. Destination, l'Ouganda ou l'Afrique du Sud
Par IVOIREBUSINESS - La libération de Laurent Gbagbo pourrait avoir lieu plus tôt que prévu. Destination, l'Ouganda ou l'Afrique du Sud.
Selon les informations en notre possession émanant d'une source très crédible au coeur des arcanes de la cour pénale internationale, la libération du Président Laurent Gbagbo à l'issue de l'audience du verdict du 09 octobre 2013, pourrait intervenir plus tôt que prévu. Avant même la date butoir du 11 novembre 2013.
Dans le huis clos de l'audience d'hier, les débats auraient largement porté sur la liberté provisoire à lui accorder, et notamment sur les garanties suffisantes à apporter par la défense, de même que le pays d'accueil. Ce sera vraisemblablement l'Ouganda ou l'Afrique du Sud.
Même lors de l'audience publique, tous ceux qui pouvaient décrypter les débats savaient que le bureau du procureur et la défense ne parlaient que des conditions de la liberté provisoire à accorder au Président Gbagbo.
C'est ainsi que dans son réquisitoire, le procureur a plaidé pour que « la chambre ne décide pas de libérer M. Gbagbo sous un prétexte politique mais plutôt juridique. Et elle ne doit pas être influencée par les discours politiques, car ce n’est pas parce que des proches de Gbagbo sont libérés que M. Gbagbo doit recouvrer lui aussi la liberté ».
Puis le procureur de poursuivre: « Si M. Gbagbo est relâché, alors quelles sont les garanties qu’il donne pour ne pas faire obstruction à la CPI, ou fuir, ou continuer à commettre les crimes qui lui sont reprochés ? ».
La chambre préliminaire I et la défense venaient de comprendre qu’une libération provisoire de Laurent Gbagbo ne saurait poser de problème au procureur, à la condition que la défense lui donne des garanties suffisantes.
Pour approfondir la question, la juge Sylvia Fernandez de Gurmendi décida de renvoyer toutes les parties en huis clos en début d’après midi.
L'accusation, comme on le voit, est désormais d'accord pour que Laurent Gbagbo soit libéré. Une avancée majeure. Il faut simplement y mettre la forme. Et le huis clos aura largement servi à cela.
Me Emmanuel Altit ne s'est pas fait prier pour bénéficier de cette embellie et plaider publiquement à fond pour la relaxe de son client. Car pour lui, "le fait que les nouvelles autorités ivoiriennes décident de libérer des proches de son client, accusés pour les mêmes faits que lui, cela devrait s’inscrire dans le vaste mouvement de réconciliation entre les acteurs politiques ivoiriens".
Il plaide donc pour que « le président Laurent Gbagbo doit être libéré pour participer à cette réconciliation », car les temps ont bien changé. En effet, les pro-Gbagbo sont aujourd'hui reçus par les diplomates des pays occidentaux accrédités en Côte d'Ivoire. Et même au niveau de la Diaspora, ces derniers sont même reçus par l'Elysée, la Primature, le Sénat, et l'Assemblée nationale.
Être aujourd'hui un pro-Gbagbo n'est plus un crime, plaidera Me Altit. Qui a poursuivi en disant que « la CPI doit accompagner ce processus et libérer Gbagbo» surtout que cette libération de son client, qui n’est que provisoire, n'entrave en rien la suite de la procédure.
Par contre « maintenir Gbagbo indéfiniment serait une prise de position politique de la part de la CPI ».
Il a aussi pris l'exemple de la libération de Koné Katinan pour démontrer, si besoin en était, que la communauté internationale a elle même décidé de remettre le FPI au centre de l'échiquier politique. Et si Laurent Gbagbo en est le leader incontesté, il est naturel qu'il soit libéré.
Comme on le voit, toutes les parties se sont accordées hier sur la libération provisoire au Président Laurent Gbagbo. La défense, selon nos sources, a fourni les garanties en béton exigées par le procureur. Le pays d'accueil a aussi été choisi. Ce sera l'Ouganda ou l'Afrique du Sud.
Il ne reste plus que le verdict de la chambre préliminaire I, lequel qui pourrait intervenir à tout moment dans les prochains jours, probablement par voie de presse.
Wait and see!
Par Michèle Laffont,
Correspondante permanente aux Pays Bas