Exclusif: La naissance du mouvement politique d’Adjoumani et le signe indien appelé "séparation" qui semble poursuivre les leaders Abron, Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Exclusif. La naissance du mouvement politique d’Adjoumani et le signe indien appelé "séparation" qui semble poursuivre les leaders Abron, Par Dapa Donacien.

Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani lors du lancement de son courant le 3 juillet 2018 à Abidjan.

De 1960 à 2018, les leaders politiques se succèdent chacun selon son tempérament. Seulement voilà. Un signe indien les suit au point de les séparer du parti politique auquel ils appartiennent.
Le plus court chemin vers l’avenir, passant par le passé (selon Aimé Césair), il nous semble important de remonter à nos origines pour comprendre la manifestation de ce signe indien. L’éternel retour à la se départ.

Rétrospectif.

Il était une fois, le peuple Bono vivant dans le Bonomanso. Conflit de succession au pouvoir entrainant une séparation. Le courant vainqueur conserve le trône et parvient à chasser l'autre courant dépourvu de trône. Le courant des Bron dissidents vient trouver refuge auprès des Ashanti qui les installent à un endroit où ils vont créer Suntreso.A partir de Suntreso, le courant dissident entreprend la création d'un royaume voisin au royaume ashanti. Les relations entre les Ashanti et les Bron se détériorent pour aboutir à la séparation des second. Les Oyoko (la dynastie fondatrice des Ashanti et dirigeant la confédération ashanti jusqu’à ce jour) ressent comme une trahison voir un plagiat le fait que les Bron se soient doté d’un trône semblable au Golden Stool, nom du trône d'or des Ashanti.

Conflit à l'issu duquel les Ashanti chassent les Abron jusqu'à ce qu’ils viennent se réfugier auprès des Koulango à Bondoukou. Les Ashanti cessent les poursuites. Même si Osei Tutu (le charismatique fondateur du royaume ashanti) le voulait, l’armée Ashanti ne pouvait manquer du respect aux Koulango et entrer à Bondoukkou, tant que les Abron se trouvaient accueillis en exilés par les Koulango (frères de sang des Ashanti). Exilés, c’est ce que traduit le terme Abron Gyaman. Débutés par Bofo Bini depuis Suntreso, le royaume du Gyaman atterrit à Zanzan sous la direction de Tant Daté, sur les terres des Koulango,avec l'accord des Koulango, d’autant plus que ce sont les Koulango qui les conduiront et les installeront loin d’eux, d’où le terme « zanzan ».

Poursuivis par le signe indien, il aura fallu la sagesse des pères fondateurs du royaume Abron Gyaman, pour conjurer momentanément le sort. Par un système d’Alternance convenu entre les arrivants, le clan Zanzan et le clan Adendia se succèdent alternativement au pouvoir, permettant la stabilité du royaume Abron Gyaman. Ainsi, ouvrons une parenthèse nous rapportant à l’actualité autour de la question d’alternance entre le RDR et le PDCI, il me semble qu’il n’ya rien de nouveau sous le soleil, sauf que, j’ai toujours estimé que l’idée d’alternance entre le PDCI et RDR s’assimile à un mépris royal de l’existence de l’opposition. Mais c’est de bonne guerre, d’autant plus qu’il appartient à l’opposition de refaire son unité, au lieu de guerroyer autour de petits problèmes d’égo entre Affi et Sangaré.

A l'ère de l'indépendance, surgit un leader. Prince Adingra, s'accaparant illégalement du pouvoir royal (par la création de son propre courant), contre la légalité successorale Bron, il devient avec son ami Kwame Dancèlèwey,tous deux, compagnons de Félix Houphouet Boigny, à l'époque de la constitution du syndicat agricole africain. Le signe indien se manifestera là encore par la séparation idéologique. Prince Adingra et Kouamé Dancèlewey ou Kouamé Bondoukou (un Koulango) proches de Nkrumah se déclarent progressistes; Cette séparation ne sera pas à l'avantage des deux complices. Toujours, conduits par le signe indien de la séparation, les Abron verront Djeni Kobina créer un courant à l'intérieur du PDCI, embryon annonciateur de la création du RDR né en 1994. Le parti créé, la mort va séparer Djéni Kobena de la jouissance du parti. Idem pour Anaki Kobena, qui jusque-là, ne jouit très peu de l’instruit politique qu’il a créé. Pas plus qu’il n’a jouit du FPI, dont il était co-fondateur. Le signe indien appelé « séparation » oblige.

A l’heure du bilan, combien d'Abron profitent du nectar généré par l'instrument de lutte politique fondé par Djéni Kobena?

Quel avantage matériel ou moral Anaki Kobena a-t-il tiré des Ministres Fatoumata Hamza Bamba,Joel Nguessan et Legré Philipe, Anzoumana Moutayé au Gouvernement ?

C'est pourquoi, pour ceux qui sont attentifs au déploiement de ce signe indien, de génération en génération, ils sont quasi certains de ce que cette nouvelle aventure, cette fronde ou courant mené par Adjoumani, ne présage rien de reluisant, ni pour les Abron, ni pour les Koulango, ni pour les Nafana. Je vois plutôt un instrument politique que son fondateur sera contraint d'une manière ou d'une autre de sous-traiter à un gourou qui aurait plus de notoriété que son fondateur.

De même que Djéni a créé un instrument politique pour le sous-traiter ensuite au Dr Alassane Ouattara, il est fort à parier que dans la recherche de la notoriété, Adjoumani, par manque de soutien populaire à son courant dans le zanzan, soit contraint de le sous-traiter au vice-Président Kablan Duncan, probablement ou à un autre.

Et en examinant le coin de voile relevé dans les propos attribués à Amédé Kouakou, qui dévoile l'intention à terme de ce mouvement de se recroqueviller sur la façade Est du pays, et la rendre impénétrable par qui que ce soit, l'Etat de Côte d'Ivoire, sans faiblesse aucune, et sans complaisance, doit doubler de vigilance pour éviter qu'un kyste de grincheux et revanchards ne se forme et ne prenne en otage cette partie de la Côte d'Ivoire, en guise de bouclier humain. Et les populations de cette partie de la Côte d’Ivoire doivent se préparer psychologiquement à faire face à la manipulation des consciences. Tout ce qui brille n’est pas or.

Et c'est pourquoi le pouvoir RDR doit être vigilant et éviter la formation d'un mur rappelant le rideau de fer connu dans ce pays sous le nom des ex-zones Centre Nord et Ouest" CNO". Et cet aveu est dangereux et pernicieux pour l'Unité Nationale.
Et mon intuition me dit, qu'à terme, ce mouvement serait autant nuisible et pernicieux au RDR qu’aux autres partis politiques de Côte d'Ivoire. Ne soyons pas complaisants vis-à-vis d'un monstre en formation, sous nos yeux. Et les grandes oreilles de la puissance publique (Gendarmerie, police, Renseignements Généraux et la DST), doivent ouvrir une enquête puis entendre le présumé auteur des propos, sur le fondement de l’article 25 de la Constitution qui dispose :

«  Article 25 : Les partis et groupements politiques se forment et exercent leurs activités librement(…). Sont interdits les partis et groupements politiques créés sur des bases régionales, confessionnelles, tribales, ethniques ou raciales. » 

S'il est vrai que , personnellement, je n'ai rien à relever d’illégale ou d’attentatoire dans la déclaration du ministre Adjoumani, ni dans la forme, ni dans le fond, en ce qui concerne le groupement politique dit « Sur les traces d’Houphouet Boigny », en revanche, les aveux de l'un de ses membres fondateurs qui font le buzz sur les réseaux sociaux donnent froid dans le dos, et tombent incontestablement sous le coup des dispositions juridiques pertinentes de l’article 25 de la constitution.

La cour Constitutionnelle, devrait prendre ses responsabilités en condamnant fermement de tels propos et non l’auteur, vu qu’en Côte d’Ivoire les Ministres sont non justifiables, en pratique.

Sauf à dire que le mouvement créé ne serait pas un groupement politique. Auquel cas, ce courant manquerait de fondement légal dans la mesure où le PDCI lui dénie toute légalité en interne.

Un choix devrait être opéré rapidement par les fondateurs. Soit c’est un groupement politique, alors il échappe à toute pression venant des dirigeants du PDCI  et pourrait traiter directement avec le RDR , sans passer par Daoukro, avec pour seul inconvénient d’exposer le Ministre Amédé Kouakou à répondre de la violation de l’article 25 susmentionné .

Soit, il demeure un simple courant indésirable au PDCI, avec pour seul inconvénient pour ses initiateurs, d’être poussés un jour à la porte comme des parias.

Le temps presse pour les compagnons du fondateur de « Sur les traces d’Houphouet Boigny »

DAPA Donacien,
Chroniqueur Indépendant
dapadonacien@yahoo.fr