Eradication de la Pauvreté en Côte d’Ivoire : Ousmane Diagana, Directeur des Operations de la Banque Mondiale rejoint Dr Nash Kpokou, Représentant Permanent de RPCI- AC USA

Par IVOIREBUSINESS/ DEBATS ET OPINIONS - Eradication de la Pauvreté en Côte d’Ivoire. Ousmane Diagana, Directeur des Operations de la Banque Mondiale rejoint Dr Nash Kpokou, Représentant Permanent de RPCI- AC USA.

Dr Nash Kpokou, Représentant Permanent de RPCI- AC USA.

Je salue votre professionnalisme et votre honnêteté intellectuelle. Vous venez de le démontrer aux yeux de la communauté internationale en disant la vérité sur la Côte d’Ivoire, avec une analyse économique claire qui va peut-être aider les ivoiriens et le gouvernement ivoirien a réorienter leur politique économique. Vous venez de prouver aux ivoiriens que vous êtes neutre et que vous n’êtes pas un militant du RDR, encore moins une caisse de résonnance de Dramane Ouattara comme le fit votre prédécesseur M. Madani Tall, ancien Directeur des opérations de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire.
Cela fait plus de 3 ans que je publie des articles dans les journaux en ligne tel que Ivoirebusiness.net, Ivorian.net et dans les magazines économiques sur la pauvreté, les inégalités et le chômage en Côte d’Ivoire, afin d’apporter ma modeste contribution au gouvernement de Ouattara en matière de politique économique, pour améliorer la vie de mes compatriotes malgré que je ne suis pas de son bord politique.
A titre d’exemple, il faut signaler qu’entre 2010 et 2013, le nombre de pauvres a augmenté de 18 millions et leur pourcentage est plus depuis que M. Ouattara est au pouvoir. En premier lieu, il faut souligner qu’environ 8% des plus riches reçoivent 60% du revenu national Ivoirien, et les 60% des plus pauvres reçoivent seulement 3% de ce revenu.

Accès aux actifs productifs, comme la terre
Une population rurale considérable n’accède pas au bien de production le plus élémentaire. Il y a des inégalités dans l’éducation car 10% des plus riches ont un minimum de douze années de scolarité alors que 70% ayant le revenu le plus bas atteignent à peine cinq années de scolarité. Cela se traduit par des salaires inférieurs, parce que le fossé entre les travailleurs qualifiés et non-qualifiés est l’un des plus grands.

Il y a de grandes inégalités en matière de santé en raison du faible taux de l’espérance de vie et du taux élevé de la mortalité maternelle et infantile. De 2010 à 2013, des maladies associées à la pauvreté ont causé la mort de 2600 enfants en Côte d’ivoire. La pauvreté serait de moitié par rapport à celle qui existe actuellement si le programme du gouvernement du FPI avait été appliqué. L’augmentation des inégalités a doublé la pauvreté. C’est ce que j’appelle la pauvreté « non nécessaire », qui est causée uniquement par davantage d’inégalité. Il y a de petites et moyennes entreprises en Côte d’Ivoire qui sont la principale source d’emplois et qui peuvent générer beaucoup plus, mais qui reçoivent à peine 5% de tout le volume de prêts accordés par les banques coloniales en Côte d’Ivoire.
Le régime du Président Ouattara doit s’attaquer à l’éradication de la pauvreté parce que le point d’achèvement du PPTE est un atout majeur pour réduire la pauvreté. La clameur sur les inégalités et la pauvreté s’étend parce que le président Ouattara ne s’intéresse pas au quotidien des ivoiriens de toutes les régions et de tous les partis politiques.

La population Ivoirienne s’est réjouie a l’idée de l’entrée du pays dans les PPTE parce qu’elle espérait avoir des conditions de vie excellentes. Selon la Banque Mondiale, ce sont en tout près de 4, 60 milliards d’EUROS de dettes que la Cote d’Ivoire n’aura pas à rembourser. C’est autant d’argent que le gouvernement Ouattara dispose pour réhabiliter la Côte d’Ivoire sur le plan social et économique.
La croissance de 9% dont se réjouit Dramane Ouattara n’est pas inclusive. Le commerce avec l’extérieure piétine et l’investissement dans les secteurs de transformation des produits de base représentent moins de 10 pour cent du PIB. Un taux de chômage avoisinant près de 60 pour cent, un taux d’inflation à deux chiffres, un déficit budgétaire incontrôlable, l’insécurité grandissante, la démocratie qui recule, et 4 emprunts obligataires en 3 ans. Les retombées de l’obtention du point d’achèvement du PPTE devraient permettre d’améliorer les conditions de vie de toute la population ivoirienne, et mettre toute la Cote d’Ivoire en Chantier.
Le gouvernement Ouattara devrait mettre en œuvre un modèle de développement plus inclusif pour le bien-être de la population ivoirienne. L’ «inclusivité» n’est pas seulement l’inclusion des résultats, mais signifie la globalité lors de la conception des politiques visant à renforcer la cohésion économique, sociale, et territoriale.
L’objectif de la croissance inclusive dans notre pays doit veiller à l’égalité des chances pour tous et le partage des bénéfices. Financement des programmes de protection adéquats à l’avenir, y compris la garantie des droits fondamentaux des personnes vivant dans la pauvreté et leur permettre de vivre dans la dignité, et à prendre une part active dans la société.
En outre, les dépenses sociales et d’éducation sont des investissements en termes de capital humain essentiels pour la compétitivité économique à une inclusion réelle, une croissance, et un développement durable. En dépit de la croissance économique enregistrée par la Côte d’Ivoire au cours des deux dernières années et des perspectives optimistes, deux tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le gouvernement du Dr Alassane Ouattara doit arrêter de nous distraire avec la croissance extensive à 9%.
Le gouvernement doit comprendre que la croissance inclusive est la nouvelle orientation à donner au développement économique durable. Le défi consiste à gérer la croissance économique qui offre des possibilités à la population ivoirienne avec un accent particulier sur les plus pauvres. Le gouvernement d’Alassane Ouattara ne doit pas seulement se concentrer non sur le taux de croissance extensive , mais aussi sur le type de croissance qui devrait préconiser la création d’emplois, la promotion de l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises, l’attention portée aux plus nécessiteux, et la sécurité territoriale.

Une contribution de Nash Kpokou, Ph.D
Représentant Permanent RPCI- AC USA