Entrée du Fpi au gouvernement - Amani N’Guessan : “Nous disons non !”

Publié le vendredi 9 mars 2012 | Notre Voie - Il est de plus en plus question de la formation d’un nouveau gouvernement ivoirien. La question que se posent les Ivoiriens est de savoir si le Front populaire ivoirien (Fpi) fera son entrée dans ce

Amani N'guessan Michel.

Publié le vendredi 9 mars 2012 | Notre Voie - Il est de plus en plus question de la formation d’un nouveau gouvernement ivoirien. La question que se posent les Ivoiriens est de savoir si le Front populaire ivoirien (Fpi) fera son entrée dans ce

deuxième gouvernement qu’annonce Alassane Dramane Ouattara. «Il n’y a pas de contact du tout avec le Fpi », répond Michel Amani N’Guessan, ancien ministre de la Défense et membre du secrétariat général du Fpi. Quelle serait la position du Fpi si le pouvoir le contactait au dernier moment ? «Il ne suffit pas de demander au Fpi d’entrer dans un gouvernement. Nous avons posé des problèmes qui doivent être discutés. Mais il n’y a aucune discussion sur ces sujets. Alors nous disons non à l’entrée du Fpi au gouvernement tant que ces problèmes ne sont pas discutés», précise-t-il.
Dans le cadre du dialogue politique, le Fpi a remis au pouvoir Ouattara, il y a quelques mois, un mémorandum comportant ses préoccupations. A savoir, la libération du Président Laurent Gbagbo, de l’ex-Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan (président du Fpi), du député Simone Gbagbo, de l’ex-Premier ministre Aké N’Gbo ainsi que de tous les autres prisonniers politiques du régime Ouattara ; le dégel des avoirs des pro-Gbagbo ; le retour des exilés et des réfugiés ; l’arrêt des poursuites judiciaires ; la recomposition de la Cei ; l’instauration de la sécurité pour toutes les populations vivant sur toute l’étendue du territoire ivoirien etc. Interrogé sur la plainte du Fpi suite à la répression de son meeting à la place Ficgayo à Yopougon et à la destruction de son matériel, Michel Amani N’Guessan a soutenu qu’elle n’a jusqu’à présent connu aucune suite.

Benjamin Koré

Primature : Soro est parti hier

Publié le vendredi 9 mars 2012 | Soir Info
Le nouveau premier ministre connu mardi prochain Alassane Ouattara : « La Côte d’Ivoire saura toujours compter sur vous »

L’ambiance au palais

Il était 16 h 27 mn, hier jeudi 08 mars 2012, au palais de la Présidence de la République, quand le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, accompagnant Soro Guillaume au bas de l’escalier, lui faisait des accolades d’au-revoir. Le désormais ancien chef du gouvernement, venait, quelques minutes plus tôt, dans la salle du Conseil des ministres, en présence des membres du gouvernement réunis au grand complet, de remettre sa démission des fonctions de Premier ministre, ministre de la défense, ainsi que celle de toute l’équipe gouvernementale qu’il dirigeait depuis le mois de juin 2011. Une démission qui s’est imposée à Soro Guillaume, du fait de son élection à l’Assemblée nationale dans la circonscription de Ferkessédougou, sous la bannière du Rdr (Rassemblement des républicains) et selon le principe de la séparation des pouvoirs. Il a mis en relief, l’incompatibilité de la fonction de Premier ministre de celle de Député, ne pouvant, selon lui, être en même temps, membre des pouvoirs exécutifs et législatifs…. « C’est avec fierté que je vous ai servi et servi la Côte d’Ivoire. Il arrive des moments dans la vie d’un homme où il faut décider. Ma qualité de député ne me permet plus d’occuper des fonctions dans le pouvoir exécutif. C’est pourquoi, après réflexion, je décide de rendre ma démission ainsi que celle du gouvernement que j’ai dirigé. Après cette démission, Monsieur le Président, c’est non sans émotion que je vais devoir quitter le poste de Premier ministre. On a beau s’y préparer, les instants de séparations sont toujours difficiles… Oui, celle salle de conseil des ministres me manquera, les membres du gouvernement me manqueront, Monsieur le président, vous me manquerez », a fait valoir Soro Guillaume. Le replaçant de l’ancien Premier ministre « la Maison Blanche » du Plateau, probablement, Me Ahoussou Kouadio Jeannot, dont le nom circulait hier sur toutes les lèvres à la présidence, devrait être connu, officiellement le mardi prochain 13 mars 2012, après l’élection du président de l’Assemblée nationale et l’installation de la nouvelle législature qui aura lieu à Yamoussoukro. Cette démission n’a pas fait l’objet de crispation de la part des ministres présents. Ils sont- tous maintenus à leur poste, le temps de cette transition de cinq jours, pour affecter les affaires courantes. L’ambiance était donc gaie, voire joviale, si l’on s’en tient aux larges sourires qu’arboraient de nombreux ministres sortants. A l’exception d’Alain Lobognon, Sidiki Konaté, Diakité Coty Souleymane, Badeau Darret, Achi Patrick Jérôme qui « fuyaient la presse », de nombreux ministres affichaient une sérénité relative. Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui a d’abord pris « acte » de la démission de Soro Guillaume avant de l’accepter, s’est voulu très élogieux à l’égard de son ancien collaborateur, pour « le rôle qu’il a joué dans le rétablissement de la démocratie en Côte d’Ivoire ». Ouattara a ensuite salué l’engagement de Soro Guillaume dans la mise en œuvre des accords politiques de Ouagadougou, soulignant que grâce « à ses efforts inlassables, il a amené la Côte d’Ivoire à des élections libres et transparentes en 2010 ». Pour le chef de l’Etat, Soro Guillaume, à l’occasion de la crise poste-électorale, s’est mis du côté de la « vérité et de la démocratie » a insisté Ouattara, ajoutant que l’action de Soro « a été plus que déterminante ». Soro, au dires du chef de l’Etat, depuis sa nomination, « a fait preuve de rigueur, de discipline et de solidarité, posé les jalons pour un décollage économique du pays ». Alassane Ouattara a salué la fertilité en termes de créativité de son ancien Premier ministre, qui a été à la base des séminaires gouvernementaux, l’adoption d’une charte d’éthique, qui a édicté des règles de valeurs morales et des principes déontologiques. Soro a, selon Ouattara démontré ses qualités « d’homme d’état et de devoir ». Il s’est appesanti sur la « loyauté et le patriotisme de Guillaume Soro ». Il a ensuite distribué, aux membres du gouvernement sortant, des satisfécits, pour le travail abattu, qui ont su, selon lui, faire preuve de détermination et d’abnégation, dans une période particulièrement difficile.

Armand B. DEPEYLA