En residence surveillée: Dures, dures les conditions de détention de Gbagbo et ses proches

Publié le jeudi 9 juin 2011 | L'Inter -* La protestation de leurs avocats

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Publié le jeudi 9 juin 2011 | L'Inter -* La protestation de leurs avocats

Ils ne séjournent pas dans une prison dorée, Laurent Gbagbo et ses proches qui sont
en résidence surveillée dans plusieurs localités du pays. A en croire leurs avocats qui
ont pu les rencontrer, ils sont détenus dans des conditions drastiques. Dans un
communiqué de presse qu'ils ont pondu le 5 juin dernier, les avocats Ciré Clédor Ly,
Lucie Bourthoumieux, Jean Serges Gbougnon et Toussaint Dako Zahui ont protesté
contre ces sévères conditions d'incarcération, qu'ils jugent « inhumaines ». En effet,
estiment-ils, il est inadmissible que des « personnes ayant occupé les plus hautes
fonctions d'un Etat (soient) contraintes de vivre » dans de telles conditions. Et de
dépeindre l'environnement dans lequel baignent leurs clients. Les détenus vivent
dans « des cellules infectes d'une prison poreuse aux intempéries », comme c'est le
cas de ceux de Bouna, ou cohabitent avec des serpents mamba, comme c'est le cas de
ceux de Katiola. Par ailleurs, relèvent les avocats, les détenus sont privés « des droits
les plus élémentaires »: pas de lit; pas d'accès aux journaux ni livres; pas de radio ni
télévision; pas de téléphone portable; pas de visite de parents; impossibilité de
circuler dans l'enceinte du lieu de détention. Pire, ceux d'entre eux qui sont malades
ne bénéficient guère de « soins minima »: pas de médicaments ni contrôle médical.
Ils sont par ailleurs exposés au risque d'éventuelles bavures des hommes en armes
commis à leur surveillance. Des conditions draconiennes qui font dire aux avocats
des dignitaires de l'ancien régime qu'il y a là « violations graves des droits de
l'homme ». Aussi exigent-ils « la libération immédiate et sans condition de ces
personnes injustement arrêtées et assignées à résidence forcée ». Par ailleurs, les
avocats de Gbagbo et ses proches s'insurgent contre le fait que la Cour pénale
internationale(Cpi) veuille limiter ces enquêtes sur les violences post-électorales aux
événements survenus depuis le 28 novembre 2010; donnant ainsi l'impression de
vouloir passer par pertes et profits ce que les avocats qualifient de « violations
massives l’humanité, de crimes de guerre, utilisation d’enfants soldats et de génocide
perpétrés de 2002 – 2003 au 28 novembre 2010 ». Pour eux donc, la Cpi doit éviter
de faire un « choix sélectif » de la période visée par ses enquêtes, au risque de
paraître partiale.

Assane NIADA